CAMPAGNE ANTI-BLANCS : Il fallait bien que quelqu’un le dise !

Enfin quelqu’un l’a fait. Jean-Pierre Lenoir dans une interview à un hebdomadaire cette semaine a commenté les propos hargneux d’un éditorialiste dont peu de gens connaissent l’existence.
Eh oui ! Nous en avons assez des jérémiades de cet éditorialiste qui est venu une deuxième fois s’en prendre aux Blancs de Maurice. D’abord, il avait invité le PM à se métamorphoser en un « soft Mugabe » pour s’attaquer au pouvoir économique des Blancs à Maurice. Ensuite, ne voyant aucune réaction du public mauricien – personne n’a voulu lui faire de la publicité gratuite, enfin personne au sein de cette infime minorité de gens qui auraient lu son vile édito – il est revenu à la charge récemment pour dire ceci : « Guillotinons les Blancs… économiquement. » Ni plus ni moins.
 
Hallucinants des propos pareils
dans l’île Maurice d’aujourd’hui !
 
On se croirait en 1983 quand, paraît-il, certains esprits tordus souhaitaient une intervention militaire de l’Inde à Maurice pour soutenir et maintenir au pouvoir un PM en raison purement de son « origine indienne ». Et pourtant, qu’il soit dit en passant, à l’époque – une époque encore caractérisée par la guerre froide et alors que l’Inde était un des principaux chefs de file du mouvement des non-alignés – le parti de Mme Gandhi aurait dû être très proche idéologiquement du MMM de Paul Bérenger. Aujourd’hui, les fondamentalistes qui distillent leur poison publiquement – et en toute impunité – et qui font comme si la République de Maurice n’appartenait qu’à une seule communauté religieuse sont défendus bec et ongles comme des gens « à la hauteur » qui ne font qu’exercer leur « liberté d’expression » !
Avec certains stratèges de… 1983 pour ne pas les nommer et des fondamentalistes notoires qui ont le vent en poupe depuis quelque temps déjà, on a de plus en plus l’impression que cette démocratisation de l’économie tant proclamée ne viserait pas à élargir la base sociale de l’entrepreneuriat, mais bien plutôt à exproprier le pouvoir économique des Blancs Mauriciens (du moins c’est le rêve de certains) pour le donner ensuite aux membres d’une seule communauté. Une grosse « kakad », comme dirait l’autre !
S’il nous faut des terres à Maurice pour entamer une réforme agraire afin d’assurer notre sécurité alimentaire, nous serons les premiers à en convenir. Mais vouloir guillotiner les Blancs économiquement par des nationalisations forcées et/ou les faire fuir en pensant ainsi atteindre cet objectif serait, à notre humble avis, à la fois suicidaire pour le pouvoir et dangereux pour notre vivre-ensemble.
Dès l’arrivée de Robert Mugabe au pouvoir, Nelson Mandela dans sa sagesse ne l’avait-il pas conseillé de se montrer magnanime envers les Blancs de Zimbabwe et de ne pas commettre l’erreur qu’avait commise Samora Machel au Mozambique qui, lui, avait effectivement fait fuir les Blancs… avec leur expertise et tout leur know-how ?
Maurice appartient à tous les Mauriciens. Est-il nécessaire de rappeler que les Blancs de Maurice sont des Mauriciens aussi ? Un gouvernement qui saura leur parler et les intégrer dans tout projet de réforme (agraire ou autre) visant l’intérêt général aurait plus de chances de réussir qu’un pouvoir autoritariste, revanchard et raciste.

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