Budget : Ton agressif marque les échanges lors du Summing-Up du PM

La tension est montée d’un cran entre les membres de la majorité et ceux de l’opposition alors que le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, s’apprêtait à entamet hier le “summing-up” du budget 2019/20. Il a voulu saisir l’occasion pour répondre aux critiques des membres de l’opposition, provoquant ainsi des échanges agressifs entre les deux parties.
Pravind Jugnauth a accusé le député du PTr, Shakeel Mohamed, de « tenir des propos à relent communal » sur le terrain, en particulier dans l’affaire Rajabally, dont le terrain a été acquis dans le cadre du projet Metro Express à La Butte. Allégation que réfute catégoriquement le chef de file du Labour, donnant lieu à des échanges agressifs entre les membres de la majorité et ceux de l’opposition. Shakeel Mohamed devait même lancer en direction de Pravind Jugnauth : « To rasis ! » Mais, il a été vite rappelé à l’ordre et a été prié de reprendre ces mots.
Puis, le ton est monté entre le Premier ministre et le député Reza Uteem. Pravind Jugnauth lui reproche d’avoir tenté de faire croire qu’il y a eu « conflit d’intérêts dans l’affaire MedPoint » alors que le Privy Council avait déjà donné son verdict. Reza Uteem a aussi réfuté les allégations.
Pour son discours de “summing-up”, Pravind Jugnauth a déclaré que le budget 2019/20 a « ouvert la voie à de nouvelles possibilités pour envisager ensemble un avenir meilleur ». Selon lui, c’est un budget « de continuité » pour le développement de l’économie, l’accent étant mis sur l’amélioration du niveau de vie des Mauriciens. « Nous avons introduit des mesures audacieuses et historiques, à savoir le Plan Marshall contre la pauvreté, l’impôt négatif sur le revenu, le salaire minimum et une imposition moins lourde pour les classes moyennes. La philosophie de notre gouvernement a été de renforcer la capacité de production de l’économie, tout en assurant une répartition juste et équitable de la croissance pour tous », fait-il ressortir. Il est revenu sur l’évolution des principaux paramètres économiques.
Commentant la décision du gouvernemet de rembourser Rs 18 milliards de dette étrangère prématurément, le Premier ministre maintient que cela permettra au pays « d’économiser environ Rs 400 millions d’intérêts chaque année ». Répondant à une critique d’Arvin Boolell, il devait indiquer que « sur les Rs 18 milliards de dettes en devises que le gouvernement paie, 97,8% ont été empruntés par l’ex-ministre des Finances du Parti travailliste, Rama Sithanen ». Par ailleurs, il devait aussi expliquer qu’en 2004, quand la nouvelle Bank of Mauritius Act a été introduite, « une transaction à hauteur de Rs 13 milliards, constituée par la Foreign Exchange Rate Fluctuations Reserve, a été légalement transférée au Special Reserve Fund ».

- Publicité -

Le rapport annuel de la BoM démontre qu’une somme de Rs 990 millions a été utilisée pour augmenter le capital de la Banque et qu’un montant de Rs 2,5 milliards a été transféré au Special Reserve Fund. Répondant aux critiques de l’opposition, il devait préciser que « je serais la dernière personne à essayer de compromettre la stabilité financière de la Banque de Maurice ». Il ajoute : « L’amendement que je proposerai à la loi sur la BoM dans le Finance Bill est tel que les priorités dans l’utilisation du Special Reserve Fund seraient comme suivi : augmenter le montant versé en tant que capital de la Banque; répondre au coût des opérations de politique monétaire; et dans la mesure du possible, faire face au remboursement des obligations de la dette extérieure du gouvernement central. Je dois souligner que la décision finale sera prise par le Board de la BoM. »

Et d’ajouter que les directives du FMI sur l’utilisation des Foreign Currency Reserves soutiennent que les réserves servent à soutenir diverses activités, notamment aider le gouvernement à faire face à ses besoins en devises et à ses obligations en matière de dette extérieure. « Une MoU sera conclue entre la Banque et le MOFED afin de mettre en œuvre la modification proposée et de garantir l’indépendance des parties », précise-t-il.

Il poursuit : « Quand le leader de l’opposition était ministre des Finances de 2011 à 2014, une relation difficile régnait alors entre le gouverneur de l’époque, M. Bheenick, et le ministre des Finances, l’un des pires affrontements entre un ministre des Finances et un gouverneur de la banque centrale, tout cela à cause d’un ministre qui empiétait trop sur le territoire de la Banque centrale. Même le Monetary Policy Committee n’a pas été épargné, le ministre ayant nommé son conseiller personnel, Nishan Degnarain, pour siéger en tant que membre de ce comité. »

Le Premier ministre est revenu sur les principaux chantiers avec plusieurs projets d’infrastructures en cours, à l’instar des nouvelles routes, du Metro Express, de la construction des nouveaux hôpitaux et écoles et des systèmes de drainage. Parallèlement, ajoute-t-il, ce gouvernement a créé un environnement « pour que le secteur privé puisse investir dans les secteurs productifs de l’économie ».
Il se félicite que du taux de chômage de 6,9%, contre 8% en 2014, soit un taux « le plus bas depuis 18 ans». Il devait aussi faire ressortir que tous les employés à plein-temps gagnent aujourd’hui un salaire minimum de Rs 9 400. « Pour améliorer les conditions d’emploi, nous venons avec un nouveau Workers Rights Bill ainsi qu’un Portable Retirement Gratuity Fund pour permettre à un employé de changer un emploi sans perdre ses années de service », avance-t-il.

Pravind Jugnauth est aussi revenu sur les mesures annoncées pour booster le secteur du commerce et le celui des PME à Maurice, les licences aux compagnies “fintech” sous le Regulatory Sandbox License, et la création de la Fintech Association, entre autres.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -