BILAN FINANCIER : Industrie cannière, Terra, « À Rs 12 500 la tonne, le sucre n’est pas viable »

Le groupe Terra, un des “major economic players” du secteur privé mauricien, remet en perspective les défis majeurs qui se posent à l’industrie cannière en attendant l’échéance de 2017. Présentant son rapport annuel pour 2014 aux investisseurs et à la presse – le premier “integrated report” à Maurice répondant aux lignes directrices G4 du Global Reporting Initiative –, Cyril Mayer, Managing Director (MD) de Terra, a fait ressortir qu’avec un prix de Rs 12 500 la tonne, « l’industrie sucrière n’est nullement viable ». Pour l’exercice financier 2014, ce groupe a pu tirer son épingle du jeu grâce notamment à la bonne performance de ses investissements et activités sucrières en Côte d’Ivoire.
Le pôle sucre de Terra à Maurice traverse une phase difficile, principalement en raison d’un prix de sucre anormalement bas. Toutefois, le groupe a réalisé des profits opérationnels de Rs 780,4 millions. De ce fait, les Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization (EBITDA) s’élèvent à Rs 534,3 millions, alors que les bénéfices nets du groupe sont passés à Rs 432 millions. Les opérations profitables de Sucrivoire, dont la part de profits revenant au groupe s’élève à Rs 115 millions, ont été d’une importance particulière dans la conjoncture. L’activité “Énergie” a généré Rs 213 millions, les marques pour Rs 90 millions, et les investissements dans les services financiers, la construction et le foncier ont rapporté Rs 187 millions. Trois facteurs ont contribué aux pertes encourues au chapitre du “Pôle Sucre” à Maurice, à savoir un surplus de sucre sur le marché international, une baisse conséquente du prix à la tonne et une hausse des coûts de production. Le taux de change de l’euro a également pesé de tout son poids dans la balance des opérations.
Ainsi, Cyril Mayer a exhorté toutes les parties prenantes à travailler main dans la main.  « Dans sa forme actuelle et à des prix de sucre avoisinant Rs 12 500 la tonne, l’industrie sucrière locale n’est certainement pas viable. La situation se compliquera davantage avec l’abolition des quotas en Europe à partir de 2017, qui entraînera une concurrence encore plus rude sur ce marché. D’ici là, il nous faut repenser l’industrie de fond en comble et je pense que le rapport Landell-Mills, récemment soumis au gouvernement, contient des pistes de réflexion intéressantes et probablement une bonne partie des réponses. Tous les “stakeholders” sans exception se doivent d’avoir une approche objective de la situation et de trouver, dans le consensus, des solutions qui garantiront la survie de l’industrie sucrière à Maurice », a-t-il fait comprendre.
Néanmoins, le MD de Terra a fait ressortir que son entreprise est un groupe multisectoriel très résilient. « Grâce à notre stratégie de diversification mise en oeuvre depuis plusieurs années, nos investissements dans des entreprises comme la Swan ou United Investments (UIL) viennent renforcer aujourd’hui la profitabilité du groupe. Dans l’intérêt de nos actionnaires, nous comptons poursuivre sur cette lancée en trouvant d’autres créneaux rémunérateurs, notamment en Afrique de l’Est, qui est un marché porteur pour l’avenir et où nous avons très récemment investi. Dans le même temps, nous continuerons à mener à bien des projets à Maurice, que ce soit dans l’immobilier ou dans d’autres secteurs de l’économie. »
Les dernières prises de participation dans Inside Capital Partners (ICP) et Payment Express Ltd (PEX) viennent également consolider la présence du groupe en Afrique. L’ICP est un gestionnaire indépendant de capital privé (private equity) dont l’objectif est de saisir les opportunités de création de valeur dans la région Océan indien et Afrique de l’Est grâce à des investissements réalisés en étroite collaboration avec des entrepreneurs. PEX est un prestataire de services dans les secteurs de l’informatique et des services financiers, proposant aux institutions bancaires, au moyen d’outils informatiques de pointe, des services de gestion de cartes de débit et de crédit. Elle est agréée à Maurice, comme dans certains pays africains, en tant que “switch platform” par Visa et Mastercard pour leurs paiements par carte.

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