Chagos : Boolell s’insurge contre la liberté prise par l’ambassadeur Koonjul

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, qui rencontrait la presse vendredi en présence des parlementaires du PTr, s’est insurgé contre « la liberté prise par l’ambassadeur mauricien Jagdish Koonjul », pour affirmer que l’opposition est en faveur du maintien des États-Unis sur Diego Garcia. « ll n’y a pas eu de consultation avec aucun parti politique de l’opposition ni avec le Groupe Réfugiés Chagos d’Olivier Bancoult », a observé Arvin Boolell.

- Publicité -

Dans un article paru le 13 décembre dans le magazine américain National Interest intitulé “Breaking Up with Britain: Why Mauritius Wants an Agreement with America”, Jagdish Koonjul déclare : « Mauritian political leaders are united in support of a strong, continued U.S. presence on Diego Garcia. Indeed, Mauritius seeks to develop a deeper partnership with the United States. With a stable parliamentary democracy and a growing market economy, Mauritius is a natural and reliable regional partner for both the United States and Britain. Mauritius shares American concerns about terrorism, drug trafficking, smuggling, human trafficking, piracy and other security issues in the region. Mauritius has also long been a close partner of India and values the development of closer strategic ties between India and the United States. » Et d’ajouter : « This is the perfect moment for the United States to seize the opportunity to enter into a long-term lease agreement with Mauritius. This would provide a stable and long-term arrangement for the base at Diego Garcia and thus serve the long-term interests of the United States in the region. » 

Tout en reconnaissant que la présence des Américains à Diego Garcia n’a jamais été mise en cause, y compris devant la CIJ, Arvin Boolell considère que les propos de l’ambassadeur Koonjul « sont maladroits » parce qu’il n’y a jamais eu de discussion avec l’opposition et que le comité interparlementaire sur les Chagos n’a, à aucun moment, été convoqué pour discuter de ces questions. Pour lui, une telle prise de position nécessite non seulement des discussions à Maurice mais également avec les partenaires de Maurice dans la région et aux Nations unies. « Nous avons une obligation diplomatique avec les pays de la région, de l’IORA, des organisations régionales africaines et de l’Union africaine. Au niveau international, la politique de Maurice a toujours été guidée par les questions de droit de l’homme et du non-alignement. Nous entretenons également de bonnes relations avec les pays de la région dont l’Inde et entreprenons régulièrement des exercices navals et militaires pour lutter contre le terrorisme, la piraterie et le trafic humain dans la région », a-t-il dit.

Sur le plan local, Arvin Boolell a estimé qu’après 50 ans d’indépendance, « ce serait bon que la Constitution soit revue ». Dans le même souffle, il a évoqué les questions où les nominations nécessitent des consultations du président de la République ou du Premier ministre avec le leader de l’opposition. Il a insisté pour que ces consultations aient lieu dans les faits et pas à travers des courriers. « Bizin ena rankont, pa zis anvoy let », a-t-il dit. Il n’a toutefois par donné de précisions sur les consultations qui ont eu lieu jusqu’ici avec le président ou le Premier ministre.

Au chapitre de l’énergie électrique et des discussions en cours entre le gouvernement et les IPP, Arvin Boolell a estimé que ces discussions « doivent prendre en compte trois critères », soit l’avenir de l’industrie sucrière, la production énergétique et l’environnement. Il a déploré « l’absence de clarté, de certitude et de feuille de route sur ces questions ». Concernant l’industrie sucrière, il a observé que ce sont les établissements sucriers qui ont abandonné la plus grande superficie de terre sous canne. Selon lui, Alteo a abandonné quelque 2 000 arpents et Bel Ombre quelque 2 000 arpents également. Il a rappelé à ce propos le « caractère multifonctionnel » de la canne qui est aussi utilisé pour produire de l’électricité. Or voilà que la question de Combine Cycle Gas Turbine revient en force sur le tapis, a-t-il souligné. En plus de Petronas, une autre compagnie indienne manifeste actuellement son intérêt et aurait même fait une “unsollicited bid” qui a été rejetée. « Tout cela se passe dans l’opacité », a déclaré le leader de l’opposition. Or, selon lui, il ne peut y avoir de politique énergétique « sans clarté ». Il est important de savoir quelle superficie de terrain doit être maintenue sous canne, « quelle sera la production sucrière, quelle sera la participation de l’industrie sucrière dans la production énergétique. » 

Concernant une annonce du directeur de CEB selon laquelle une baisse des tarifs d’électricité pourrait intervenir, Arvin Boolell et Patrick Assirvaden ont insisté sur le fait que l’argent provenant des IPP ne doit pas être utilisé pour financer des méga-projets ou pour baisser les tarifs d’électricité. Il a demandé que cette tâche soit confiée à l’URA. Arvin Boolell s’est étonné que compagnie de certification ait pris « seulement 23 jours » pour donner un certificat de sécurité à Metro Express après que le contrat alloué à Italcertifer a été résilié. Il a également condamné « l’absence de transparence concernant la qualité de l’essence importée ». Il a déploré que le gouvernement ait choisi d’avoir affaire à des traders qui ont fourni à Maurice des produits pétroliers « de qualité inférieure ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -