LE BON MANAGEMENT SELON MK: Un « arrangement » qui coûte plus de Rs 10 millions

Au milieu de l’année dernière, MM Clive Bastien-Sylva, Raj Ramlugun et Pravin Jogoo, managers d’Air Mauritius, sont suspendus de leurs fonctions. Accusés de divers manquements par leur chef hiérarchique, ils seront traduits devant un comité disciplinaire. On vient d’apprendre cette semaine qu’après les deux premières séances du comité discplinaire, la direction d’Air Mauritius a été obligée de conclure un arrangement avec les managers suspendus. Un arrangement qui a coûté à la compagnie la bagatelle de plus de Rs 10 millions en termes de compensation.
Les détails de cette affaire et de l’arrangement conclu ont été rendus publics par Clive Bastien-Sylva dans une lettre publique qu’il adresse à l’ICAC, aux membres du conseil d’administration d’Air Mauritius et au président des petits actionnaires de la compagnie. Dans cette correspondance, il rappelle que sa suspension a eu lieu un mois après qu’il eut fait une déclaration à l’ICAC dans le cadre d’une enquête sur une affaire de promotion illégale. Quatre chauffeurs, dont le frère du Human Ressource Manager de la compagnie, avaient été promus suite à « agreement » entre le management et les syndicats lors d’une réunion.
Or, soutient Clive Bastien-Sylva, notes et procès verbaux de réunion à l’appui, cette réunion n’a jamais eu lieu. Dans la mesure où le contrat d’emploi avait été signé par Maga Ramsamy le HR, et Sud Ramjutun le Vice President Ground Operations d’Air Mauritius, Clive Bastien Sylva écrit que si les quatre attendants « have been promoted on an agreement that does not exist, then both signatories have committed an offense. »
En ce qui concerne les accusations portées contre lui et soutenues par le HR et le Vice President Grounds Operations, M. Bastien-Sylva écrit : « (…) the charges were so frivolous that soon after the first part of the cross examination of Mr Sud Ramjuttun on the first three charges, the company’s Counsel proposed a settlement which ended up into the payment of a compensation of over Rs 3 million to me, my early retirement and the safeguard of all my benefits. » Les deux autres managers suspendus bénéficieront du même arrangement, ce qui conduira Air Mauritius à payer plus de Rs 10 millions à ses anciens employés, sans compter les différents autres frais de cette action disciplinaire. Pour Clive Bastien Sylva, « all this looked like and expensive blunder orchestrated for preserving the interests of a few individuals at the expense of the company’s and shakeholder’s money. »
Dans l’avant-derniere partie de sa lettre, Clive Bastien Sylva pose des questions fondamentales sur le fonctionnement de la compagnie nationale. « I would like here to question the role and the silence of the Board Members of Air Mauritius and particularly the Audit Committee. Have they initiated any enquiry on the case whereby four Attendants were appointed without any selection exercice mostly when one of them is the brother of the Manager who proceeded with the appointment ? (…) Did they make an inquiry on my premature departure and that of my two other collegues who left the Company in similar conditions and at the same period as me ? Did they approve the payment of compensation paid to me and my two other colleagues (some Rs 10 million total) ? Did they approve the payment of legal fees linked to my departure ant that of my two other collegues ? »
Dans la conclusion de sa lettre, Clive Bastien Sylva souligne qu’il a été « a hapless victim of an abuse of power and corrupt intent by some individuals at various quarters of the company for the sake of personnal advantages and interests. » Il dit souhaiter que l’affaire des quatre promotions sur laquelle l’ICAC a ouvert une enquête finisse par mettre à jour les ramifications du système qui l’a conduit, ainsi que ses deux autres collègues, à quitter prématurément Air Mauritius.
Il est à souligner qu’en dépit de l’abandon de toutes les charges portées contre les trois anciens managers, leurs accusateurs sont toujours en poste. Aucune mesure n’a été prise contre ces deux managers dont les accusations non prouvées ont coûté à la compagnie nationale d’aviation plus de dix millions de roupies uniquement en termes de compensation. Mieux, si l’on peut dire, selon certaines sources, ces deux managers seraient sur le point de bénéficier de promotions. Est-ce avec ce genre de politique qu’Air Mauritius, dont la situation financière est plus qu’inquiétante, espère éviter le crash ?

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