COMMISSION D’ENQUÊTE SUR LA DROGUE – EX-DCP SOOROOJBALLY : « Une unité conjointe des douanes et de l’ADSU au port et à l’aéroport »

L’ancien patron de la VIPSU et de l’ADSU, le DCP à la retraite Ravine Sooroojbally, a souhaité contribuer aux travaux de l’actuelle Commission d’enquête sur la drogue. Ce jeudi 17 mars, il a donc comparu devant le chairman, l’ex-juge Paul Lam Shang Leen, ses deux assesseurs, Sam Lauthan et le Dr Dhomun, ainsi que le représentant du State Law Office (SLO). La majeure partie de sa déposition ayant été faite « in camera », vu leur nature confidentielle, l’ex-DCP Sooroojbally a surtout mis l’accent sur « la nécessité d’une équipe conjointe de l’ADSU et des officiers de la douane à l’aéroport et au port pour parvenir à traquer et coffrer les trafiquants de drogues. »
L’ex-DCP Ravine Sooroojbally a certainement contribué à éclairer les travaux de l’actuelle Commission d’enquête sur la drogue, vu son parcours au sein de différentes unités de la force policière, dont l’ADSU et la VIPSU. C’est d’ailleurs lui qui a approché l’instance afin de collaborer aux travaux en cours. En revanche, considérant la nature « délicate et confidentielle » de ses éléments d’informations, l’homme a requis que sa déposition soit essentiellement « in camera », et donc, interdite aux médias. Pour rappel, cet ancien haut-gradé de la police avait été suspendu dans l’enquête sur le cambriolage au bungalow de l’ex PM Navin Ramgoolam à Roches Noires, et toute l’affaire autour de la montre Rolex de ce dernier, en 2015.
Durant la partie officielle de sa déposition, l’ex-DCP Sooroojbally s’est étendu sur deux axes principaux du combat contre les trafiquants de la drogue à Maurice. La première concerne la mise en commun des ressources et compétences de l’ADSU et des officiers de la douane sur les deux principaux points d’entrée de drogues dans le pays : le port et l’aéroport. « Je milite pour la création d’une unité conjointe des officiers de l’ADSU et des douanes dans ces deux endroits, a déclaré Ravine Sooroojbally. Car très souvent, quand nous, les policiers, avons des indications sur d’éventuels passagers qui sont à Plaisance et qui ont dans leurs bagages des substances illicites, nous ne nous limitons pas à les prendre en flagrant délit de possession. Dans notre objectif, nous voulons les mettre à contribution afin de remonter la filière et faire tomber tous ceux qui sont concernés. Cependant, quand ces informations sont divulguées aux organismes concernés qui doivent travailler de pair avec la police dans de telles circonstances, nous avons souvent des officiers de la douane qui veulent s’arroger le crédit d’avoir arrêté ces passagers transportant de la drogue ».
Or, soutient l’ex-responsable de l’ADSU, « notre objectif, c’est de pister ce passager, afin qu’il nous mène vers, entre autres, les destinataires des colis, ou le commanditaire et les autres pièces du puzzle ». De ce fait, a recommandé l’ex-DCP Sooroojbally, « il serait souhaitable que nous ayons une unité conjointe, composée de douaniers et de l’ADSU tant au port qu’à l’aéroport. Nous aurons alors une synergie et développerons un système de travail en commun qui donnera davantage de résultats concrets ».
L’autre axe important de l’intervention de Ravine Sooroojbally concernait la route actuelle de la drogue. « Dans le passé, décrit-il, les produits interdits provenaient essentiellement de l’Afrique du Sud, Cape Town et Johannesburg. Mais depuis plusieurs années, ce sont surtout de Madagascar, de la Tanzanie et de la Zambie que nous avons désormais plus de trafic. » L’ex-patron de l’ADSU a déploré le fait que « nous n’avons malheureusement pas d’excellentes relations avec ces pays, surtout Madagascar, pour pouvoir élaborer un travail conjoint et en partenariat ». Ravine Sooroojbally a laissé entendre que « de plus, comme dans le cas de Madagascar, nous avons affaire à un peuple très pauvre et qui est disposé à prendre des risques pour gagner des sous. On ne peut se fier à personne… Qui sait qui est corrompu et qui ne l’est pas?? » Ce qui explique, a-t-il encore indiqué, qu’au temps où lui supervisait les enquêtes, « nous préférions passer par l’ambassade des États-Unis. Ce sont les seuls à être fiables ». L’ex-DCP Sooroojbally a aussi évoqué des missions d’infiltration des agents de police dans ces pays concernés?; d’où son désir d’une meilleure collaboration entre ces États.

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