Billet d’entrée épuisé : Risque accru de vente au marché noir

L’entrée au gymnase de Phoenix pour les matchs de basket-ball proposée à Rs 300

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La démarche du COJI de sous-contracter la vente des billets fortement déplorée

Les billets pour les 10es Jeux des Iles de l’Océan Indien ont été vendus comme des petits pains ! En quelques jours seulement, plusieurs sites de compétition ont affiché “sold out” notamment les finales. D’un côté la grosse satisfaction du ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, qui n’arrête pas de s’en vanter et de l’autre, la grogne des parents des athlètes qui n’ont pu se procurer des billets. Désormais, il existe un risque accru de vente de billets au marché noir. Selon une source digne de foi, l’entrée au gymnase de Phoenix pour les matchs de basket-ball est même déjà proposée à…Rs 300 par des revendeurs! Désormais, le comité organisateur des Jeux des Iles (COJI) aura à assumer pleinement sa décision de sous-contracter la vente des billets.

Qui dit billets vendus dit également la très probable prolifération des «marchands de tickets» au marché noir. Dans certains milieux d’ailleurs, il est précisé que l’exercice de “merchandising” aurait déjà commencé. À titre d’exemple, trouver des places pour assister aux rencontres de la sélection nationale de basket-ball au gymnase de Phoenix pourrait devenir une réalité. Pas à Rs 100 toutefois ! Selon un entraîneur, c’est une somme de Rs 300 qui est évoquée au bas mot.

Avec les places pour les finales qui ont été déjà prises dans toutes les disciplines, l’on ne peut s’empêcher de se demander à quel prix sera proposé le billet (en euro bien évidemment) au cas où La Réunion accède en finale de football. D’où la question s’il n’était pas plus raisonnable pour le COJI de procéder à l’ancienne, en vendant, entre autres, les billets sur les sites de compétitions à partir du 25 juin. Cela sur présentation d’une pièce d’identité.

Et les parents dans l’histoire ?

Le plus chagrinant dans toute cette histoire, c’est que les proches des sélectionnés ont été laissés sur la touche. Cela faisait d’ailleurs seize ans, depuis la date des derniers jeux, qu’ils attendaient ce moment avec impatience. Seize ans au cours de laquelle parents et proches surtout, premiers supporters des athlètes, ont arpenté site de compétition, week-end après week-end, dans l’espoir de voir un jour leurs protégés défendre les couleurs du pays à domicile.

Malheureusement pour beaucoup, il faudra se contenter de leur petit écran, les billets destinés aux compétitions incluant les Mauriciens étant déjà «vendus» ! Chagrinant pour certains, mais surtout révoltant pour la grande majorité, même pour ceux n’ayant aucun lien de parenté avec les athlètes. Reste maintenant à savoir comment les organisateurs réagiront pour essayer de faire amende honorable, même si nous avons appris que cette affaire est pris avec beaucoup de sérieux.

Tout a commencé lorsque le COJI a décidé de “contract out” la vente des billets en ligne à un professionnel de l’événementiel, plus précisément Ôtayo. La vente étant aussi autorisée dans les magasins Courts à travers l’île. Jusque-là, aucun souci. Sauf qu’aucun paramètre n’a été établi à l’heure où les billets ont été mis en vente le 25 juin dernier. Selon des acheteurs qui se sont rendus chez Courts, aucun contrôle strict n’était en vigueur pour éviter toute exagération. Il nous revient ainsi que même si un acheteur n’avait droit qu’à cinq tickets d’entrée seulement, le fait est qu’il pouvait s’en offrir, autant qu’il le voulait !

Aucun contrôle strict

Selon un témoin, aucune pièce d’identité n’était nécessaire ! L’acheteur n’avait qu’à inscrire autant de noms qu’il souhaitait sur un document tout en ne respectant pas le nombre de cinq billets par personne ! Ce dernier s’est dit même prêt à témoigner, s’il s’avère nécessaire pour confirmer avec quel amateurisme les billets ont été mis en vente, alors que de l’autre côté, le ministre Stephan Toussaint parle de Jeux «Cinq Etoiles», bâtis à coup de milliards.

Dans le sillage de cette affaire toujours, il nous revient que cette question a été longuement évoquée par les responsables des délégations participant aux 10es JIOI lors d’une rencontre d’explication au MJS en début de semaine. En premier lieu, apprenons-nous, deux billets d’entrées seront attribués aux parents des athlètes et ce, pour assister à la cérémonie d’ouverture seulement ! Il a été également indiqué que les athlètes ne pourront circuler librement sur les différents sites de compétitions comme cela se faisait lors des précédents Jeux. L’accréditation n’étant valide que sur leurs lieux de compétitions, a-t-on précisé à tous ceux présents ! Si cette démarche se concrétise, on se demande alors comment réagiront, non seulement les locaux, mais surtout les athlètes et dirigeants des îles participantes.

Ce qui est certain dans toute cette affaire, c’est qu’il y a eu un très mauvais planning, dès le départ, par rapport aux sites de compétition et le nombre de places dont chacun dispose. Car la question qui demeure désormais, est de savoir si toutes les mesures ont été prises pour éviter tout “overflow”, plus précisément sur des sites de compétitions à espace réduite comme au gymnase Pandit Sahadeo ou encore le centre de boxe à Vacoas, entre autres ? Des discussions se sont-elles tenues entre le COJI et les fédérations sur ce détail si important, notamment pour ces disciplines réputées pour être des “crowd pullers” en pareille circonstance ? Visiblement non, puisqu’il y avait beaucoup mieux à faire.

Question de planning

Pourtant, il y avait bien des alternatives. Par exemple, le SVICC de Pailles aurait pu être mis à contribution pour certaines compétitions comme ce fut le cas pour l’Africa Open de judo dans le passé. Avec l’installation des gradins amovibles, les organisateurs auraient pu ainsi accueillir une très grosse foule pour les compétitions de boxe de par l’espace abondante qui s’y trouve ! On aurait pu également déplacer les compétitions de volley-ball dans le Palais des Sports flambant neuf de Côte d’Or et caser le judo sur un autre site en prenant justement en considération la popularité du volley-ball. Malheureusement rien n’a été fait en ce sens.

Ainsi, après le scandale de plagiat dont l’agence Grey Mauritius a assumé l’entière responsabilité, c’est maintenant le procédé choisi par le COJI pour mettre en vente les billets qui est fortement décrié. Sans oublier que la flamme des Jeux, devant partir à Rodrigues hier en milieu de matinée…était restée à Maurice. C’est dire à quel point ces Jeux sont mal engagés et comme ils contrastent surtout avec les ambitions de Stephan Toussaint.

Au vue de tout ce cafouillage, la question qui demeure est maintenant de savoir combien de billets ont réellement été mis en vente sur les 80 000 imprimés et aussi combien ont été offerts aux sponsors et aux agents politiques.

Mécontentement de la population

L’arrogance déplacée de Stephan Toussaint

La déclaration du ministre Stephan Toussaint, hier matin, à l’aéroport, a choqué ! Non, le mot n’est pas fort pour qualifier l’arrogance du ministre au moment où il s’est aventuré à évoquer la question des billets “sold out”. Il a ainsi déclaré: «Mem si nou kone depi kelke semenn tou biye inn fini…nou kontan. Pa grav si enn-de dimounn pe gronye. Nou kontan ki zot gronye. Tou biye inn fini…» A noter que ces «enn-de dimounn» dont parle le ministre Stephan Toussaint représente ces milliers de Mauriciens qui n’ont pas eu de billets pour assister aux Jeux. Au ministre d’assumer maintenant la teneur de ses propos face à toute une nation.

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