CENTRE NELSON MANDELA: La directrice Danielle Turner licenciée

Danielle Turner, la directrice du Centre Nelson Mandela pour la Culture Africaine, a été licenciée lundi dernier, après vingt mois à ce poste. Officiellement, aucune raison n’a été donnée jusqu’à présent pour expliquer la mise à la porte de la directrice, mais le président du centre, le père Filip Fanchette, a confirmé à Week-End que « la décision a été discutée et prise en haut lieu ». Ce qui laisserait entendre que le cas Turner aura d’abord été soumis à un examen au sein du Conseil d’administration du Centre, puis au sein du ministère des Arts et de la Culture, avant que le Conseil des ministres en soit informé. Selon Filip Fanchette, « une enquête est toujours en cours et Danielle Turner aura la possibilité de fournir toute explication si elle le souhaite encore ».
Candidate malheureuse de l’alliance PTr/PMSD dans la circonscription N° 1 (G.R.N.O/Port-Louis Ouest), Danielle Turner avait obtenu le poste de directrice du Centre Nelson Mandela en guise de compensation. Cependant, sa nomination – préférée à son ancien colistier et alors président du Labour, Jean–François Chaumière – n’avait souffert d’aucune contestation tant elle s’était, effectivement, distinguée pour son engagement dans la défense et la promotion de la culture africaine et créole. Dans ce combat, elle avait été très proche du défunt Mario Flore, dont elle était, d’ailleurs, une des collaboratrices au sein du journal La Voix Kreol.
Toutefois, il était de notoriété publique que, très rapidement après sa nomination, le courant entre Danielle Turner et son personnel ne passait pas. Ainsi, selon nos informations, c’est une longue série de reproches qui a été formulée contre elle et adressée en « haut lieu », avec pour conséquence sa feuille de route. Non seulement son style de gestion, dit-on, autoritaire et des relations interpersonnelles exécrables auraient mis à dos tout le monde, mais en plus, elle aurait passé outre d’élémentaires procédures de dépenses dans la réalisation de certains projets.
Un document interne au Centre, mais tombé dans le domaine public par les soins, sans doute, d’un de ses nombreux détracteurs, semblerait indiquer que Danielle Turner faisait profiter allégrement à ses proches des activités du Centre, dont un séjour, sous prétexte de formation de jeunes, dans un bungalow dans le sud loué à grands frais aux dépens des finances du Centre. Parmi les reproches faits à la directrice licenciée, il y aurait également le fait qu’elle aurait autorisé une personne n’ayant aucune fonction officielle au centre de s’ingérer dans son administration, à tel point que les employés se seraient plaints d’avoir eu à travailler dans la frayeur.
Danielle Turner a mis quatre jours à réagir contre son licenciement. Le temps de consulter son homme de loi, Me Roshi Bhadain, elle a émis un communiqué vendredi dernier, dans lequel elle s’affirme « victime en tant que citoyenne et femme créole », ajoutant néanmoins qu’elle « saura faire face afin que la justice et la vérité triomphent contre les comploteurs de l’ombre ».
« Arbitraire et sans fondement
Selon la version de Danielle Turner, la décision de mettre un terme à son contrat est « arbitraire et sans fondement, car à aucun moment ne m’a-t-on donné l’occasion de prendre connaissance d’éventuels griefs et problèmes liés à ma direction du Centre ». Toujours selon elle, le licenciement est aussi « illégal parce que jamais l’occasion ne m’a été donnée de présenter ma version des faits qui pouvaient m’être reprochés, et encore moins me défendre si besoin était ». Poursuivant dans cette ligne de défense, Danielle Turner a souligné que les organisations liées au Centre et le public en général auront noté « que j’ai été licenciée alors que l’on «attendait les conclusions d’un comité» mis sur pied pour la circonstance au niveau du board et que c’est ce qu’il fallait démontrer ».
Danielle Turner a conclu son communiqué en annonçant qu’elle compte poursuivre en diffamation celles et ceux qui ont utilisé la situation pour nuire à sa réputation et qu’elle exigera des réparations aux instances appropriée « pour la méthode brutale, injuste et illégale » dont elle se dit « victime ».

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