À COEUR OUVERT : Les soucis d’une maman

QUESTION : Je suis une jeune maman et mon dernier enfant, un garçon de presque deux ans va chez la nanny deux fois par semaine, mais son comportement m’intrigue beaucoup. J’ai l’impression qu’il devient égoïste. Quand il joue avec les autres enfants, il n’aime pas leur prêter ses jouets et, si jamais ils décident de prendre un de ses jouets, il crie et hurle de toutes ses forces. Cela me perturbe et me donne beaucoup de soucis. Est-ce que c’est normal ? Que dois-je faire ? Votre aide, s’il vous plaît.
RÉPONSE : C’est tout à fait normal pour une maman de se soucier du bien-être de son enfant tout spécialement quand son comportement lui donne des soucis. Vous savez, comme parent, je peux vous assurer que votre enfant est tout à fait normal et qu’il n’est pas égoïste. Tout simplement, il faut du temps pour construire son sens moral, pour lui d’apprendre c’est quoi la gentillesse et la générosité. Il faut comprendre que ces qualités ne sont pas innées, mais arrivent avec l’éducation. Pour que ce soit plus clair, je vais vous expliquer les différentes étapes que l’enfant traverse au tout début de sa vie.
Le nouveau-né est tout naturellement égocentrique. Pour lui, tous ses désirs passent avant tout, il semble avoir le contrôle total de son environnement. Quand il pleure, maman ou papa se précipitent. Quand il a faim, ses parents font le nécessaire et, quand il a froid, on lui donne une couverture pour se réchauffer. Mais peu à peu, cela va changer et les parents vont imposer des limites. Il y aura des délais à satisfaire ses désirs et il va commencer à découvrir c’est quoi la frustration et va commencer à protester encore plus vigoureusement. Jusqu’à 18 mois, l’enfant considère que tout ce qu’il désire est à lui et qu’il peut donc s’en emparer sans problème. Il suffit de voir les manifestations de colère qu’entraînent les demandes de partage ou s’il a besoin de rendre quelque chose à un autre enfant. Il se voit un peu comme victime d’une injustice. C’est peine perdue pour l’adulte d’expliquer que l’autre veut le jouet avant lui et qu’il l’aura après. Pour lui, ce n’est pas juste du tout.
À partir de 2 ans, l’enfant commence à avoir des élans de générosité, il veut faire plaisir. On peut lui demander de partager son gâteau et ensuite le remercier. Il commence à comprendre que le partage et la générosité sont des attitudes normales. Voici un exemple d’une attitude qu’on peut adopter pour aider le tout-petit à se décentrer de ses propres désirs pour plaire à l’autre. Expliquer à chaque enfant ce que souhaite l’autre, cela peut aider à désamorcer des conflits. Par exemple, on peut lui dire « ton copain trouve que tu as une belle voiture, il souhaite pouvoir l’emprunter » et dire à l’autre qu’il veut bien, mais pas pour l’immédiat. Les deux enfants vont comprendre la situation et se comprendre aussi. C’est ainsi que l’enfant finit par accepter la règle de « chacun à son tour ». En général les enfants sont très sensibles à l’échange et acceptent mieux de donner s’ils reçoivent quelque chose eux aussi et c’est vers l’âge de trois ans qu’une certaine notion de justice et de réciprocité se met en place. On peut lui demander de prêter un jouet et emprunter un à son tour. Il ne faut pas se faire des soucis, laissez le temps au temps et continuez son éducation.

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