CHAGOS: L’opposition fait front avec le gouvernement

Même si l’opposition a des arguments contre le Premier ministre Navin Ramgoolam sur la question des Chagos, elle a décidé de ne pas l’attaquer. C’est ce qu’a déclaré Paul Bérenger hier, en présence de sir Anerood Jugnauth, en la résidence de ce dernier à La Caverne, à l’issue de leur réunion hebdomadaire. La raison évoquée : « Lor kestion Chagos, nou bizin montre enn front pou amenn Angle e Amerikin pran Moris o serye. » Les deux hommes se sont exprimés sur la Local Government Act et l’affaire Boskalis. Ils ont aussi annoncé les deux prochains meetings, ce vendredi à Plaine-Magnien et vendredi prochain à Beau-Bassin.
C’est sir Anerood Jugnauth, leader de l’Alliance 2000, qui a pris la parole en premier pour affirmer que les deux partis qui la composent sont sur la même longueur d’onde sur tous les sujets d’actualité.
Le premier point évoqué était les règlements concernant les élections municipales. « Nou pansé ki Supervisory Commission et Electoral Commission zot pas gagne droit fer sa kalite la loi là et ki regleman qui zot pe mété ti bizin fer parti la loi prinsipal ».
Prenant la parole à son tour, le leader du MMM devait lancer : « Avek Sir Anerood, nou oulé san tardé amand la loi Local Government Act qui Aimée ti faire ». Il qualifie la loi de « mauvaise et bancale ». Cependant, poursuit-il, « pas bizin pran sa kouma enn pretext pou retard eleksion munisipal ». Paul Bérenger précise que l’Alliance 2000 maintient que « la Commission électorale n’a pas le pouvoir de faire des règlements pour combler des lacunes de la loi principale ». De plus, il considère les propos du ministre Hervé Aimée comme « insultants pour la commission ».
Sur le dossier des Chagos, SAJ rappelle que Maurice a toujours clamé sa souveraineté et que le territoire mauricien a été démantelé par les Anglais avant l’indépendance. « Li konsidéré illégal. Nou kom alians, nou kont pran bann mezir ensam », affirme-t-il.
Paul Bérenger devait soutenir que l’opposition a des arguments solides contre le Premier ministre. Cependant, elle ne souhaite pas en faire état publiquement car elle estime qu’elle doit faire front avec le gouvernement pour faire face à la Grande-Bretagne et aux États-Unis et ainsi amener ces deux pays à prendre Maurice au sérieux dans ses revendications.
Évoquant l’affaire Boskalis et Petredec, Paul Bérenger indique que les deux partis ont là aussi le même point de vue. Il soutient que le ministre de l’Industrie et du Commerce, Cader Sayed-Hossen, a très mal répondu à sa Private Notice Question (PNQ) à l’Assemblée nationale la veille. Répondant à une question de la presse, il devait affirmer que Prakash Maunthrooa, ancien président de la Mauritius Ports Authority (MPA), est « assez grand pour prezant so defans par li mem ». Paul Bérenger relève que Prakash Maunthrooa a dit qu’il peut prouver qu’à l’époque il était consultant pour Boskalis. « Maunthrooa pa fer parti MMM. Ce n’est pas à nous de le défendre ». Il trouve scandaleux que l’affaire soit restée entre les mains de l’ICAC pendant quatre ans pour être remise à la police maintenant. Il estime que le gouvernement « inn touf zafer la ». À une question de la presse sur « la solidarité exprimée par le MSM à l’égard de Maunthrooa », Paul Bérenger précise : « Li éna droit. Nou pran note et nou gete ».
À une question sur « l’effritement de l’alliance MSM-MMM » comme le prétendrait le gouvernement, SAJ répond : « Zot nek ena pou atann, kan difé pou deryer zot, zot gété ki manyer li pou flambé. Zot pas pou al longtemps encore. Pran li de moi ».
À une question de la presse : « Est-ce qui ou pensé capave met gouvernement en minorité ? », sir Anerood Jugnauth répond : « Mo touzour ena l’espoir parski pli zot pou resté, pli zot pou koulé. Sa de, troi l’année ki resté la, difé deryer zot. » « Moi aussi mo bien tracassé », dit Paul Bérenger. À SAJ de renchérir : « Pei la pou kontinié koulé à grande vitesse ».
Paul Bérenger soutient qu’il n’y a jamais eu de problème entre les deux partis. D’ailleurs, indique-t-il, « nous nous rencontrons tous les mercredis. Cinq membres de chaque parti sont présents à ces réunions ». Pour ce qui est de la tenue des meetings, il affirme qu’avec l’hiver et bientôt le Ramadan, « il faut revoir et adapter le mode d’opération », tout en concédant, comme SAJ, qu’il sera difficile de les tenir plus tôt.

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