BLUE PENNY MUSEUM : Nos soldats du feu en 1893…

Fin d’année oblige, le Blue Penny Museum accueille une exposition destinée à tous les membres de la famille… Particulièrement à ces petits et grands enfants qui admirent l’héroïsme de nos valeureux pompiers. Le musée du Caudan propose notamment de remonter le temps jusqu’en 1893 quand un incendie dévastateur a mis la capitale à sac et enclenché la modernisation du service de pompes. Gratuite et ouverte tous les jours sauf dimanche, cette exposition se tient aussi bien à l’extérieur et qu’à l’intérieur du musée puisqu’une échelle géante à roue a pris place à l’extérieur avec un vieux canon à eau. Fire fighters, 1893… ouvre ses portes aujourd’hui jusqu’au 21 février 2015.
La fin du XIXe siècle a été terrible pour les Port-louisiens, et par extension pour bien des Mauriciens, qui ont alors connu d’année en année une succession de catastrophes dévastatrices : le cyclone de 1892 aurait causé plusieurs milliers de morts, l’incendie de juillet 1893 a dévasté une grande partie de la capitale, avant qu’en 1896, un nouvel incendie ne vienne détruire ce que le précédent n’avait pas encore attaqué, sans compter les différentes épidémies de variole, malaria ou choléra qui ajoutaient aux dangers qui accablaient les populations !
L’exposition que présente le Blue Penny museum avec le soutien de la Swan, de Dodo images Ltd et du service des pompes se concentre particulièrement sur l’incendie de 1893 et son impact sur la société mauricienne. Ainsi vingt-quatre reproductions de photographies extraites du fonds originellement constitué par Michael Morgan Smith, que le collectionneur Jean Urbini a racheté, montrent des scènes de Port-Louis dévasté par cet incendie qui s’est déclenché une nuit, en juillet 1893, dans le coeur commerçant de la capitale. Dix-huit d’entre elles seraient inédites à la connaissance du commissaire de l’exposition.
Parmi les pièces que ce dernier est particulièrement fier de montrer, un « control panel » trône parmi les bijoux de la menuiserie en teck de l’époque… Serti de cuivre, bois patiné et laiton, ce panneau de contrôle relié à tout un réseau de systèmes automatiques d’alerte avec bris de glace, désigne ainsi les différents quartiers de la ville par des voyants lumineux. Mis en place avant que le téléphone n’arrive au pays, ce système constituait déjà un moyen d’alerte à incendie très utile pour les pompiers. Les ancêtres de nos actuels sapeurs pompiers n’ont pas eu la tâche facile quand on pense par exemple qu’il fallait fabriquer manuellement la neige carbonique au fur et à mesure qu’on l’utilisait, pendant l’incendie… Un extincteur de ce type, de 1850, fait partie des curiosités à découvrir à côté par exemple des documents d’époque présentés sous vitrine.
Quand le pompier fait autorité…
Les trois quarts des objets présentés au musée de la MCB proviennent du service des pompes mauricien, comme le vieux canon à eau que les passants peuvent découvrir dehors depuis deux semaines, ainsi qu’une grande échelle à roues de 1930. Cet engin incliné, qui mesure 3,50 m de haut sans compter le camion qui le transporte, a nécessité le concours des services de police pour être déplacé de la caserne des pompiers jusqu’au musée. Ne pouvant pas passer sous le pont du rond-point du Caudan à cause de ses dimensions et de sa non-rétractabilité, il a fallu programmer cette livraison très spéciale de nuit, à 4 h 30 du matin, et emprunter une route exceptionnelle, pour éviter le pont du Caudan en empruntant une voie dont le sens de circulation a exceptionnellement été inversé.
Pourquoi s’être particulièrement attaché à cette année 1893 ? Emmanuel Richon estime que par son ampleur, cet incendie a déclenché une prise de conscience à l’origine de la modernisation du service des pompes qui a suivi : « J’ai été frappé de découvrir par exemple que le bâtiment du Mutual Aid a justement été construit en 1893. Aussi jusqu’à cet incendie, les pompiers n’avaient pas autorité en cas de sinistre, et ne pouvaient donc par exemple, pas prendre la décision d’abattre tel ou tel bâtiment pendant l’incendie pour conjurer la propagation du feu. Le fait de devoir attendre une autorisation a rendu la tâche encore plus difficile dans ces moments où chaque seconde compte ! Après 1893, le chef pompier avait autorité en cas de sinistre. En fait cette période des années 1890 a amené d’énormes chamboulements dans la société mauricienne, dans le secteur des assurances aussi notamment. »

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