BRUITS DE SABOTS: Un cavalier seul qui fait des vagues

La tactique employée par certains concurrents dans la coupe d’Or remportée par
Green Keeper dans la dernière épreuve classique de la saison a été pointée du doigt par nombre de turfistes, certains professionnels de courses et l’entourage de l’écurie Gujadhur. L’entraîneur de la plus vieille écurie du turf, Ramapatee Gujadhur, va même jusqu’à évoquer un « mariage entre certains jockeys » à la télévision dimanche après-midi. Une accusation gravissime qu’il doit étayer lors des enquêtes ouvertes par les commissaires sur le déroulement de cette course.
On peut comprendre son amertume de voir une classique avec une dotation d’un million de roupies lui échapper et voir aussi le leadership au championnat des écuries reprendre le chemin de l’écurie Rousset et voir s’effondrer les espoirs de reconquête d’un titre qui échappe à l’écurie Gujadhur depuis 1976. Mais en tant que nominator et entraîneur, il doit mesurer la portée de ses accusations et ses conséquences sur l’harmonie hippique.
Certes, l’écurie Gujadhur peut pester contre ce qu’elle appelle « la faute, le manque d’initiative, ou la collusion des autres », mais ses adversaires le critiquent de n’avoir pas lui-même élaboré une tactique pour contrarier les plans de son principal adversaire dans cette course. Il peut regretter de n’avoir pas aligné un cheval pouvant titiller Green Keeper qui était le seul frontrunner de la course et ne pas s’attendre que les autres fassent le boulot pour lui. S’il est vrai que son favori Acuppa n’a pas pris le meilleur des départs, il aurait pu lui-même conduire la course-poursuite derrière le fuyard au lieu de musarder au sein du peloton.
Quant au comportement de certains des autres partants de cette course, laissons le soin aux Racing Stewards de statuer à l’issue de deux enquêtes qu’ils ont ouvertes dès samedi. La pression qui est mise sur leurs épaules par des déclarations intempestives ne leur permet pas de travailler dans la sérénité voulue. Cela dit, les deux jockeys dans le collimateur, à savoir François Herholdt et Barnard Fayd’herbe, ont déjà eu l’occasion de s’expliquer. Ont-ils convaincu ? Il a été reproché au premier de n’avoir pas suffisamment insisté pour se retrouver aux avant-postes malgré les instructions fermes de son entraîneur Serge Henry, le deuxième de n’avoir pas pris l’initiative de réduire l’écart entre son cheval Gliding High et le fuyard Green Keeper lorsque celui-ci a ralenti.
Dans cette même rubrique, on avait fait ressortir que la compétition, la vraie, devrait primer à l’occasion du dernier rendez-vous classique. Pour certains, elle l’a été, pour d’autre pas.
Certes, la course aurait pu être différente et le débat sur son déroulement doit avoir lieu. Mais ce qui dérange, et c’est pour cela que Ramapatee Gujadhur et ses supporters doivent mesurer la portée de leurs sorties publiques, c’est que les discussions ont pris une tout autre tournure et ont même dérapé sur les réseaux sociaux. Revoilà le démon communal qui refait surface comme à l’occasion du Maiden, lorsque l’entourage de Disa Leader avait fait une demande de dérogation pour y participer. Et chaque incident prend désormais une dimension démesurée. Hier, dimanche, c’est le départ “chaotique” de National Theme dans la dernière course, et la longue enquête qui a tenu le public en haleine et en punition autour des guichets, qui a fait des vagues. L’écurie Gujadhur entend expliquer son point de vue sur l’état de la situation des courses après un week-end où son destin a basculé. Un week-end qu’on espérait grandiose. Mais qui tourne au vinaigre. Faut-il alors s’étonner qu’il ait été boudé par le public turfiste ? Que chacun assume ses responsabilités !

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