CHANGEMENT CLIMATIQUE — COP 25 : Kavy Ramano expose la vulnérabilité de Maurice

  • Les menaces se présentent sous la forme d’érosion des zones côtières, de cyclones de catégorie 5 et de la montée du niveau de la mer

Maurice est classée parmi les pays les plus exposés aux risques de catastrophe naturelle. Le message du ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, qui participe en ce moment à la 25e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP 25), à Madrid, a exposé hier après-midi, devant des ministres des différents pays participants, les défis auxquels Maurice est confrontée. L’érosion des plages, des cyclones de catégorie 5 prévus et le niveau de la mer qui monte sont autant de problèmes contre lesquels le pays doit lutter.

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« Nous sommes classés parmi les pays le plus exposés aux risques de catastrophes », a soutenu le ministre lors de son intervention. Le pays, a-t-il dit, est souvent cité parmi les plus vulnérables et les dangers auxquels nous sommes exposés sont « des crues soudaines qui ont de graves répercussions » sur la vie de la population. « Et ces catastrophes n’arrivent pas rarement », ajoute-t-il. Kavy Ramano fait ressortir que les événements climatiques extrêmes ont lieu chaque année. Et pour en citer quelques-uns, il laisse entendre à ceux présents que le pays vit « dans l’angoisse de la menace imminente d’un cyclone de catégorie 5 qui pourrait frapper notre île à tout moment en période estivale ». Quant à l’érosion des plages, soit près de 20 mètres au cours des dernières six années, il explique qu’elle est causée en raison de l’élévation du niveau de la mer de 5,6 mm chaque année.

Face à une telle situation, qui menace sérieusement notre environnement, Kavy Ramano a présenté les initiatives prises pour mettre en œuvre ses Contributions déterminées au niveau national. À ce sujet, il cite la préparation d’un plan national d’adaptation qui réunira divers secteurs, tels l’infrastructure, la zone côtière, la pêche et l’agriculture. Parmi les mesures qu’a prises le pays face au changement climatique si palpable, il cite la mise sur pied d’un centre national pour la gestion des risques liés aux désastres naturels et changement climatique, la réhabilitation d’une dizaine de plages affectées par l’érosion et la construction des drains dans plusieurs régions du pays. Ceci, dit-il, pour une meilleure canalisation des eaux pluviales. Dans un souci d’obtenir des prévisions précises sur le climat, il souligne l’installation du radar Doppler.

Alors que l’Accord de Paris a été adopté « avec beaucoup d’espoir », le ministre avance que les observations historiques ont « démontré que nous sommes déjà sur la trajectoire d’une augmentation de la température mondiale de 3°C ». Une hausse de température, dit-il, dont les conséquences seront « désastreuses » pour des millions de personnes vulnérables. À ce sujet, il prend comme exemple, les Petits États insulaires et le continent africain.
Pour Kavy Ramano, il faut agir « rapidement et efficacement ». Il demande en ce sens de mettre de côté les différences et d’aller au-delà des mots, « voire des actions concrètes et probantes ». Selon le ministre, « l’espoir existe pour faire bouger les choses en étant plus proactif, et ce avec le soutien de la communauté internationale ». Dans un souci de maintenir l’intensification des efforts qui sont faits, il estime qu’il faut atteindre l’objectif de mobiliser USD 100 milliards par année par les pays développés et mettre en place une structure de soutien financier « prévisible et accessible pour venir en aide aux pays en voie de développement ».


RT Knits s’engage à réduire l’émission de carbone

La conférence COP 25 marque aussi l’engagement des entreprises du textile dans la préservation de l’environnement. Dans le cadre du premier anniversaire de la Fashion Industry Charter, 86 compagnies du textile, par le biais d’un communiqué, ont lancé un appel aux leaders des pays dont l’industrie du textile produit en masse et dont le marché de consommation est important pour élaborer des politiques environnementales, qui permettront à l’industrie de limiter la hausse de la température de 1,5°C. Parmi les entreprises qui figurent dans ce communiqué, on retrouve RT Knits dont le CEO, Kendall Tang.

Concédant que l’industrie du textile contribue de manière directe ou indirecte au réchauffement de la planète, il ne cache pas que Maurice est l’un des pays les plus concernés par le changement climatique. Ce communiqué, selon lui, est « très important » pour que les décideurs politiques à travers le monde voient l’importance de promouvoir des actions et d’avoir le cadre approprié pour réduire l’émission de carbone. Mais pour lui, les actions actuelles prennent du temps ou sont bloquées par manque de politiques clairement définies. Conscient des risques qui existent sur l’environnement, il avance que les pratiques de l’entreprise sont revues. À ce sujet, il cite la réduction de la consommation d’énergie en employant les énergies renouvelables. L’objectif est d’atteindre zéro émission avant 2050.

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