CLAN RAWAT : Des réclamations de Rs 250 millions de la MRA

Alors que le Central CID marque un temps d’arrêt avec la série de convocations dans le cadre de l’opération « Daylight Robbery » avec l’écroulement de l’empire BAI, évalué à quelque Rs 35 milliards, la Mauritius Revenue Authority monte en première ligne avec l’exercice de redressement fiscal (Income Tax Assessments). Les premières indications sont que les réclamations de la MRA contre les protagonistes dans la BAI Mega-Financial Scam, dont le Chairman Emeritus de la BAI, Dawood Rawat, qui a trouvé refuge en France, pourraient varier entre Rs 250 millions et Rs 10 millions pour les quatre dernières années. Entre-temps, la prochaine réunion entre des représentants des employés d’Iframac et les autorités, qui a été repoussée à cet après-midi, pourrait se dérouler sous haute tension compte tenu de la désillusion du personnel avec la répartition des trois franchises de prestige à d’autres sociétés et Iframac transformée en une coquille vide. De leur côté, deux des filles de Dawood Rawat continuent à se battre en vue d’obtenir un dégel de leurs avoirs et de leurs comptes bancaires suite à des Freezing and Disclosures Orders obtenus par le Directeur des Poursuites publiques, Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, en date du 18 avril dernier, sous les dispositions de l’Assets Recovery Act.
Le front des enquêtes sur le scandale financier de BAI Co (Mtius) Ltd au Central CID devrait maintenir un calme apparent au cours des prochains jours. La principale raison est que les enquêteurs sous la supervision de l’assistant commissaire de police Heman Jangi procèdent à la collecte des dernières données à être versées dans le dossier à charge en vue des prochaines séances d’interrogatoire Under Warning. Également, ils sont dans l’attente de documents réclamés auprès de différentes banques commerciales par rapport à d’importants virements retracés jusqu’ici à partir des Ledgers du groupe BAI.
Comme on le sait déjà, les prochains membres du Top Management du groupe BAI intéressant le Central CID ne sont nuls autres que Seemadree Rajanah, le Chief Operating Officer et bras droit de Dawood Rawat dans les avances et transferts illicites de plus d’un demi-milliard de roupies en faveur du Chairman, Swadeck Taher, Chief Executive Officer de Bramser Services Group, qui sévit jusqu’ici au sein de la clinique Apollo-Bramwell, Oumeshsing Sookdawoor, CEO de BAI Co (Mtius) Ltd et d’autres membres du clan Rawat siégeant sur les Boards des différentes entités ou encore les Investment Committees sanctionnant les transferts de fonds. Les bénéficiaires de ces virements et transferts bancaires pourraient également être convoqués au QG du Central CID pour des explications sur les dessous de ces deals.
Dans l’immédiat, l’escouade de comptables et d’auditeurs de la Mauritius Revenue Authority (MRA) met les bouchées en vue de conclure l’exercice de redressement fiscal contre des membres de la famille Rawat, dont Dawood Rawat, Adeela Rawat-Fiestritzer et son époux Claudio Fiestritzer, Laina Rawat, la Seven-Million Dollar Woman et son époux Brian Burns, entre autres. Subséquemment, cet exercice d’Income Tax Assessment devra se poursuivre avec les autres entités du groupe BAI, dont Yukondale Ltd et Media Metrix Ltd, dont le Financial Footprint crèverait facilement la barre des Rs 500 millions, selon les derniers détails disponibles des sources proches des Special Administrators de BAI Co (Mtius) Ltd.
A ce stade, la MRA aurait déjà complété le redressement fiscal des proches de Rawat pour une année seulement avec notamment un Income Assessment de Rs 56 millions pour l’un d’eux pour une année seulement alors que la plus faible réclamation pour cette même année porte sur un montant de Rs 2,5 millions. Sur la base de ces résultats et avec les documents à venir, il n’est pas à écarter que la fourchette de réclamations de la MRA devrait varier de Rs 250 millions à Rs 10 millions en moyenne.
A la conclusion de cette évaluation, les principaux concernés se verront servir des réclamations formelles par la MRA avec l’acquittement du montant dans des délais prescrits dans la loi, faute de quoi il y aurait des inscriptions sur leurs biens immobiliers et autres propriétés, même si le Mauricien Dawood Rawat se sent toujours protégé par son passeport français.
Par ailleurs, la reprise des trois entités majeures du groupe BAI, en l’occurrence Apollo-Bramwell, Iframac et Courts, ne se passe pas comme prévu. Déjà, la clinique Apollo-Bramwell a été mise hors circuit faute d’une offre financière appropriée et valable des soumissionnaires. L’adjudication de Courts se heurte à un obstacle, à savoir une éventuelle connexion des BAI Remnants, notamment la connexion Laina Rawat/Brian Burns avec Courts Asia. De ce fait, les autorités procèdent à un double exercice de Due Diligence pour ne pas avoir à gérer une situation de Comeback déguisé des Rawat dans le circuit de la vente à tempérament.
L’équation avec Iframac s’avère encore plus compliquée dans la mesure où une réunion entre les représentants des employés et le secrétaire financier, Dev Manraj, annoncée pour cet après-midi a été reportée à une date ultérieure, probablement au retour du ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, de mission à Londres le week-end prochain. La réunion de cet après-midi au ministère des Finances aurait eu pour objectif de mettre au point le déploiement du personnel d’Iframac parmi les trois sociétés qui ont décroché les franchises de prestige, à savoir CFAO (IMC) avec Mercedes-Benz, le groupe Leal avec Mitsubishi et Axess avec Peugeot.
La répartition de ces employés, dont 126 sur les 322 sont dans une situation incertaine, suscite de graves appréhensions parmi le personnel avec un risque que ce plan soit rejeté. Au sein du garage, les employés, découragés par la tournure des événements, n’ont plus le coeur à l’ouvrage et tiennent actuellement un sit-in. Au cours d’une réunion animée par le négociateur de la General Workers Federation (GWF), Ashok Subron, il a été décidé d’inclure une compensation de dédommagement, représentant trois mois par année de service parmi les options sur la table de négociations.
« Les employés d’Iframac soutiennent que dans la conjoncture, avec l’échec du gouvernement et des Special Administrators de BAI d’adjuger Iframac avec les trois marques comme un Going Concern, et portant de graves préjudices aux employés, les autorités ne peuvent rien imposer. Les employés d’Iframac ne sont que des victimes, car les différents gouvernements qui se sont succédé étaient parfaitement au courant des problèmes de la BAI et ont laissé la situation pourrir en toute connaissance de cause. Nous ne pouvons que faire un appel au gouvernement en vue de geler toute décision sur Iframac et la représentation des marques Mercedes-Benz, Mitsubishi et Peugeot », déclare le syndicaliste Ashok Subron au nom des employés d’Iframac.
Le report de la réunion de cet après-midi à l’hôtel du gouvernement est considéré parmi le personnel d’Iframac comme un « pas dans la bonne direction » même si la vigilance est de mise dans les jours à venir.
De leur côté, les proches de Dawood Rawat continuent à se battre en vue d’obtenir des dérogations au Freezing Order de leurs comptes bancaires suite à des démarches entreprises par le DPP sous l’Assets Recovery Act. Adeela Rawat et Laina Rawat devront attendre encore, soit le 27 juillet, pour prendre connaissance de la position du Bureau du DPP quant à la demande en vue de vendre une propriété immobilière des Rawat et d’accéder à leurs comptes bancaires en vue de s’acquitter des honoraires de leurs conseils légaux et de subvenir à leurs besoins. Elles ont fait comprendre à la Cour que ni elles ni leurs conjoints ne perçoivent des salaires car ils ont été licenciés sans indemnité par les Special Administrators de BAI Co (Mtius) Ltd, Mushtaq Oosman et Yogesh Basgeet.

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