CHARGES CONTRE NAVIN RAMGOOLAM : Paul Bérenger juge « très positif » que le DPP s’est basé sur le travail d’une équipe de Senior Officers

Paul Bérenger, leader du MMM, juge « très positif » que le Directeur des Poursuites Publiques (DPP), Me Satyajit Boolell, se soit basé sur le travail de « a team of senior officers » de son bureau pour retenir des charges formelles contre l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam dans l’affaire des coffres-forts. Le chef de file des mauves est par ailleurs disposé à donner en privé son opinion en vue de trouver une solution à la grève de la faim des femmes cleaners, ne voulant pas « marquer des points » dans cette affaire. Commentant, enfin, le chamboulement au Conseil de district de Rivière-Noire, il trouve que cela démontre que le PMSD « n’est rien sans béquilles. »
Paul Bérenger dénonce la politisation, selon lui, de la célébration cette année de la fête Divali par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, « mais encore plus », d’après lui, par le leader du PTr, Navin Ramgoolam. Il critique à ce propos le fait que l’un et l’autre se sont arrangés pour se faire acclamer par de petits groupes de partisans à leur arrivée à la cérémonie organisée par la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation (MSDTF). Pour lui, tout cela est non seulement « ridicule » mais constitue un « inacceptable manque de respect » en la circonstance. Le leader du MMM critique dans la foulée les deux dirigeants et particulièrement Navin Ramgoolam pour sa participation subséquente à d’autres fêtes de Divali « dans le seul but de tenir des discours politiques ».
Paul Bérenger s’insurge, par ailleurs, du « manque de respect », selon lui, du ministre Mentor, sir Anerood Jugnauth, envers les Rodriguais lors de son récent déplacement dans la petite île. Il rappelle que l’ancien président de la République et ancien Premier ministre n’a rien trouvé de mieux à répondre que de dire qu’il n’était pas venu sur place « pou baign zot » quand il a été interrogé sur les difficultés que rencontrent les Rodriguais pour s’approvisionner en eau.
Abordant la présente grève de la faim des femmes cleaners des établissements scolaires, le chef de file des mauves juge « très triste » que ces dernières ont été contraintes d’entamer leur mouvement de revendication en pleine fête de Divali. Paul Bérenger adresse de nouveau son appel au Premier ministre pour que ce dernier prenne l’initiative qui convient. S’il dit s’abstenir de faire quelque proposition « en vue de ne pas me substituer aux syndicalistes », le leader du MMM se dit prêt à donner son opinion « en privé ». « Je ne suis pas intéressé, sur cette question, ni à marquer des points ni à faire perdre des points à quiconque », assure le leader des mauves. Paul Bérenger laisse comprendre qu’il est ainsi prêt à aider en vue d’une solution acceptable, « fort de mon expérience ».
Commentant la rentrée parlementaire prévue mardi, il laisse entendre que ceux de son parti n’ont toujours pas été informés du nouveau seating arrangement pour eux. Paul Bérenger rappelle qu’avec un député de plus en la personne de Danielle Selvon, un nouveau seating arrangement s’impose pour les élus mauves, qui sont désormais à sept. Il s’insurge à cet effet de la remarque du chef de file du PTr à l’Assemblée nationale, Shakeel Mohamed, qui a parlé de « coup bas » du MMM.
Air Mauritius : « Sinatambou  se devait de la boucler »
Aussi, quoi que se disant toujours favorable à une certaine coordination de l’action parlementaire de l’ensemble de l’opposition, « comme dans le cas Tarolah », le leader du MMM trouve que le genre de remarques comme celui du député Mohamed « ne favorise pas ce minimum d’unité de l’opposition parlementaire. »
Toujours au sujet de la reprise des travaux parlementaires, Paul Bérenger note qu’à trois jours de la rentrée, l’on n’est toujours pas fixé quant au nom du nouveau Chief Whip du gouvernement. « Ni sur ce que la Speaker aura à déclarer par rapport au comportement des députés de la majorité Rutnah et Tarolah. » Le leader du MMM proteste aussi contre l’inscription à l’agenda d’un seul projet de loi. Encore plus que ce projet de loi « de nature fondamentale » – – le National Employment Bill -, est inscrit à l’ordre du jour pour être, d’un seul coup, présenté et débattu en première, deuxième et troisième lectures mardi même.
À cet effet, Paul Bérenger dit espérer que le leader de l’opposition, Xavier Duval, demandera  que l’auteur du projet de loi, en l’occurrence le ministre du Travail, Sudesh Calichurn, ne fasse ce mardi qu’une présentation en première lecture du Bill avant que les débats sur le projet de loi ne soit reportés « pour  au moins une semaine. »
Le leader du MMM note par ailleurs que, malgré tout le « la-fla » ayant accompagné, vendredi, la réception du premier A350-900 d’Airbus par Air Mauritius, les deux pilotes renvoyés attendent toujours d’être fixés sur leur sort et que l’ambiance générale au sein du personnel est à la morosité. Dans la foulée, Paul Bérenger s’en prend une fois encore au porte-parole du gouvernement, le ministre Étienne Sinatambou. Il accuse ce dernier de n’avoir pas tiré les enseignements qui conviennent de la « gifle magistrale » que lui a adressée la Cour suprême dans l’affaire des travaux de rénovation de l’hôtel Saint-Géran.
« Au lieu la boucler, Sinatambou s’est permis de comparer ses salaires de ministre à ceux d’un pilote ! » rappelle le leader du MMM. Et de souligner qu’un de ses professionnels a vite fait de remettre le ministre à sa place en le mettant au défi de prouver que des pilotes d’Air Mauritius toucheraient supposément jusqu’à Rs 1,2 million mensuellement.
Poursuites :  « Rien de personnel mais…  »
Par rapport aux charges formelles finalement retenues contre l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam par le DPP, Me Satyajit Boolell, dans l’affaire des coffres-forts, Paul Bérenger juge « très positif » que celui qui assume ce poste constitutionnel se soit basé sur le travail effectué par « a team of senior officers » de son bureau pour intenter ces poursuites au criminel contre le leader du PTr.
« Il n’y a rien de personnel dans tout cela, mais la loi se doit d’être appliquée », observe le leader du MMM. Se basant sur le communiqué émis vendredi par le bureau du DPP pour confirmer que Navin Ramgoolam sera poursuivi au criminel pour infraction à la Section 5 de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act, le chef de file des mauves se félicite que Me Boolell se soit, en quelque sorte, mis en retrait pour laisser à « a team of senior officers » de ses services de travailler sur ce dossier.
Paul Bérenger note que le DPP a aussi recommandé au commissaire de police de soumettre un rapport écrit à l’Integrity Reporting Services Agency en vertu de la Section 9 (2) de la Good Governance and Integrity Reporting Act et de référer son enquête à la Mauritius Revenue Authority (MRA) « for possible revenue offences. »
« Tout cela vient prouver que, sans béquilles, le PMSD n’est rien. » C’est par ce cinglant constat que le chef de file des mauves commente, d’autre part, les chamboulements de cette semaine au Conseil de district de Rivière-Noire avec la destitution de la présidente et de la vice-présidente apparentées PMSD et l’élection d’un nouveau président et d’un nouveau vice-président proches du MMM.
Paul Bérenger dément, dans la foulée, la rumeur que ce serait un rapprochement entre le MMM et le MSM qui aurait permis ce renversement de la situation au Conseil de district de l’Ouest. Pour lui, en prétendant cela, le PMSD ne fait que démontrer qu’il n’est qu’un mauvais perdant. « Ce qui s’est passé à Rivière-Noire n’est pas une affaire de partis », assure le leader du MMM. Il concède que le conseiller qui a présenté la motion de destitution de la présidente est membre du Comité central de son parti. Mais Paul Bérenger soutient que si celle-ci a été destituée, c’est en raison du fait que les autres conseillers de district n’appréciaient pas le fait que le PMSD « voulait instrumentaliser le Conseil pour faire de la politique politicienne. »
Paul Bérenger dément aussi une rumeur à l’effet que le MMM serait partant pour soutenir un amendement constitutionnel qui aurait pour seul but de cibler Navin Ramgoolam. « Nous n’avons, d’abord, même pas été contactés pour cela, mais pour nous, il serait insensé d’envisager un amendement constitutionnel dans le seul but de viser une personne », dit-il.
Par rapport à la partielle du 17 décembre à Belle-Rose/Quatre-Bornes, le leader du MMM se déclare satisfait de l’amorce de la campagne électorale de son parti. Il laisse entendre qu’immobilisé depuis son retour au pays en raison d’un souci de santé, Vijay Makhan espère pouvoir, dès la semaine prochaine, intégrer pleinement le comité de campagne aussitôt que ce dernier sera « more mobile. »

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