BRC UN « ESCROC » LIBÉRÉ: Rs 35 000 cash et Rs 150 000 à Didier Papie

La magistrate Sophie Chui, siégeant à la Bail and Remand Court (BRC), a accordé la liberté conditionnelle à Louis Didier Papie, qui se trouvait en détention à la suite d’une affaire d’escroquerie. Il a été relâché contre une caution, en liquide, de Rs 35 000 et une autre de Rs 150 000, en sus de signer une reconnaissance de dettes de Rs 250 000. La même magistrate a en revanche maintenu en détention Mike Kersley Mootien, qui a été déféré aux Assises pour avoir, en décembre 2010, assassiné sa maîtresse, Doloresse L’Enclume. Elle donne toutefois un délai au DPP jusqu’au 30 avril pour que celui-ci loge son procès en Cour. Passé cette date, le suspect sera relâché contre une caution de Rs 100 000 et une reconnaissance de dettes de 250 000… Ces deux “rulings” ont été rendus il y a quelques jours.
Didier Papi, qui est membre d’une société coopérative de crédits, aurait supposément convaincu le « déclarant » (l’accusateur) pour qu’il investisse une somme de Rs 1 250 000 dans la société. Lorsque ce dernier lui a demandé de lui rendre son argent, il ne devait rien obtenir.
La police a donné deux raisons pour objecter à sa remise en liberté. Celles-ci sont : « 1) if released, applicant (Ndlr : Papie) may re offend ; 2) if released, applicant may interfere with witnesses. » Concernant la première raison, la police a indiqué que Didier Papie avait commis un délit alors qu’il était en liberté conditionnelle en cour de Curepipe pour une affaire de détournement de fonds. Au sujet du second point, la police déclare qu’il était impossible pour elle de retrouver son fils pendant 9 mois. Lors de son contre-interrogatoire, le témoin de la police a concédé qu’il n’y a pas de preuve pour soutenir que le suspect a eu quelque contact avec des témoignages.
De son côté, le suspect a déposé sous serment. Il a nié l’accusation portée contre lui. Il a dit être père de quatre enfants, dont un est toujours à sa charge. Contre-interrogé, Didier Papie a démenti l’information selon laquelle son fils était le trésorier de la société coopérative, précisant que ce dernier se trouve à Madagascar.
En pesant le pour et le contre, la magistrate tranche finalement en faveur de la remise en liberté à des conditions qu’elle estime susceptibles de réduire les risques de commettre un autre délit à un point négligeable.
Mootien déjà déféré aux Assises
L’assassinat de Doloresse L’Enclume semble toujours interpeller les enquêteurs. Sinon, comment expliquer que, jusqu’ici, le DPP n’a pas logé de procès contre Mike Kersley Mootien ? Pourtant, ce dernier a été déféré aux Assises par la Cour de District de Port-Louis, devant laquelle s’est déroulée l’enquête préliminaire.
L’inculpé est provisoirement accusé d’avoir commis l’assassinat “to wit : he did and of malice afore thought kill one Marie Doloresse L’Enclume”.
Ce délit a été commis le 20 décembre 2010. Le sergent Roheeman s’est rendu sur le site du crime, au 149, rue Giquel, Tranquebar. Il y est arrivé à 8h10 du matin et y a vu le cadavre de la femme, allongée sur le dos et qui portait des marques au cou. L’autopsie effectuée plus tard a démontré que la victime était morte par strangulation. De plus, cet exercice a permis de constater qu’il y avait, sur le corps de la victime, l’ADN du suspect, qui était alors son amant. Le lendemain, c’est-à-dire le 21 décembre 2010, le suspect a été arrêté.
La police a présenté un seul point d’objection à la motion de remise en liberté déposée par Mike Mootien à la BRC : l’accusé pourrait, s’il est remis en liberté, disparaître de la circulation. La police a soutenu que le suspect n’a jamais été déclaré à l’État civil, ni ne possède de carte d’identité nationale. Pour la police, il serait donc difficile de le retrouver s’il venait à disparaître. Contre-interrogé, le témoin de la police a confirmé que l’ADN d’une autre personne se trouvait également sur le cadavre de Doloresse l’Enclume.
José Hortense, demi-frère de l’inculpé, a assuré la Cour qu’il accepte que ce dernier vive chez lui. Après avoir analysé les données de cette affaire, la magistrate est arrivée à sa conclusion, tenant compte des faits suivants : le suspect est en détention depuis le 20 décembre 2010 ; l’enquête policière a été complétée ; l’enquête préliminaire a eu lieu ; et Mike Mootien a été déféré aux Assises. Ainsi, dit-elle : « I am of the view that the main case should be lodged within a reasonable period of time so as to ensure that the applicant (Ndlr : le suspect) is tried within a reasonable time as guaranteed under section 5 (3) of the Constitution. »
De ce fait, Sophie Chui a décidé que si, au 30 avril 2014 le procès formel n’était pas logé contre le suspect, ce dernier serait remis en liberté dans les conditions susmentionnées. Comme adresse fixe, il aura à résider chez son demi-frère, à Clémencia Road, Cité-Vuillemin, Beau-Bassin.

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