Cas de dopage présumé : Kate Foo Kune risque quatre ans de suspension

Développement dans le cas de dopage allégué d’une badiste de la sélection mauricienne des Jeux des îles. Il n’est un secret pour personne qu’il s’agit de Kate Foo Kune, 26 ans, six fois championne d’Afrique du simple dames. Selon des renseignements recueillis, celle-ci a été prévenue par la BWF de son contrôle positif le 12 juin alors qu’elle venait de débarquer à Maurice le lundi 10 juin pour s’aligner aux Internationaux de Maurice (13 au16 juin).

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« C’est en arrivant à l’entraînement le mercredi 12 juin qu’on lui a demandé si elle avait vérifié son mail. Et c’est là qu’elle a tout appris », confie-t-on dans l’entourage de la badiste. Kate Foo Kune a été contrôlée positive au produit 1-Andro Stenedione, un Exogenious anabolic Androgenic Steroid. C’est un membre de l’Association mauricienne de badminton (AMB) qui l’aurait mise sur la piste, ce qui laisse comprendre que l’AMB était dans le même temps au courant du cas à cette date précise, contrairement à ce que nous a déclaré officiellement mercredi le président Sharma Nundah. Il nous avouait n’avoir été prévenu du cas par la Badminton World Federation (BWF) que le dimanche 23 juin…

Sharma Nundah avait convoqué mardi après-midi une réunion d’urgence de son comité directeur pour débattre sur toute le question, avant de décider de la marche à suivre. Il a indiqué que la badiste, qui est toujours présumée coupable, aura aussitôt fait appel pour une contre-expertise de l’échantillon B dont elle encourra « elle-même les frais. » L’analyse de l’échantillon B devrait se faire assez vite et « le résultat est attendu peut-être en fin de semaine ou la semaine prochaine », estime-t-il. « Il y a un protocole que nous devons respecter et nous attendrons donc le résultat avant de nous prononcer. »

Le cas devait rester confidentiel puisque la badiste, n’ayant pas accepté les résultats de la première analyse, avait jusqu’au dimanche 23 juin pour faire appel et demander une contre-expertise. Une source sûre révèle que Kate Foo Kune aura déjà fait parvenir à la BWF sa déclaration formelle en attendant de connaître la date de sa comparution (hearing) devant la BWF. Toutefois, le courriel strictement confidentiel de la BWF aurait été partagé avec une haute instance sportive mauricienne, et ce, même si la BWF est toujours dans l’attente du résultat de la contre-expertise pour pouvoir révéler le cas publiquement sur son site.

Kate Foo Kune s’est malgré tout alignée aux Internationaux de Maurice, même si elle était « très affectée » par la mauvaise nouvelle à la veille même du coup d’envoi des Internationaux de Maurice. Le samedi15 juin, quand elle abordait son quart de finale le matin — elle était la seule badiste locale encore en lice à ce stade du tournoi —, elle devait laisser entendre que « c’est peut-être la dernière fois que je monte sur un court… » en sachant qu’elle pourrait encourir une suspension maximale de quatre ans, si le cas se confirme.

La thèse de complot évoquée

Du coup, ses chances de participer aux Jeux des îles sont, valeur du jour, inexistantes. On apprend que l’AMB a également délégué mardi Me. Thevarajen Ponambalum, ancien président du Trust Fund for Excellence in Sports (TFES), au MJS pour passer en revue la situation et envisager surtout d’autres mesures dans le contexte des Jeux des îles. Le cas bouleversera considérablement la sélection mauricienne, notamment l’homogénéité de l’équipe féminine déjà amputée des services de deux de ses meilleurs éléments expatriés.

Toutefois, dans l’entourage de la badiste, on associe le cas à un « complot, voire même une vengeance personnelle. » Le jour même de son arrivée à Maurice le 10 juin, elle avait été contactée par l’ICAC pour venir présenter sa déposition le 11 juin dans une affaire de détournement de fonds allégué. « Éliminer Kate Foo Kune de l’enquête est peut-être le but recherché à travers ce cas de dopage. On voudrait ternir son image et sa crédibilité en tant que principal témoin », estime-t-on.

En tout cas, le produit pour lequel Kate Foo Kune risque d’être inquiétée est un stéroïde anabolisant qui semble n’être pas vraiment à première vue indiqué pour un sport tel le badminton, qui requiert plutôt agilité, vivacité et adresse qu’une morphologie hyper musclée en comparaison, par exemple, à l’athlétisme, qui met en exergue puissance et masse musculaire. Ce à quoi, de loin, ne ressemble pas à Kate Foo Kune. A-t-elle alors pu voir été testée positive à travers la prise d’un aliment ou une boisson contaminée au Nigeria ? La joueuse s’était d’ailleurs plainte auprès de la BWF des conditions alimentaires qui furent imposées à l’équipe mauricienne et des soins que celle-ci a dû obtenir lors de son séjour.

D’autres questions peuvent aussi être posées. Pourrait-elle être autorisée à s’aligner à des tournois, en attendant le verdict de l’échantillon B ? Pourrait-elle écoper tout au moins d’une réduction de suspension, si le cas de complot était prouvé ? Pourra-t-elle, en fait, relancer sa carrière après un tel incident, d’autant que sa participation aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 paraît fort compromise ? Kate Foo Kune a retenu les services d’un avocat au Danemark où elle évolue depuis plus d’une année. Elle est détentrice d’une bourse olympique.

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