Budget 2018/19 : compte à rebours enclenché au GM

  • Face aux syndicalistes, le PM et ministre des Finances s’apprête à défendre son Track Record avec l’introduction du Minimum Wage et de la Negative Income Tax dans la lutte pour réduire l’écart entre le haut et le bas
  • Les syndicats de la fonction publique font cause commune pour un allégement fi scal en faveur de la classe moyenne
  • Avec le financement du projet Metro Express par l’Inde, l’endettement national passe la barre des Rs 300 milliards

D’ici jeudi prochain, le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, devra compléter la première étape formelle menant à la présentation du prochain budget à l’Assemblée nationale, probablement au cours de la première quinzaine de juin. Le compte à rebours a été enclenché ce matin avec des représentants des fédérations syndicales reçus à la Conference Room du Treasury Building pour des consultations. La série devra se poursuivre demain après-midi par la séance de travail avec les responsables du secteur privé, regroupés au sein de Business Mauritius.

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En marge de ces échanges, les milieux autorisés au Prime Minister’s Office avancent que Pravind Jugnauth sera davantage en mode d’écoute des partenaires sociaux et économiques en vue de définir les prochaines orientations budgétaires pour cet exercice financier, qui s’avère crucial compte tenu du calendrier électoral. D’ailleurs, il n’a pas fait de discours en début de séance. Mais n’empêche, les plus proches collaborateurs du Premier ministre avancent

que celui-ci devra s’engager dans le marketing politique d’au moins deux mesures, à savoir l’introduction du Minimum Wage de Rs 9 000 et la Negative Income Tax, dans cette démarche de réduire l’écart entre le haut et le bas de l’échelle socio-économique. Entre-temps, les dernières statistiques officielles indiquent que l’endettement national aura crevé la barre des Rs 300 milliards si l’on inclut le financement fourni par l’Inde pour la réalisation du projet Metro Express.

Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes proches de Lakwizinn du Prime Minister’s Office indiquent qu’avec les consultations prébudgétaires, l’intention du Premier ministre est « de se mettre à l’écoute de ses interlocuteurs indistinctement ». N’empêche, il est évident que le chef du gouvernement devra s’attarder en guise d’introduction sur le “Track Record”, avec notamment le Minimum Wage et la Negative Income Tax. Ces deux mesures traduisent, s’il le faut, « la capacité d’agir du gouvernement et son intention de ne pas se contenter de faire des déclarations dans cette démarche visant à réduire l’écart entre les riches et les pauvres », fait-on comprendre dans les milieux officiels ce matin, avant le début de la rencontre avec les syndicats.

Dans le camp des syndiats, principalement ceux du secteur public, deux sujets émergent, à savoir une quasi-unanimité pour un allégement fiscal en faveur de la classe moyenne, qui subit une érosion de son pouvoir d’achat au fil des années, et la publication prochaine du Pay Research Bureau. Que ce soit pour le syndicaliste Rashid Imrith de l’All Employees’ Confederation (ACE) ou Narendrath Gopee, de la Fédération des syndicats du service civil, les impôts sur les revenus représentent la voie du soulagement de la classe moyenne. Ils se sont appesantis sur cette argumentation dans les mémoires soumis officiellement à la Budget Cell du ministère des Finances.

En parallèle, les dernières données officielles postées sur le site Web du ministère des Finances laissent voir qu’en comptabilisant la ligne de crédits de Rs 20 milliards, y compris un élément de “Grant”, mises à la disposition de Maurice par l’Inde pour la construction du métro, la barre des Rs 300 milliards a été franchie. Fin mars dernier, la “Public Sector Debt”, sans la composante Metro Express, se montait à Rs 293,4 milliards, soit Rs 5 milliards de plus qu’il y a un an. Par contre, la “Public Sector Debt” par rapport au Produit intérieur brut (PIB) est de 62,9%, contre 65,5% en mars de l’année dernière. Toutefois, avec les amendements apportés en juillet de l’année dernière à la Public Debt Management Act de 2008, la Public Sector Debt for the Purpose of Debt Ceiling est de Rs 251,6 milliards, représentant 56,1% du PIB, sensiblement le même qu’en mars 2017, mais encore loin du “Target” de 50%. Les principaux éléments constituant la dette publique se déclinent comme suit : – Rs 204,8 milliards pour les besoins des “Government Borrowing Requirements” – Rs 14,4 milliards en vue de stériliser les excédents de liquidités dans le circuit bancaire – Rs 41,6 milliards de dettes étrangères, soit Rs 8 milliards de moins qu’il y a un an – Rs 10,1 milliards de “Public Enterprises Debt Discounted” au lieu des Rs 29,6 milliards.

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