BOM—INFLATION REPORT D’AVRIL 2014: Le taux d’inflation ne dépasserait pas 4,4% cette année

Le taux d’inflation à Maurice ne devrait pas dépasser les 4,4% cette année, estime la Banque de Maurice (BoM) dans l’édition d’avril 2014 de l’Inflation Report, rendue publique ce matin. Pour ce qui est de la croissance économique, la banque centrale la situe dans une fourchette de 3,7% à 4%, tenant en compte les perspectives d’une demande externe plus forte, notamment dans nos principaux marchés d’exportation.
Le taux d’inflation en progression annuelle, ou “year-on-year inflation” (le pourcentage d’écart entre le CPI de décembre 2014 et celui de décembre 2013), se situerait dans une fourchette de 3,9% à 4,3%, contre une estimation de 3,9% à 4,1% en juin 2014. Quant à la “headline inflation” (comparaison entre la moyenne du CPI en 2014 et celle de l’année précédente), elle pourrait atteindre entre 4% et 4,4% cette année par rapport à 3,5% en 2013. Selon la BoM, les données concernant l’évolution récente de l’indice des prix à la consommation (CPUI) à Maurice tendent à démontrer qu’il n’y a pas eu de changement majeur dans la dynamique sous-jacente de l’inflation. La hausse de l’inflation notée au cours du premier trimestre de 2014 est due en grande partie à la montée des prix des légumes frais, une situation résultant de conditions climatiques défavorables (fortes pluies). Les prix des légumes ont commencé à diminuer en mars 2014 et on s’attend à ce qu’ils soient « gradually adjust back to their normal levels ». Pour la BoM, les chocs transitoires à la fourniture de certains produits, qui ont été à la base de la progression substantielle du CPI en janvier et février 2014, devraient s’estomper. Quant aux autres facteurs sous-jacents, les autorités bancaires considèrent qu’ils ne donnent pas l’impression d’être sous « any imminent upside price pressures ». La BoM relève dans son rapport que l’inflation alimentaire, à l’exception des prix des légumes frais, est restée stable pendant le premier trimestre 2014 alors que l’inflation importée est demeurée modérée depuis décembre 2013.
Se référant à un autre facteur qui aurait pu tirer l’inflation vers le haut, soit la montée des salaires, la BoM écrit que, dans son rapport d’octobre 2013, elle avait fait état des craintes qui subsistaient quant aux retombées négatives de la révision des salaires dans le secteur public. Or, le dernier relevé publié par Statistics Mauritius concernant l’évolution de l’indice des salaires pour le dernier trimestre 2013 donne l’impression que les risques ont tendance à disparaître. Cependant, la BoM est d’avis que la part du secteur public varie fortement de celle du secteur privé dans l’indice des salaires. Dans le cas du secteur public, une hausse nominale de 9,9% des salaires a été enregistrée en 2013 suite au rapport du PRB alors que, pour le secteur privé, l’augmentation n’a été que  de 3,8%. « The moderation in wage determination especially in the private sector is largely due to the labour mmmarket imbalances as well as the relatively weak balance sheets of the private sector », souligne la BoM, qui ajoute cependant que des révisions salariales sous forme de National Remuneration Board (NRB) Awards pendant l’année 2014, pourraient avoir un impact sur l’inflation.
Économie : perspectives améliorées
Passant en revue la situation économique, le dernier “Inflation Report” fait ressortir que le moteur économique a perdu « some momentum » dans le dernier trimestre 2013 avec le ralentissement de la croissance dans la zone euro. Le taux de croissance très faible de l’économie mauricienne à cette période est aussi attribuable à un repli de l’investissement privé et à la faiblesse prolongée de la consommation domestique. La croissance en 2013 a été de 3,2%, contre 3,4% en 2012. Avec la reprise de l’économie globale annoncée pour 2014, les perspectives de croissance pour Maurice se sont améliorées. « The prospects for stronger external demand support an increase in growth in 2014 for Mauritius », indique la banque centrale. Un taux de croissance variant entre 3,7% et 4% est prévu pour cette année, mais les autorités bancaires préviennent que « given the reliance of the country on exports, adverse external developments still pose downside tisks to the growth outlook ».
Pour la BoM, une croissance plus élevée chez nos principaux partenaires commerciaux redonnera confiance à la communauté des affaires et l’incitera à lancer de nouveaux projets. Par conséquent, la demande intérieure sera relancée dans le courant du second semestre avec un retour de confiance chez les consommateurs et les entreprises. Mais, poursuit la BoM, les investisseurs privés sont toujours inquiets de la fragilité de la reprise économique dans nos principaux marchés, de la compétition internationale accrue, de la baisse de confiance et du haut niveau d’endettement des entreprises. « As the global recovery slowly takes hold, it may take some time before businesses return to normal conditions and resume investment to improve competitiveness and expand capacity to meet sustained external demand », fait ressortir la BoM.
La banque centrale est par ailleurs d’avis que les consommateurs continueront à afficher la prudence en 2014 vu que leurs capacités de dépenses seront affectées par une demande plus faible au niveau de l’emploi – le taux de chômage va se maintenir à 8% cette année – et que la croissance des salaires dans le privé n’a pas suivi celle notée dans le secteur public. Statistics Mauritius n’a prévu qu’une hausse marginale (+2,7% en 2014, contre +2,6% en 2013) dans les dépenses de consommation des ménages.

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