CDS — JOURNÉE DE LA FEMME CÉLÉBRÉE: Dire merci aux épouses et aux mères

Le Centre de Solidarité (CDS) pour une Nouvelle vie a marqué la Journée internationale de la femme, hier, par une journée de détente et d’activités organisées à l’intention des mères et épouses des stagiaires et résidents qui y suivent un programme de réhabilitation. Une manière de remercier ces femmes pour leur amour, leur soutien et leur courage.
La cour du Centre de Solidarité situé à Impasse Larcher, Rose-Hill, était un véritable lieu de fête hier. La bonne humeur était au rendez-vous. Tous, stagiaires, résidents, parents et animateurs, ont contribué à la préparation de cet événement. En toute simplicité, l’ONG a tenu à marquer la journée internationale de la femme (8 mars) en rendant hommage à ces mères et épouses qui accompagnent les stagiaires du CDS à Rose-Hill et les résidents de la Communauté Flamboyant de Solitude. Car, rappelle Edley Jaymangal, le directeur, les choses ne sont pas aussi simples pour ces femmes qui voient leurs fils ou époux basculer dans l’alcool ou la drogue avec les nombreuses tristes conséquences que ces fléaux engendrent. « Quand une personne a un problème de dépendance, c’est aussi la famille qui en souffre », souligne notre interlocuteur. Le Centre de Solidarité, qui fête cette année ses 25 ans d’existence, est à la fois une ONG et un centre de réhabilitation qui offre des conseils et des programmes aux toxicomanes et aux alcooliques pour leur réinsertion dans la société. Plusieurs parcours sont proposés aux stagiaires (ndlr : les personnes venues chercher de l’aide pour s’en sortir), leur permettant de se réadapter à une vie plus saine et équilibrée. « Le programme de réinsertion c’est un peu comme une lueur d’espoir pour se remettre sur le bon chemin. Alors quand certains stagiaires abandonnent la thérapie, ces mères et épouses sont souvent découragées », explique Edley Jaymangal. « Il faut beaucoup de courage à ces mères et ces épouses, car il n’est pas facile de refaire confiance. La thérapie familiale, les mardis, est l’occasion pour stagiaires et parents de s’exprimer et un moment intense pour renouer avec l’autre. Il y a vraiment une belle émotion qui se dégage de ces sessions en famille », poursuit le directeur du CDS.
Réhabilitation en trois phases
Le Centre de Solidarité propose trois phases de réhabilitation. La première étape avant la mise en pratique des phases est le “premier contact”. Des animateurs présents au centre proposent un service d’écoute et d’orientation à ces personnes souffrant de dépendance ainsi qu’aux membres de la famille qui les accompagnent. Si besoin est, les personnes sont référées à une instance médicale pour la désintoxication ou sinon, des séances de counselling sont tenues par les animateurs avant de passer à la première phase du programme de réinsertion qui est “l’accueil”. Celui-ci a lieu au Day Care Centre où les dépendants – qui ont maintenant pris le statut de stagiaires – viennent passer la journée du lundi au vendredi de 9 h à 16 h. Ils sont accompagnés dans la plupart des cas par un membre de la famille. Les stagiaires, encadrés par des animateurs, suivent des thérapies de groupe, font des travaux pratiques incluant la préparation d’un repas sain et équilibré et l’entretien d’une maison.
La vie communautaire et résidentielle au Flamboyant à Solitude, un centre réservé aux hommes, constitue la deuxième phase de la réinsertion de ces personnes dans la vie de tous les jours. Les stagiaires y passent six mois où tout un travail psychologique est fait en profondeur, leur permettant de prendre conscience de plusieurs valeurs, et ils sont alors appelés les résidents.
La troisième et dernière phase est la réinsertion sociale, soit le retour à la vie active. Pendant un an ou plus, et ce trois fois la semaine les après-midi, des encadreurs aident le stagiaire à reprendre place petit à petit dans la société à travers des thérapies et des débats.
Le programme de réinsertion du centre, appelé le “projet Homme”, exige un investissement personnel aussi bien que celui de la famille du stagiaire car seuls, ils n’y arrivent pas. Outre la volonté pour s’en sortir, la présence des membres de la famille est primordiale car ces derniers agissent comme un support moral. Des sketchs et chants interprétés par les “garçons”, comme ils sont affectueusement appelés, ont été proposés à ce public féminin, qui avec fierté et amour, a applaudi ses proches pour d’une part avoir eu le courage de monter sur scène et d’autre part, avoir démontré la volonté de vouloir sortir de leur dépendance en suivant un programme de réhabilitation. « Elles ont vu une autre image de leurs fils et de leurs maris. Elles ont vu qu’il était possible de sortir de leur dépendance », affirme le directeur du centre.
La journée d’hier a été également marquée par une causerie par Jean-Yves Valls de Men Against Violence, notamment sur les droits de la femme et la violence à l’encontre des femmes. Lors de la clôture de la journée, un pot-pourri de séga, assuré par les animateurs, a réuni parents et quelques stagiaires sur la scène. « J’ai l’image de cette mère qui a esquissé quelques pas de séga avec son fils. Cette dernière, envahie par l’émotion, n’a pu retenir ses larmes rien qu’en dansant avec son fils », raconte Edley Jaymangal. Ce dernier a eu un mot de remerciement pour les sponsors La Trobe Ltée et Scott Trading pour leurs dons respectifs.

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