Cité Malherbes | Démolition programmée : Sursis pour les squatters de Cité Tôle

Suite à un ordre de la juge des référés, Nirmala Devat, l’Etat devra justifier mardi le besoin d’évacuation de ce lopin de terre

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Journée mouvementée pour les squatters de Cité-Tôle à Malherbes, Curepipe, hier. Alors que l’attention était braquée sur la situation à Pointe-aux-Sables, un ordre de démolition et d’évacuation de State Lands à Cité-Tôle était mis à exécution.  Toutefois, les squatters de cette région de Curepipe ont échappé à une évacuation et à la démolition de leurs habitats avec une mobilisation policière musclée et des agents de démolition descendus sur les lieux. Toutefois, ils ont bénéficié d’un sursis jusqu’à mardi suite à une demande d’injonction déposée en Cour suprême. La juge Nirmala Devat siégeant en référé a gelé toute action de la part du ministère du Logement et des Terres et a demandé aux parties concernées de se présenter en Cour mardi pour plaider leur cause.

Véritable branle-bas de combat dans la journée de jeudi lorsqu’une dizaine de familles qui occupent illégalement un terrain de l’Etat ont reçu la visite d’une forte mobilisation policière. Les squatters étaient sujets à un ordre d’évacuation servi depuis le 22 mai dernier avec un ultimatum de 48 heures pour évacuer les lieux – leurs habitations de fortune et autres structures érigées devant être démolies.

En sus de la résistance offerte par les familles concernées, des démarches ont été initiées en vue d’obtenir une injonction de la Cour suprême, logée par Me Pazhany Rangasamy, avoué, contre la démarche du ministère d’Obeegadoo. Ces familles de squatters sont représentées par Mes Adrien Duval et Alexandre Le Blanc.

Adrien Duval évoque un « traitement inhumain » et rappelle que ces familles « n’auront aucune possibilité de trouver un logement alternatif et ne pourront encore moins déménager en raison du couvre-feu sanitaire. L’Etat aussi ne leur propose aucune alternative et ne fait rien pour les aider. Parmi ces squatters, figurent des enfants et avec le changement de saison leur santé est aussi à risque ». Entre-temps, la Cour devait agréer à la demande d’injonction en convoquant toutes les parties concernées en Cour mardi.

Me Adrien Duval se félicite de l’importance de l’indépendance du judiciaire, « qui est un rempart contre une domination discriminatoire », et sur un autre ton, déplore les agissements du gouvernement « abusant de son pouvoir avec la COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Act et la Quarantine Act en cette période de confinement avec interdiction de manifestations et autres protestations. » « Parmi cette dizaine de familles, au moins sept d’entre elles avaient déjà élu domicile sur ce lopin de terre avant 2020 », devait soutenir Adrien Duval.

Lors de cette journée sous haute tension, des comités de soutien, personnalités et associations sont venus aider ses familles dans le désarroi. Le Père Gérard Mongelard a tenu à calmer les esprits lorsque les squatters se sont opposés à la démolition de leurs maisons de fortune.

 

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