BUDGET 2015 : Le KLR souhaite 20 fermes coopératives agri-solaires et anticycloniques

Dans le cadre de la préparation du Budget 2015, le Kolektif Lenerzi Renouvlab propose au gouvernement la construction de 20 fermes coopératives agri-solaires anticycloniques pour d’une part promouvoir la transition énergétique vers les énergies renouvelables et d’autre part élargir la base de la propriété citoyenne de l’énergie à Maurice.
« Le Kolektif Lenerzi Renouvlab (KLR) a démontré au gouvernement, dans le mémo qu’il a remis au ministère des Finances, comment réussir à mettre sur pied un plan pour l’énergie solaire coopérative au bénéfice des petits planteurs et des citoyens de Maurice », explique au Mauricien Yan Hookoomsing, l’un des porte-parole du KLR. Il rappelle que le gouvernement de l’Alliance Lepep a signifié son engagement à encourager le développement des coopératives d’énergies renouvelables dans son manifeste électoral comme dans son discours-programme.
« Nous proposons par conséquent l’élaboration d’un 4 MW Solar Energy Scheme par des Renewable Energy Cooperatives regroupant des petits planteurs et des citoyens. Ce plan comprend la dissémination de 20 fermes coopératives agri-solaires anticycloniques à travers le pays », précise Yan Hookoomsing.
Ce plan, soutient le KLR, offre plusieurs avantages. D’abord, des panneaux solaires photovoltaïques seront installés sur des serres afin d’épargner des terres agricoles. Avec chaque ferme occupant une superficie de deux arpents, le plan ne touchera qu’un total de 20 arpents répartis à travers tout le pays. « La promotion des énergies renouvelables ne se fera pas, par conséquent, au détriment de notre sécurité alimentaire ».
En outre, les membres de ces coopératives d’énergie recevront un bon retour sur investissement chaque année. En contrepartie, la population obtiendra des aliments sains, car 80 % de produits chimiques en moins seront utilisés dans la production des légumes du fait qu’ils seront cultivés sous serre.
Parallèlement, le secteur agricole, et les petits planteurs, en particuliers, de même que la promotion de l’énergie solaire à Maurice bénéficieront d’une énorme impulsion, explique notre interlocuteur.
« Notons d’autre part que le citoyen peut investir dans un tel projet, ce qui lui permet d’obtenir un bon placement pour ses économies, et d’élargir la base de la propriété des centrales électriques à Maurice, qui pour l’heure est concentrée dans les mains de gros producteurs sucriers ».
L’État, poursuit Yan Hookoomsing, de par son implication dans le projet, obtient une participation dans ces fermes coopératives agri-solaires anticycloniques, devant ainsi un acteur clé dans l’énergie solaire au lieu de laisser ce secteur uniquement au secteur privé.
Par ailleurs, ajoute le KLR, un tel projet générera moins de pollution et moins de dépendance sur l’importation des énergies fossiles, pour davantage de sécurité énergétique pour nous, tout en provoquant moins d’abandon de terres agricoles de la part des petits planteurs qui y trouvent un bon investissement.
La réussite d’un tel projet, explique Yan Hookoomsing, reposerait sur les trois piliers gouvernementaux suivants : l’imposition d’une Coal Tax sur les profits des IPPS, la levée de fonds publics à travers des Government Green Energy Bonds pour le développement des énergies renouvelables et l’octroi de subsides gouvernementaux aux coopératives d’énergies renouvelables.
« Cette Coal Tax, avec le Mid Levy que les IPPS ne payent pas, va générer des subsides essentiels pour le succès de ce plan. Eu égard aux bénéfices que ce plan aura pour le pays, nous pensons que cela fait sens que le gouvernement mette en place un montage d’incitations financières fort pour en faire un succès ».
Ce montage d’incitations financières comprendrait les éléments suivants : des subsides gouvernementaux à hauteur de 40 % pour le capital ; des prêts gouvernementaux au public, à 0 % d’intérêt, et à hauteur de 40 % de l’investissement dans le projet ; le gouvernement fixant le prix d’achat de l’électricité entre Rs 6.18 et Rs 8.80 par KWh et que les membres des coopératives y investissent 20 % en liquide et en terre.
« Chiffres à l’appui, nous avons démontré au gouvernement que c’est faisable. Nous espérons voir le gouvernement respecter son engagement maintenant et voir ce plan dans le Budget 2015 », conclut Yan Hookoomsing.

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