Boulangeries : Du pain vendu en catimini avec des risques sanitaires

La baguette à Rs 5.40 l’unité se vend à Rs 20…

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Deux baguettes par famille à La-Tour-Koenig, hier

Du pain sur la planche pour les autorités en cette période de confinement. Avec la fermeture des boulangeries, boutiques et supermarchés, les Mauriciens sont privés de leur pain quotidien. Alors que des compagnies proposent la livraison de pains précuits dans certaines localités, des boulangers, eux, continuent à opérer au noir avec des risques sanitaires. Depuis hier, les Mauriciens peu- vent trouver du pain produit chez certains boulangers qui n’hésitent pas à l’écouler à un prix exorbitant. Par contre dans une région de la capitale, plus précisément à La-Tour-Koenig, une boulangerie a procédé, hier, à une distribution de pains, soit deux baguettes par famille.

Beaucoup de Mauriciens se sont fait à l’idée qu’il faudra commencer à faire du pain chez soi. Recettes et conseils sont grandement partagés sur les réseaux sociaux. Ce- pendant, d’autres n’hésitent pas à quitter leur maison pour aller trouver ces boulangers clandestins. Ils sont plusieurs dans les hauts à poursuivre leurs opérations quotidiennes.

Les clients avec lesquels ils sont en contact savent déjà à quelle heure le pain sera prêt. Pour ne pas se faire pincer par les forces de l’ordre, ces boulangers vendent ces pains loin de leurs locaux dans des endroits déjà connus des habitués. Ainsi, depuis hier dans des terrains en friche ou encore dans la cour de certaines personnes, le pain trouve preneur. Certaines personnes témoins de cette situation déplorent ce qui se passe et soulignent que vu que tout se fait en catimini, les gens ne respectant même pas la distanciation sociale. « Ils sont attroupés devant le vendeur, qui tout aussi inconscient que ses clients, laisse les gens s’approcher afin qu’il puisse écouler son stock de pains au plus vite », déplore un interlocuteur.

Par ailleurs, la vente de pain dans certains points se trouvant sur les emplacements des stations-service a aussi été constatée. Les boutiques sur les sites des stations d’essence sont fermées en principe. Cependant, usant de l’excuse qu’on y vend aussi des produits de maintenance de voiture, ces commerces vendent du pain et d’autres produits en cati- mini.

Autre fait qui dérange : le prix auquel ces pains sont vendus. En cette période, la vente est comme du pain béni pour ces boulangers mais aux dépens des consommateurs. A noter que le prix du pain est fixé par le ministère du commerce et que le pain maison se vend à Rs 2.60 l’unité alors que la baguette, elle, coûte Rs 5.40. Or, ces boulangers opérant au noir n’hésitent pas à vendre la baguette à Rs 20 l’unité, voire plus dans certains endroits. Qui plus est, la qualité du pain est à déplorer.

Le pays compte quelque 225 boulangeries. 98 % des travailleurs affectés dans ces établissements sont des étrangers. Et ce, en majorité d’origine bangladaise. En cette période de confinement et la fermeture des commerces, les propriétaires des boulangers doivent néanmoins continuer à payer leurs ouvriers, soutient-on.

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