BUSINESS MAURITIUS: « Un budget de réforme courageux »

Business Mauritius, qui regroupe les différentes organisations sectorielles du secteur privé, affichait hier soir sa satisfaction à l’issue de la présentation du budget 2016-17 par le ministre des Finances. « C’est un budget de réforme courageux. Il y a une volonté réelle de se réinventer. Cela est de bon augure pour l’avenir », a déclaré Arnaud Dalais, président de Business Mauritius lors d’un point de presse suivant une réunion de coordination des membres du conseil au siège social de la Mauritius Bankers Association (MBA).
Entouré de Raj Makoond, chief executive officer (CEO), et des dirigeants des autres organisations du privé, Arnaud Dalais a déclaré que le budget de réforme présenté hier par le Grand argentier, est en ligne avec des initiatives prises dans le passé par la zone franche (dans le sillage du démantèlement de l’Accord Multifibre), l’industrie sucrière (fin du Protocole Sucre et des quotas sucriers l’année prochaine) et l’industrie touristique (diversification obligée des marchés). « Le secteur privé s’est lui-même réinventé avec la fusion du Joint Economic Council et de la Mauritius Employers Federation », a fait remarquer le président de Business Mauritius, qui ajoutera, « nous accueillons avec un vrai plaisir cette volonté de réforme affichée par le ministre des Finances ».
Arnaud Dalais a, entre autres, fait référence aux nombreuses mesures de réforme touchant le secteur public, aux dispositions prises pour améliorer le cadre de facilitation des affaires et les efforts déployés pour lutter contre la pauvreté et rehausser la qualité de vie des Mauriciens. « Nous allons travailler de concert avec le gouvernement et nous comptons dès que possible engager des discussions avec les autorités pour voir comment mettre les réformes annoncées en pratique », a déclaré Arnaud Dalais.
Lui emboîtant le pas, Raj Makoond s’est appesanti sur les quelque 20 mesures de réformes du secteur public, faisant ressortir qu’elles sont « importantes pour l’avancement du pays ». Pour ce qui est des indicateurs macroéconomiques, il est d’opinion que la réduction du déficit budgétaire à 3,3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2016-2017 par rapport à 3,5% en 2015-2016, ainsi que la baisse du taux d’endettement du secteur public vont dans la bonne direction. Raj Makoond a également parlé de la nécessité pour le pays d’avoir une économie axée de plus en plus sur des services digitaux. Il dit accueillir favorablement la mise en place d’un 3e câble sous-marin dans le cadre du développement de l’infrastructure pour le secteur des TIC, mais constate que c’est un projet qui sera mené par Mauritius Telecom.
Fret aérien: baisse des coûts
Raj Makoond a, dans la même foulée, mentionné d’autres mesures sectorielles, dont celles concernant les services financiers, précisant que les incitations accordées encourageront l’investissement. Pour le secteur manufacturier, il a relevé que la baisse du fret aérien est une décision majeure alors qu’il y a d’autres mesures pour encourager le marketing et la vente des produits de ce secteur.
Les dirigeants de Business Mauritius ont estimé que le budget 2016-17 contient des mesures encourageantes pour le secteur des petites et moyennes entreprises dont la révision (de 7,4% à 6%) du taux d’intérêt frappant les emprunts contractés par ces entreprises auprès des banques commerciales sous le plan spécial de financement. Ce plan, pour lesquels des décaissements de plus de Rs 5 milliards ont été effectués, devait arriver à expiration à la fin de cette année.
« Les banques commerciales ainsi que les autorités ont constaté que ce plan, qui a été introduit en décembre 2011, a produit les résultats escomptés. D’où son extension pour une période de trois ans. Les banques ont voulu jouer le jeu et se sont déclarées disposées à diminuer le taux d’intérêt imposé sur les crédits aux PME, le portant à 6%, soit 200 points de base au-dessus du taux directeur au lieu de 300 points de base qui aurait porté le taux à 7% », a souligné Aisha Timol, CEO de la MBA.
PME: mesures incitatives
Toujours concernant les PME, Business Mauritius se réjouit de l’annonce d’une ligne de crédit de Rs 100 millions, devant servir à des opérations d’affacturage, ainsi que de la réintroduction du Leasing Equipment and Modernisation Scheme, qui permettra aux PME d’avoir un meilleur accès à des produits de crédit-bail.
La mise en service d’un système d’application de permis en ligne va, selon Business Mauritius, favoriser l’investissement. De même, l’introduction d’un système de paiement en ligne facilité par la Mauritius Revenue Authority (MRA) va dans la bonne direction, fait-on ressortir du côté du secteur privé. « Il s’agit maintenant de travailler ensemble avec les autorités pour la mise en oeuvre des mesures budgétaires », a déclaré Raj Makoond.
À la question de savoir si le budget 2016-17 contribuera à une véritable relance des investissements, les dirigeants de Business Mauritius ont répondu que les mesures portant sur l’amélioration du cadre de facilitation des affaires donnent satisfaction. « C’est maintenant une question de mise à exécution des mesures. On note, cependant, qu’il y a une volonté de se réinventer », ont-ils déclaré. Pour ce qui est de l’impact du budget sur l’emploi, la direction de Business Mauritius observe que les propositions concernant le développement des compétences de la main-d’oeuvre, dont les plans de « reskilling», sont attrayantes. Par ailleurs, Business Mauritius considère que les mesures par rapport à la fonction publique, dont la fusion de certaines organisations paraétatiques, se situent dans « la mouvance du changement » préconisé par le budget 2016-2017.
Interrogé sur la nouvelle approche adoptée par le gouvernement face à l’utilisation des ressources provenant du système de prélèvement sous le Corporate Social Responsibility (CSR), Arnaud Dalais a indiqué que seulement la moitié du montant du CSR sera versée dans une CSR Foundation Fund alors que pour le montant restant, les entreprises privées auront la liberté de décider des projets auxquels il sera alloué. De plus, a-t-on souligné, le secteur privé siégera sur le comité de direction du CSR Foundation Fund et veillera à ce que le fonds fonctionne efficacement.

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