BUDGET 2015—ANALYSE DU PTR —ARVIN BOOLELL: « Dépréciation de la roupie, un coup de massue à la population »

Le PTr a présenté aujourd’hui son analyse du Budget 2015. Tout en saluant certaines initiatives, Arvin Boolell a avancé que les chiffres budgétaires ont été « escamotés ». La vérité, selon lui, c’est que le ministre des Finances s’est « servi de la dépréciation de la roupie » pour absorber les Rs 4,7 milliards consacrées à l’augmentation de la pension et autres prestations sociales. Compte tenu que nos exportations sont faites en dollars américains, « ce sont les consommateurs qui en feront les frais », a-t-il dit.
« L’euro s’affiche aujourd’hui à Rs 40,25 et le dollar américain à Rs 36,70. Si la dépréciation de la roupie vise à attirer l’investissement, elle aura surtout un coup sur les consommateurs. Maurice importe 65% de ses produits essentiels, que ce soit dans le domaine manufacturier ou alimentaire. C’est un coup de massue à la population. » C’est ainsi que Arvin Boolell s’est exprimé après une analyse en profondeur du Budget 2015. Pour soutenir ses propos, il cite les chiffres d’un importateur : « Le boneless mutton est passé de Rs 175 le kilo à Rs 250 le kilo. »
Le porte-parole du PTr a souligné que, pendant la campagne électorale, il avait été dit que la pension de vieillesse sera financée en éliminant le gaspillage. « À aucun moment on avait dit qu’on allait ramasser de l’argent à travers la dépréciation de la roupie. Cette mesure rapportera Rs 9 milliards au gouvernement à travers les différentes taxes. Il n’est donc pas juste de dire que c’est un “no tax budget”. »
Arvin Boolell se demande ce qui se passera au cas où le prix des produits pétroliers se mettait à grimper. « S’il n’y a une hausse, ne serait-ce que de 10%, cela augmentera le budget déficitaire. La dépréciation s’est faite sur le dos des consommateurs, sans prendre en considération les recommandations du FMI. Il y aura un impact sur le pouvoir d’achat. »
Ce dernier s’est dit aussi surpris d’une telle démarche du ministre des Finances, alors que le Monetary Policy Committee n’a pas encore défini sa politique. Du côté du PTr, a-t-il ajouté, on est en faveur d’une roupie « stable, mais pas faible ». Pour lui, si on voulait vraiment booster l’investissement, c’était le moment de baisser les taux d’intérêt.
Par ailleurs, a fait ressortir Arvin Boolell : « Jamais je n’ai vu un ministre des Finances dépendre autant du secteur privé. Jamais le PTr n’a parlé de développement en mettant en avant des projets comme Cascavelle ou Bagatelle. Ces “smart cities” dont il parle sont déjà en chantier. Il y a même une compagnie qui a fait un hôtel dans le sud, qui reste vide… »
Idem pour la lutte contre la pauvreté, où il estime que le gouvernement a transféré ses responsabilités sociales sur le secteur privé. Selon lui, le CSR nécessite un « proper oversight » pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’abus et aussi pour veiller à l’équité parmi les Ong.
Concernant la hausse de la taxe sur le « betting », Arvin Boolell se demande si cela ne va pas encourager le pari clandestin. Il souhaite que la police des jeux fasse son travail correctement. Pour ce qui est de l’agrandissement du port, Arvin Boolell est d’avis que c’est du « réchauffé » puisque des travaux dans ce sens avaient déjà démarré. En revanche, il est d’avis que le gouvernement devrait venir de l’avant avec une loi promouvant un encadrement légal des nouvelles activités du port.
De son côté, le député Ezra Jhuboo a avancé que l’idée de créer des technopoles est intéressante, mais il se demande qui seront les opérateurs. « Qui va remplir ces espaces ? » Le parlementaire rouge se dit également « inquiet » concernant la révision des projets IRS et ERS qui, selon lui, ont permis d’apporter l’investissement.
Pour sa part, Osman Mohamed a regretté que le « target » pour les énergies renouvelables ait été ramené à 35% dans le Budget. Il s’est dit également concerné par la conversion des terres avec les “smart cities”. « Des milliers d’arpents de terres sont concernés. J’espère qu’on pourra remplir ces espaces quand on sait que, même à Ébène, il y a des espaces vides. » Au niveau du logement, Osman Mohamed a ajouté que la NHDC avait déjà enclenché plusieurs projets dans différentes régions de l’île.

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