CEDEM: Enfants handicapés, le transport scolaire pointé du doigt

Le transport scolaire destiné aux enfants handicapés est pointé du doigt par la directrice du Centre d’éducation et de développement pour les enfants mauriciens (CEDEM), Rita Venkatasawmy. Déplorant le manque de sécurité, entre autres problèmes, elle en appelle au gouvernement pour réglementer ce secteur.
« Un bon système de transport pour les enfants handicapés est lié à une éducation de qualité », fait ressortir la directrice du CEDEM au Mauricien. Or, poursuit notre interlocutrice, de nombreux problèmes y sont liés, que ce soit en ce qui concerne l’insécurité physique ou émotionnelle.
Selon Rita Venkatasawmy, ces enfants font quotidiennement de longs trajets pour se rendre dans leurs écoles respectives. « Il n’y a pas un transport spécifique destiné aux enfants atteints d’un handicap quelconque et ils sont souvent la risée des autres enfants. Ils sont ainsi constamment dans cette insécurité émotionnelle ». Un autre problème lié au handicap est le fait qu’ils aient besoin d’aller aux toilettes. « Ne voyageant pas par un transport spécialisé et les chauffeurs n’ayant pas une formation pour transporter des enfants handicapés, ils sont contraints de mettre des couches. Ceci est encore plus vrai lorsque le trajet est long. Les chauffeurs n’ont pas le temps d’attendre car ils doivent prendre un enfant d’un point pour le déposer à un autre et en route en récupérer d’autres », souligne Rita Venkatasawmy. Selon elle, il arrive que des chauffeurs prennent des enfants chez eux à 6 h 30 et que ces derniers arrivent à l’école à 10 heures. Dans d’autres cas, à l’inverse, les enfants sont parfois déposés dans leur établissement très tôt, « avant même sur les instituteurs ou éducateurs ne soient arrivés. Les enfants sont livrés à eux-mêmes ».
Elle soutient que ces transports roulent à vive allure pour faire un maximum de courses dans un temps limité, mettant ainsi à risque la vie des enfants. « On note aussi qu’il n’y a pas de helper dans ces vans pour aider les enfants », soutient notre interlocutrice.
« Il faudrait au moins deux aide-chauffeurs pour chaque van qui transporte des enfants handicapés », soutient Rita Venkatasawmy. Elle est aussi d’avis que les frais des trajets devraient être remboursés aux parents.
À la lumière de ces observations, Rita Venkatasawmy lance un appel aux autorités pour se pencher sur la question. « On demande que ce secteur soit réglementé ».
La directrice du CEDEM suggère que des représentants du ministère de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale, ceux de l’Éducation, de la National Transport Authority (NTA) et des organisations non-gouvernementales qui travaillent pour le bien-être de ces enfants fassent un état des lieux en vue de trouver la meilleure solution qui soit.
Rita Venkatasawmy observe cependant que d’un point de vue plus étendu, il y a eu beaucoup de progrès au niveau de la politique de l’État en ce qui concerne les handicaps. Le dernier en date est l’annonce lors de la lecture du discours-programme de l’introduction d’un Disability Bill en ligne avec la convention internationale avec pour but de mieux protéger les personnes handicapées contre toutes formes de discrimination.

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