COI — ARVIN BOOLELL : « Voir au-delà des élections à Madagascar »

La COI a déjà pris des initiatives en vue de l’organisation d’une table ronde pour attirer les investisseurs vers Madagascar. L’objectif est de faire de Madagascar le grenier de l’océan Indien. Comme le souligne le chef de la diplomatie mauricienne, Madagascar recèle de ressources inestimables qui nécessitent un développement optimal. « Je lance un appel aux partenaires pour soutenir la COI dans ce domaine. De même, il est important que l’Union européenne, les États-Unis et tout autre État de bonne volonté contribuent à améliorer l’accès de leurs marchés aux produits de Madagascar », a-t-il déclaré.
Arvin Boolell a rappelé que la COI, sous la présidence seychelloise, a grandement contribué au processus de sortie de crise de Madagascar tout en soutenant les efforts de médiation de la SADC qui a été investie dans ce rôle par l’Union africaine. « La solution “malgacho-malgache” pour un retour à l’ordre constitutionnel est aujourd’hui une réalité et mérite toute notre appréciation », a soutenu M. Boolell.
Dans le but de contribuer à la résolution de la situation politique de la grande île, le Premier ministre mauricien a déjà annoncé lors de la célébration du 30e anniversaire de la COI une contribution financière de 500 000 dollars pour soutenir le processus de paix à Madagascar.
Arvin Boolell a beaucoup insisté sur l’importance d’un espace économique et commercial dans la région. La création de cet espace passe par la mise en oeuvre des projets et programmes développés au niveau du COMESA et de la SADC, y compris l’élimination des obstacles liés au commerce des biens et services, l’investissement et la facilitation des échanges.
S’agissant de l’île soeur, Arvin Boolell estime que le statut européen de La Réunion est un atout majeur « car il constitue pour nous une voie d’accès à l’Union européenne. Les discussions sur l’espace économique et commercial de la COI doivent examiner pleinement cette question ».
L’espace économique et commercial de la COI, selon lui, ne se construira que si les problèmes de connectivité interîles au travers des nouvelles technologies d’information et de communication sont réglés. « Les problèmes de transport maritime et aérien, la sécurité alimentaire et l’agriculture durable, de développement de l’énergie renouvelable, de la sécurité maritime et de la pollution marine sont également des priorités. »
Le ministre Boolell a également insisté sur la nécessité de continuer à réfléchir et travailler collectivement sur le projet de zone de libre-échange tripartite (COMESA, SADC, EAC). Ce projet va créer à terme un marché commun qui regroupera 26 pays d’Afrique orientale et australe et 600 millions d’habitants. « Nous devons nous assurer du bon déroulement des négociations dans ce processus et préparer la mise en oeuvre de la zone de libre-échange, tout en faisant valoir nos contraintes insulaires en matière d’infrastructures. Nous avons proposé à ce que la COI soit partie prenante active au sein de la Tripartite. Je sais que le COMESA nous aide dans ce domaine », a déclaré Arvin Boolell.
Arvin Boolell a aussi insisté sur la coopération touristique entre les îles de l’océan Indien. « Le secteur du tourisme est d’une importance majeure pour nos économies. Il nous faut avancer avec un programme de coopération touristique régionale et faire de la région une destination attractive. Vous pouvez compter sur Maurice qui reste engagée dans cette initiative. Notre but serait d’augmenter le nombre de visiteurs sur l’ensemble de la région par une approche collaborative de branding des Îles Vanilles », a-t-il dit.
M. Boolell a aussi souligné l’importance de l’exploitation judicieuse de la pêche qui constitue une des ressources les plus importantes et qui joue un rôle économique de premier plan pour les pays de la région océan Indien. « La COI met déjà en oeuvre des projets dans le domaine de la pêche actuellement, mais il faudra maintenir une attention particulière sur une gestion durable de cette ressource », a soutenu le ministre des Affaires étrangères. « Il est indispensable de promouvoir une politique de pêche productive favorisant la production, la transformation et la distribution. »

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