CASCADE DE SUICIDES CHEZ LES POLICIERS— PHÉNOMÈNE ALARMANT: 3 victimes en 4 mois

Depuis le début de l’année, la force policière connaît une terrible série noire : en quatre mois, trois jeunes recrues, âgées entre 22 et 23 ans, se sont donné la mort. Deux d’entre elles, Varsha Bissessur et Franco Ecumoire, ont utilisé leur arme de service pour se tirer une balle dans la tête, et ce alors qu’ils se trouvaient en poste, et l’autre, Neelamba Ramsamy, s’est donné la mort par pendaison à son domicile. Derrière leurs actes désespérés se cachent souvent des déceptions et autres pressions et frustrations, d’ordre personnelles et/ou professionnelles. Cette situation ne manque pas de susciter son lot d’interrogations et de faire délier les langues au sein de la force policière. Sont décriés, entre autres, par des anciens de la police et ceux qui la servent toujours : une politique de recrutement qui ne favorise pas la méritocratie « mais les petits copains et les agents des politiques du jour»; « l’ingérence politique, qui gangrène tout le système »; un manque « quasi total de toute forme d’écoute de la plupart des supérieurs envers les juniors »; le fait qu’un seul psychologue, « de surcroît une femme, soit affecté pour les 12 000 éléments de la force policière, et elle n’est pratiquement jamais accessible »; « les transferts punitifs et autres abus de la part de certains chefs, ce qui a un rejaillissement direct sur la cellule familiale »; « très peu, voire pas de politique de valorisation des officiers et de leur travail, que ce soit au sein de la force policière ou aux yeux de la société, où nous avons déjà un “bad name” », ainsi qu’une « formation inadéquate, qui ne fait aucune provision à l’épanouissement humain de la recrue qui est arrachée à son cocon familial pour intégrer un univers déshumanisant ». Face à ce nouveau mal qui ronge la force policière, certains expriment leurs souhaits : « Il faut que nos responsables réagissent promptement. Car cela fait des années qu’aucune refonte n’a été pratiquée pour ce département hautement important pour la bonne marche du pays. Les services essentiels, comme la prison, et même les pompiers, voient leur situation s’améliorer… Nou, nou pe pil en plas. » Ils réclament, « d’abord, davantage d’écoute de la part de notre hiérarchie », ainsi que « le droit de nous syndiquer, ce qui devrait décanter la situation entre les employés et nos responsables, sans que nous ayons à être en permanence en opposition ».

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