Cinéma : Jon Rabaud, le Mauricien disséqueur d’idées

À seulement 30 ans, Jon Rabaud est à la fois réalisateur, écrivain, monteur, directeur de casting et producteur mauricien. Lui qui a étudié la réalisation à Montréal, Canada, a déjà à son actif une filmographie impressionnante. Il a réalisé quatre épisodes de Agent, disponible sur Netflix. C’est une série sud-africaine tournée en grande partie à Maurice avec une équipe majoritairement mauricienne.

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Jon Rabaud a eu l’atout et la chance d’avoir des parents cinéphiles qui lui ont permis de grandir dans un environnement où déjà petit, il faisait son propre cinéma dans sa petite tête. Sa voie était toute tracée, il choisira contre vents et marées de faire une percée cinématographique. « Je n’ai pas connu d’autres formes d’art que le cinéma. » Il se souvient de ces moments qualifiés d’exceptionnels où il s’imprégnait des “making of” de divers réalisateurs.

Privilégiant des films avec des thématiques bien ciblées, Jon Rabaud lance Carton Rouge où il a eu le succès escompté. Il aime avant tout entrer dans la dynamique de narration de ses histoires. Et il adore les thrillers, cela se sent quand il raconte ses cinéastes préférés dont le grand Hitchcock, sa référence, tout en essayant de faire passer des messages forts. L’autre point fort de Jon Rabaud est qu’il sait raconter une histoire grâce à sa sensibilité d’homme, sa passion de la réalisation et son univers cinématographique empreint de suspense. Il laisse sa caméra valser sur le choix de ses interprètes, ses principaux personnages comme il se plaît à le dire. Grand fan de Clint Eastwood qu’il est et de Ken Loach, Jon Rabaud a déjà en tête le profil caricatural de ses acteurs.

Un peu comme un disséqueur d’idées, Jon est toujours à l’affût du thriller glacial tout en ayant un regard particulier sur le cinéma. Au Canada, il perfectionne son art et, à 21 ans, se lance dans la réalisation à travers le festival Île Courts de Maurice. Il compte neuf films à son actif, soit huit courts-métrages et une série sud-africaine tournée au Canada et en France.

Le court-métrage Carton Rouge lui a valu d’être sélectionné à Cannes et portait sur la violence domestique. On pouvait voir des séquences où la femme se fait battre à coup de ceinture par son mari pour n’avoir pas préparé le dîner en temps voulu. Là où Jon parvient à créer de l’émotion, c’est quand l’enfant du couple attribue un carton rouge à son père. Le Split Film Festival en Croatie a même projeté Carton Rouge tant le niveau avait impressionné les membres du jury. Jon Rabaud excelle dans l’art du court et de la précision. Ce même court-métrage a été sélectionné pour le festival de Zanzibar en compétition avec une cinquantaine d’autres pays.

Audacieux, créatif, toujours prêt à relever les défis, Jon Rabaud a touché à tout… de son premier court-métrage à Île Courts Festival International du Court-Métrage de Maurice. Sans parler de La Rencontre, film qu’il a travaillé sous forme de thriller psychologique, de Cold Blooded, son premier polar lancé en 2001, It’s not a Joke autour de la démence d’un homme… Chacune de ses réalisations lui a valu du succès.

Parmi 12 sélectionnés à travers le monde

L’an dernier, le réalisateur avait répondu à un appel à candidatures en Amérique pour son court-métrage La Rencontre, ce qui lui a permis de participer à un atelier sur un film documentaire, American Film Showcase. « J’étais parmi les 12 réalisateurs sélectionnés à travers le monde pour ce programme qui s’est tenu à l’USC – University of Southern California à Los Angeles. D’un point de vue personnel, me retrouver à l’University of Southern California a été un moment des plus émouvants. C’est l’une des plus grandes universités et écoles de cinéma au monde qui a eu comme élèves Georges Lucas (créateur de Star Wars), Ryan Coogler (Black Panther), John Carpenter (Halloween), Robert Zemeckis (Forrest Gump), Walter Murch (Le Parrain). » Avant cet appel à candidatures, Jon Rabaud a dû participer à un entretien via Skype et quand il a su qu’il avait été sélectionné, il était sur un petit nuage. La réputation de ce jeune réalisateur mauricien a dépassé les frontières puisque Jon Rabaud, mine de rien, a été directeur de casting sur les tournages internationaux dont récemment Serenity, de même que Lisa Redler, long-métrage français.

Actuellement, Jon Rabaud est à la tête de Magic Wheel Pictures, sa boîte de réalisation, et il se dit heureux d’avoir pu réaliser quatre épisodes (épisode 6 à épisode 9) de la série Agent sur Netflix. « Le résultat de notre travail est maintenant disponible dans 190 pays. Je pense que c’est la première fois que le travail des Mauriciens, évoluant dans le cinéma, est disponible dans autant de pays. » Jon fera certainement encore reparler de lui cette année, car il a plus d’un tour dans son escarcelle.

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