BOXE FRANÇAISE : L’entraîneur Visenjoue reste à quai faute de finance

Les démarches entreprises par la Fédération mauricienne de Boxe française Savates (FMBFS) auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports pour le déplacement d’un quatrième membre lors des préliminaires des Championnats du monde de combat, prévus du 25 au 27 juin en Croatie, n’ont pas abouti. Avec une aide de Rs 100 000 seulement du MJS, puisée, qui plus est, dans le prochain Budget de la fédération, l’entraîneur national Kursley Visenjoue a préféré céder sa place à un boxeur, en l’occurrence Géraldo Thomasso (-60 kg).
Ils seront donc trois boxeurs de Maurice, nommément Géraldo Thomasso, Brian Fils François (-63 kg) et Olivier Jolicoeur (-85 kg) à mettre le cap sur la Croatie lundi prochain, et ce, sans leur entraîneur national. Rodrigues sera, elle, représentée par la boxeuse Anne-Jélina Begué et l’entraîneur Jean-François Roussety, dont les frais de déplacement ont été pris en charge par la Commission de la Jeunesse et des Sports.
Pour Kursley Visenjoue, c’est une grosse déception de ne pouvoir accompagner ses boxeurs en Croatie surtout après s’être beaucoup investi dans la préparation au cours de ces derniers mois. « Forcément que je suis déçu parce que je pense que ma présence aurait certainement constitué un plus pour mes boxeurs », a-t-il déclaré. Il n’empêche, a-t-il ajouté, qu’il ne pouvait faire autrement. « Géraldo a été médaillé de bronze aux derniers Championnats du monde et, pour moi, il était important qu’il soit du voyage. D’où le forcing de la fédération pour qu’il soit pris en charge par le MJS. Malheureusement, les démarches n’ont pas abouti. J’ai donc décidé de céder ma place à Géraldo, car il était beaucoup plus important que je me sacrifie au profit d’un athlète », a-t-il indiqué.
Thomasso, le plus expérimenté
Avec son non-déplacement, Kursley Visenjoue compte sur Jean-François Roussety pour encadrer les boxeurs en Croatie. Selon lui, c’est un groupe d’expérience qui sera en action à cette compétition avec, comme chef de file, Géraldo Thomasso. Ce dernier a d’ailleurs été champion du monde en combat à deux reprises (2005 et 2006) avant de décrocher le bronze en 2015 à Amiens, en France. Il a aussi été champion d’Afrique en 2007. Pour sa part, Anne-Jélina Begué est devenue, en 2012, la première boxeuse mauricienne à se qualifier pour une finale mondiale en Italie. C’était à l’époque dans la catégorie des moins de 52 kg. La Rodriguaise s’était ensuite inclinée par arrêt de l’arbitre au 4e round face à la boxeuse professionnelle, la Japonaise Mariko Hara.
Championne de Maurice à l’issue du tournoi le 15 avril dernier à Résidence Malherbes, Anne-Jélina Begué tentera donc de rééditer l’exploit de 2012. On retrouvera aux côtés de ces deux boxeurs d’expérience deux jeunes, soit Brian Fils François et d’Olivier Lafleur. Le premier nommé avait été médaillé de bronze juniors à ces mêmes Mondiaux d’Amiens en 2015. Alors qu’Olivier Lafleur, cinquième en 2015, a ensuite impressionné, en décembre dernier, en dominant le Réunionnais Jean-Baptiste Didier pour décrocher une ceinture pro (Elite A). Brian Fils François avait, lui, perdu de peu face à Brian Resesse, Réunionnais au palmarès éloquent et détenteur d’un titre de champion d’Europe en kick-boxing, entre autres. Mais pour Kursley Visenjoue, c’était un combat référence pour le jeune mauricien.
Les boxeurs en forme
D’autre part, l’entraîneur national dit croire beaucoup  en ce groupe et dans ses chances de qualification pour la finale, qui devrait se tenir en octobre. « Je crois beaucoup en nos boxeurs. Ils ont tous effectué une bonne préparation et je reste convaincu qu’ils peuvent passer les préliminaires. Géraldo et Anne-Jélina Begué ont l’expérience de ces grands rendez-vous. Cette dernière est d’ailleurs la meilleure Mauricienne sur ce que nous avons pu voir lors du championnat national. Brian Fils et Olivier respirent également la forme. Ce qui est de bon augure pour la suite des événements », a-t-il fait remarquer.
Selon l’entraîneur national, la préparation des boxeurs s’est bien déroulée, et ce même si la fédération ne dispose pas d’une salle permanente pour tenir ses entraînements. C’est ainsi que la sélection nationale s’entraîne, a-t-il précisé, à la raison de deux fois la semaine au club de Borstal, à Grande Rivière Nord Ouest. Pour les autres séances d’entraînement, les boxeurs doivent bouger soit à Petite Rivière, soit à Beau-Bassin. « Ce n’est pas évident, mais on doit faire avec », a fait ressortir Kursley Visenjoue.
Par ailleurs, ce dernier a affirmé qu’il aurait bien aimé travailler avec des sparring partners réunionnais avant de mettre le cap sur la Croatie. Mais les démarches avec La Réunion, ne se sont pas concrétisées. « Nous avons pensé à nos amis réunionnais, car ils sont très forts en la matière. Ils ont des champions de France et j’estime que cela nous aurait donné un sacré coup de pouce dans la préparation. Malheureusement, cela n’a pas marché pour cette fois-ci », a-t-il conclu.

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