CNT : Menace de grève versus menace de licenciements

Des rebondissements ont marqué la semaine écoulée au sujet de la décision du gouvernement de permettre à d’autres opérateurs d’exploiter six des routes allouées à la Corporation Nationale de Transport (CNT), dont la 141 Port-Louis/Bord-Cascades via Henrietta. La présence des autobus, autres que la CNT sur ces lignes depuis lundi matin, a provoqué de vives réactions de la part des employés de la CNT et mercredi, ils se mettaient en grève avec la CNT complètement paralysée. Et depuis, des revirements de décision sont intervenus avec plus qu’une injonction du Premier ministre, Navin Ramgoolam, à l’encontre de ses deux ministres-négociateurs, Anil Bachoo et Shakeel Mohamed, pour révoquer les concessions faites aux employés de la CNT pour mettre un terme au mouvement de grève. En fin de semaine, la menace de licenciements est brandie contre toute menace d’action syndicale.
Contraints par la force des circonstances, mercredi, à recevoir les syndicalistes à la table de négociations à l’Hôtel du gouvernement, les ministres Bachoo et Mohamed font trois concessions majeures : le retour à la CNT de l’exclusivité de la route 141, considérée comme une des plus profitables, un comité conjoint avec les représentants des syndicats pour revoir la situation par rapport aux cinq autres routes en litige avec une décision au plus tard vendredi et des négociations avec la CNT sur la question des salaires avec une première réunion fixée pour demain.
Sur la base de ces propositions, les employés de la CNT décident mercredi après-midi de mettre un terme au mouvement de grève. Jeudi matin, la victoire des syndicats est presque totale avec le comité conjoint présidé par la National Transport Authority décidant du gel de la décision au sujet de la présence des autres opérateurs sur ces cinq lignes. Très vite, les employés déchanteront avec le Conseil des ministres renversant cette décision en imposant la UBS, la RHT et des opérateurs individuels aux côtés des bus de la CNT sur ces mêmes lignes.
Cette décision est accompagnée d’une menace à peine voilée à l’effet que tout employé de la CNT participant à une grève illégale sera sanctionné par un licenciement. D’autre part, des dispositions ont également été prises en cas de grève pour mettre d’autres autobus sur des lignes affectées. «Le gouvernement est prêt à toute éventualité. Nou ena plan B, C ek D», devait s’enorgueillir le ministre du Travail et des Relations industrielles lors d’un point de presse convoqué d’urgence, vendredi soir, dans le bureau du vice-Premier ministre et ministre de l’Infrastructure publique, Anil Bachoo, pour confirmer la décision du Conseil des ministres.

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