LE CINÉMA ET NOUS : Notre festival de (karo) Cannes !

Ah Cannes ! C’est tout le gratin mondain, d’Hollywood à Bollywood, qui se bouscule, en strass, paillettes et smoking, pour être au premier plan et défiler devant des fans surexcités à chaque festival. Ainsi va la vie sur La Croisette durant le mois de mai en attendant le film qui décrochera la Palme d’Or.
A Maurice, nous ne sommes pas en reste ! Nous tenons nous aussi actuellement notre festival de (karo) Cannes où la liste de la sélection officieuse des plus mauvais films, qui sont projetés à la Une de l’actualité, continue à s’allonger au plus grand désespoir des spectateurs, c’est-à-dire nous les citoyens lambda ! Il faut admettre que notre festival s’apparente plus au Razzie Awards qu’à un tout autre festival, allant de Berlin à Deauville.
Si à Cannes cela dure douze jours, ici le festival a commencé depuis bien des mois avec la parodie de The Lady (pas celui de Besson !), un film à mi-chemin entre Million Dollar Baby, Main Basse sur la Ville et les Hommes du Président. Ensuite on a eu droit au Black Saturday (où le spectateur se perd entre Le Jour D’après, 2012, Underground et Waterworld) et La Ligne Bleue, que certains prétendent être un plagiat de La Ligne Verte, La Ligne Rouge et Speed. Allez savoir ! Deux films, en tout cas, très controversés du même réalisateur grand fan de road movie et Des Hommes (politique) et des Dieux.
Si nous pensions être au bout de nos peines, s’est ajouté M.I.T. D (Man Interpreting a Tempted Dance). Ce qui devait être un énième Lolita prend finalement des allures vulgaire des célèbres nanar de Max Pécas : On est venu là pour s’éclater ou De quoi tu te mêles Daniela ? Voire d’un Phone Game ou de Sexe, Mensonge et Vidéo ! La maison de production s’en défend en criant touchez pas au grisbi mais le public boude. Tout comme pour les navets Good Morning, genre plus proche de la Cité de la Peur que Cité de la Joie, et Preacher Man, adaptation communautariste du grand classique de Jean Paul Sartre, Les Mains Sales ! Et que dire du remake de Paa, Paas (au pluriel) ? Sorte de Papy fait de la résistance très mièvre.
Toutefois le grand favori parmi les prétendants pour remporter la Paille D’or (pardon, la Palme D’or !) de notre festival de (karo) Cannes s’avère être Fist of Fury (interprété dans l’original par Bruce Lee). Film où le personnage central démarre au quart de tour et impose sa loi de manière peu orthodoxe façon Fast & Furious.
Mais qui sera le malheureux gagnant de ce festival qui le fera descendre les marches ? Comme il est de coutume, tant que le Président du Jury (passionné par Coup de Foudre à Notting Hill) n’a pas tranché, le festival perdurera jusqu’à ce que le public se désiste. On ne peut terminer sans avoir une pensée pour feu ce bon Aneerood Gujadhur, grand champion de ce festival devant l’Eternel, et qui aurait eu certainement des mots justes à l’intention des jeunes artistes.

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