LE BETTING À MAURICE : Then, it will be too late !

J’ai lu ces derniers temps quelques commentaires très intéressants sur Facebook concernant le betting à Maurice. De toute évidence, l’inquiétude est à son comble à la suite du récent scandale sur les matches de football truqués. C’est vrai que là où il y a de l’argent, il y aura toujours ce danger qu’est la corruption.
Mais faut-il pour autant baisser les bras et laisser agir en toute impunité ces oiseaux de mauvais augure ? La réponse est NON. Peut-on vraiment les mettre hors circuit ? La réponse est OUI, mais pour arriver à nos fins, il nous faut une bonne dose de volonté pour s’attaquer au système.
Je m’explique et pour ne pas m’égarer, je ne vais évoquer que des courses à Maurice. Il faut être naïf, voire aveugle, pour croire qu’il n’existe pas de courses truquées chez nous. Bien au contraire ! Sinon le Mauritius Turf Club n’aurait pas eu recours aux commissaires de courses et le gouvernement n’aurait pas mis sur pied une police des jeux !
Il nous faut donc vivre avec ce mal, un mal que nous condamnons tous, mais qui disons-le haut et fort, arrange certains. Comment les courses sont-elles truquées ? Qui sont ceux qui tirent les ficelles ? Et pourquoi les coupables arrivent-ils à toujours passer entre les mailles du filet ? Ces questions paraissent difficiles à répondre pour les profanes que nous sommes, mais ceux qui sont dans le giron vous diront sans ambages que le mode opératoire de ces oiseaux de mauvais augure est simple et est connu de bon nombre de gens.
Mais pourquoi alors les coupables ne sont-ils pas punis ? Tout simplement parce que chacun se retrouve quelque part dans cet imbroglio. Plus la confusion est grande, plus ils se sentent en sécurité et libres d’opérer au nez et à la barbe de ceux qui crient au scandale tous les jours. Même si les coupables sont pris et punis (ce qui n’a jamais été le cas), nous n’arrêterons pas l’hémorragie car nous ne ferons que mettre hors du circuit les acteurs et pas le système.
Or, c’est au système qu’il nous faut nous attaquer, un système archaïque qui a pour nom le « fixed odd betting ». Détrompez-vous, nous n’avons rien contre les bookmakers qui ont énormément contribué au développement du sport hippique, mais nous en voulons au système de « bookmaking » qui encourage tout ce qui peut être mauvais pour l’industrie hippique, notamment les paris illégaux, les bookmakers clandestins, les paris à crédit, la corruption et j’en passe.
Pour moi et pour tous ceux qui veulent une certaine transparence dans les courses, le tote est le moyen le plus sûr de combattre la gangrène qui ronge l’industrie des courses. Il y a quelques années de cela, la France était dans la même situation que nous et voyant le danger se profiler à l’horizon, elle a pris la décision qui s’impose et aujourd’hui, l’industrie hippique française respire la santé. À Hong Kong, il n’y a pas plus transparent que le sport hippique et les Hongkongais en sont fiers car dans ce domaine, ils sont devenus une référence.
Pourquoi le Mauritius Turf Club ne milite-t-il pas dans cette voie ? Dans un passé pas trop lointain, Jean Michel Giraud, alors président du MTC, avait déclenché une lutte sans merci contre le bookmaking, mais hélas il n’a jamais été suivi dans son action pour diverses raisons.
D’abord, le gouvernement ne lui avait pas porté une oreille attentive et puis la communauté même des parieurs n’était pas tout à fait d’accord pour un nettoyage tous azimuts car elle aussi – malheureusement – a besoin de ces « petits tuyaux » et de ces petites nouvelles venant de la bouche même des chevaux. Dans ces conditions, la bataille, pour ne pas dire la guerre, était perdue d’avance.
Aujourd’hui, si le sport hippique a mauvaise réputation c’est à cause de NOUS… TOUS ! L’état, le MTC, les opérateurs, les acteurs sans oublier les turfistes, sont TOUS d’une manière ou d’une autre RESPONSABLES. Il faut savoir ce que l’on veut ! Soit l’on veut sauver les courses, soit l’on veut préserver ces petites combines et ces ententes malsaines pour se faire de l’argent facile ! Mais pour combien de temps encore ?
Bref, le moyen le plus sûr de redorer le blason du sport hippique consiste à bannir d’abord et avant tout le « boomaking » qui est la source de pratiquement tous nos problèmes. Mais d’autres solutions doivent accompagner l’éradication du système de « bookmaking » car n’oublions pas qu’aujourd’hui le paysage du monde des paris a complètement changé avec le « on line betting ». D’autre part, le « serveur central » doivent relier tous les opérateurs sans exception aucune, à la Mauritius Revenue Authority et non pas la ‘Gambling Regulatory Authority’ qui, disons le tout haut, serait un bouledogue sans dent.
Mais qui est ce bon et honnête samaritain qui mènera ce combat ? Dans le temps, il y aurait dix, voire vingt personnes pour se mettre debout, mais hélas aujourd’hui, les priorités des uns ne sont pas celles des autres. Au lieu de voir l’avenir de l’industrie hippique dans son ensemble, l’on a tendance à défendre uniquement son territoire, pour ne pas dire sa poche. Résultat : l’on va tout droit vers le précipice ou, si vous préférez, le chemin du non-retour, un peu comme le football, sacrifié sur l’autel politique ! Then, it will be TOO LATE !

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