BOXE FRANÇAISE — ANNE-JELINA BÉGUÉ: « L’exploit était possible »

Cris de joie et applaudissements nourris ont accueilli Anne-Jelina Bégué à son retour à Maurice ce matin. La vice-championne du monde de boxe française-savate dans la catégorie -52 kg, de retour de cette finale mondiale tenue à Gênes en Italie samedi dernier, mesure la portée de sa prestation. Tout en faisant ressortir que l’exploit était possible face à la tenante du titre, à savoir la Japonaise Mariko Hara, la combattante d’origine rodriguaise garde les pieds bien sur terre. Elle a déjà braqué son objectif sur la prochaine édition prévue l’année prochaine en France ou en Bosnie.
Un petit comité d’accueil composé des représentants de la Fédération mauricienne de boxe française-savate (FMBFS), de licenciés et de proches a voulu saluer la performance de celle qui est devenue la toute première sportive de la République de Maurice à atteindre un tel palier. Certes, Anne-Jelina Bégué, malgré toute sa témérité, s’est inclinée par arrêt de l’arbitre au quatrième et dernier round.
Il n’en demeure pas moins que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Devanand Ritoo, également présent à l’aéroport, a su trouver les mots justes. « La défaite fait partie de l’apprentissage du haut niveau. Anne-Jelina a certainement gagné en expérience et saura rebondir. Elle est encore jeune et nous ne pouvons qu’être fiers d’elle. »
Ce sentiment de fierté est partagé par Afzar Jhingut président de la FMBFS. « C’est une énorme satisfaction, même si le titre n’a pas été acquis. Anne-Jelina a réalisé une grande première au niveau du sport féminin local et nous espérons que sa performance encourage d’autres éléments féminins à pratiquer cette discipline. »
Du côté de Rodrigues également, avec sa quinzaine de licenciées, on s’attend désormais à des lendemains meilleurs. Comme le confirme Jean-François Roussety, président du comité régional, qui était également du déplacement à Gênes en compagnie de l’entraîneur Alain Aliphon. « Certes, nous n’avons pas les mêmes moyens que les Japonais, mais nous sommes appelés à mieux faire à l’avenir. Il faudra encore un encadrement plus adéquat. »
Selon Jean-François Roussety, rien ne peut être reproché à Anne-Jelina Bégué. « Elle a réalisé une remarquable performance, tout en évoluant détendue. Certes, il lui était difficile de prendre le meilleur d’un adversaire que je peux comparer à un robot. Il n’empêche qu’elle a vécu une formidable expérience. » Qui plus est, la prestation de la jeune Rodriguaise de 21 ans a été saluée par la fédération internationale, dont le président lui a remis un présent.
De son côté, sollicitée de toutes parts, Anne-Jelina Bégué revit ce combat. « J’étais certes un peu tendue et stressée. Toutefois, dès le premier coup de gong, je suis vite entrée dans le combat. Nous nous sommes rendus coup pour coup et ce ne fut pas une domination outrancière de la Japonaise. Il est dommage qu’une erreur d’arbitrage ne m’ait pas permis de terminer le combat, car j’avais encore des réserves. »
Pour rappel, l’arbitre italien l’avait compté pour la troisième fois, alors qu’elle avait tout simplement glissé. Reste tout de même une certaine déception d’être passé à côté de quelque chose d’immense. « J’ai prouvé que je méritais ma place dans cette finale. L’exploit était possible, j’ai perdu la tête haute et je peux m’attendre à mieux à l’avenir. »
Un avenir qui passera donc par les prochains Mondiaux de combats, même si elle est déjà sollicitée pour disputer les championnats du monde assauts en octobre prochain. En attendant, Anne-Jelina Bégué retrouvera son île natale vendredi et reprendra le chemin de l’entraînement vers la fin de la semaine prochaine. Il n’y a définitivement pas d’heure pour les braves…

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