CAVE TRAIL: Dans la fraîcheur des cavernes de Roches-Noires

En cette période estivale, la plus chaude depuis 12 ans selon les services météorologiques mauriciens, l’on cherche tant bien que mal à trouver la meilleure activité possible pour ne pas en être accablé au bout de quelques minutes. Ainsi, pourquoi ne pas tenter l’aventure en allant à la découverte des Caves Princess Margaret, de Roches-Noires, remises à jour par le ministère de l’Environnement sous le projet Cave trail à la mi-décembre.
Situées à proximité de l’ancien chemin de fer converti en un parcours de santé, entre Rivière-du-Rempart et Roches-Noires, les caves connues comme celles de Princess Margaret ont été aménagées pour accueillir les visiteurs. A l’occasion de leur inauguration officielle par le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, en décembre dernier, lors d’une visite des lieux, un préposé du ministère de l’Environnement expliquait : « Nous avons tenté de créer un passage en consolidant les pierres qui se trouvaient sur le sol afin de faciliter l’accès et la visite. Il faut quand même faire attention et ne pas quitter la partie balisée car, ailleurs, les roches peuvent être instables et les risques de chute sont réels. »
Pour accéder aux cavernes, le visiteur le plus brave peut emprunter le parcours de santé, à partir du village de Rivière-du-Rempart et parcourir 1,6 kilomètre à pied. Les autres, ils marcheront une centaine de mètres à partir de Roches-Noires, croisant sur leur passage quelques habitations. Toutefois, en cette période de forte chaleur, il est conseillé de se protéger du soleil et de s’hydrater en buvant beaucoup d’eau.
En arrivant de Roches-Noires, le visiteur trouvera la première caverne sans aucun problème sur sa gauche. Les plus impatients peuvent commencer à descendre. Notre guide nous conseille de le suivre vers l’entrée sud à quelques dizaines de mètres plus loin. On passe devant le centre d’interprétation pour arriver sur une petite plateforme aménagée avant de commencer la descente. Très vite, l’on sent une différence au niveau de la température. Il fait beaucoup plus frais. Une fraîcheur qui provient des profondeurs de la caverne. L’entrée semble étroite, le passage abrupt. Il fait noir. Une drôle de sensation nous gagne face à l’inconnu. La prudence est de mise. On avance précautionneusement sur les pierres en suivant l’éclaireur. Très vite, on s’habitue au nouvel environnement. Une fois descendu, on est plus détendu, l’espace est plus grand. On voit la lumière au bout avec quelques visiteurs qui avancent en sa direction. Quelques explications sur notre patrimoine géologique s’imposent : « Les cavernes de Maurice sont une ressource naturelle limitée et irremplaçable. Une fois détruites, elles sont perdues à jamais et dans ce sillage, elles emportent avec elles toutes les informations capitales sur la structure du sous-sol, leur croûte terrestre et les changements qu’ils ont subis durant des centaines voire des milliers d’années. De plus, nos caves représentent un habitat naturel pour de nombreux insectes nocturnes, habitat unique pour les hirondelles. Les chauves-souris y vivent aussi. » Cependant, avec le nombre de visites qu’a reçu la Cave 1-Princess Margaret en cet après-midi, on n’en a croisé aucune.
On emprunte les marches pour retourner sur le parcours de santé qu’on traverse en suivant le guide. On le suit vers d’autres caves, plus difficiles certainement à découvrir car les entrées sont plus étroites et cela demande plus d’effort physique. « On ne pourra pas descendre ici, car, elle n’a pas encore été aménagée », fait ressortir notre guide lors d’une brève halte devant une autre cave. Il nous conseille de le suivre un peu plus loin. Les lieux sont magnifiques, les oiseaux, quelques hirondelles, tournoient dans le ciel, mais malheureusement, à nos pieds, des tonnes de déchets jonchent le sol et descendent jusqu’à la caverne. Le guide déplore l’usage que certains font des cavernes et ce même si des lois existent : « Elles sont sujettes à de nombreux problèmes tels que le comblement des entrées ou même de l’intérieur, décharge de déchets, vandalisme, enlèvement des nids des hirondelles tout en détruisant les oeufs et tuant les oisillons… Des cavernes ont aussi été comblées pour la construction de maisons ou à des fins agricoles. » À quelques mètres de là, se situe le passage pour accéder à cette magnifique formation géologique. On avance, une nouvelle fois précautionneusement, passe près de déchets par endroits avant d’arriver à la caverne, beaucoup plus longue et plus étroite cette fois-ci, qui nous livre toute sa beauté. Il fait frais à l’intérieur, l’on ne peut s’empêcher d’admirer les nuances de couleurs du tunnel et sa structure intérieure, dont les stalactites en formation. À notre sortie de la caverne, il fait presque nuit. On se dirige vers les aires de stationnement, rencontrant au passage des joggeurs et des gens qui rentrent du travail, fiers de leur localité et de son héritage naturel.

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