CARTE D’IDENTITÉ—CONTESTATION: Une nouvelle pétition déposée au Bureau du Premier ministre

Lalit et la Confédération des Travaileurs du Secteur Privé (CTSP) ont déposé, durant la journée, une nouvelle pétition au Bureau du Premier ministre réunissant la signature des responsables d’organisations/mouvements dont les membres contestent la nouvelle carte d’identité avec l’obligation de soumettre les empreintes digitales. Dans cette pétition, les contestataires adressent cinq nouvelles demandes à l’État dont celle pour la destruction de la base de données d’Ébène contenant les informations des citoyens.
Après les tracts, affiches, causeries et une première pétition en septembre 2013, Lalit et le CTSP renouvellent les initiatives pour contrecarrer la carte d’identité avec une nouvelle pétition déposée au PMO durant la journée. Cette pétition contient les signatures de 23 responsables d’organisations/mouvements dont les adhérents et membres s’opposent au prélèvement obligatoire des empreintes digitales dans le cadre des procédures pour l’obtention de la nouvelle carte d’identité biométrique. Dans cette nouvelle pétition, les contestataires réitèrent auprès du GM, leur demande de faire marche arrière sur ce projet en y ajoutant d’autres nouvelles requêtes. D’abord la requête pour la destruction de la base de données hébergée au Government Online Centre (GOC) à Ébène, ensuite la suspension des procédures pour le prélèvement d’empreintes et la photo biométrique dans les centres de conversion, la désactivation de la puce électronique des cartes déjà livrées et que ces puces ne soient plus « reliées » à la base de données d’Ébène. Demande est faite pour que les nouvelles cartes déjà remises aux citoyens soient utilisées comme les anciennes cartes en laminé. Les contestataires réclament en cinquième lieu que soit amendée la loi pour soustraire la clause ayant trait à l’obligation d’avoir à présenter la nouvelle carte d’identité à un officier de l’État.
Le nombre de personnes s’étant déplacées pour la nouvelle carte montre que les Mauriciens rejettent l’obligation de soumettre les empreintes, estime Alain Ah-Vee, qui intervenait lors d’une conférence de presse à la mi-journée. Ce qui a forcé, dit-il, le gouvernement à « changer sa stratégie » en étendant les heures d’ouverture des centres, en organisant des roadshows, en déployant des unités mobiles et en étendant le nombre de centres de conversion à travers l’île. Pour lui, le mot d’ordre de go slow a fait ses preuves et il maintient cet appel à la population.
Les contestataires entrevoient par ailleurs du gaspillage des fonds publics dans l’éventualité que la Cour suprême tranche en faveur des trois contestataires ayant déposé une motion pour réclamer l’arrêt des procédures, en l’occurrence Pravind Jugnauth, leader du MSM, Rajah Madhewoo du Regroupement Travayer Social (RTS) et l’avocat Me Neelkhant Dulloo qui est défendu par Me Rama Valayden. « Si le projet est abandonné ce sera de la faute au GM », affirme Alain Ah-Vee qui estime que le projet devrait être gelé en attendant un verdict de la Cour.
Lindsay Collen, qui est revenue sur les raisons des opposants pour rejeter le nouveau système de la nouvelle carte d’identité, craint notamment des fuites de données avec la crainte que celles-ci soient utilisées par les politiciens et d’éventuels excès par la police.
Reeaz Chuttoo de la CTSP, qui se dit contre tout système « pour ficher la population », s’est appesanti sur le jugement Alteo où la Data Protection Commissionner a décrété illégal le système de contrôle de présence à travers les empreintes digitales dans les entreprises. Le syndicat dénonce par ailleurs la tentative de certains employeurs d’obliger les travailleurs à compléter les procédures sur les lieux de travail dans les unités mobiles.

- Publicité -
EN CONTINU ↻

l'édition du jour

- Publicité -