COI : Trois documentaires pour sensibiliser sur la gestion responsable de la pêcherie du thon

La Commission de l’Océan Indien (COI) a produit, sous le programme SmartFish financé par l’Union européenne (UE), une trilogie sur la pêcherie du thon dans l’Indianocéanie. Intitulés Des thons et des hommes, et d’une durée de 18 min chacun, réalisés par le cinéaste mauricien David Constantin et le journaliste Laurent Dubourg, ils visent à mieux faire connaître les enjeux de la pêche dans l’Indianocéanie au grand public.
Ces documentaires ont été présentés hier soir au cinéma Star de Bagatelle à une centaine d’invités de la région représentant l’industrie de la pêche, des organisations professionnelles de pêcheurs, des Ong ainsi que les pays membres de la COI et de l’UE. Tournés à Maurice, à Madagascar et aux Seychelles, ils présentent les enjeux de cette filière clé de l’économie régionale, notamment en ce qui concerne la protection de la ressource thonière, la gestion des prises accessoires et les nouvelles mesures concernant les techniques de pêche au thon.
Le secrétaire général de la COI, Jean-Claude de l’Estrac, a déclaré que la pêche restera toujours un secteur privilégié de la coopération régionale « vu l’étendue de nos zones économiques exclusives, leurs richesses en produits halieutiques et le caractère migratoire de ces mêmes richesses ». Il ajoute : « Nous savons combien le thon est une ressource précieuse pour nos pays et nos économies. Mais en mesurons-nous réellement l’importance ? Certains seront peut-être surpris de savoir que l’océan Indien détient le deuxième plus grand stock de thons de la planète. »
Selon lui, près de 20% du thon commercialisé dans le monde provient de l’Indianocéanie, ce qui représente environ un million de tonnes de prises annuelles pour une valeur marchande de quelque USD 3 milliards. Et d’expliquer que, dans l’Indianocéanie, la transformation de ce produit a donné naissance à une filière régionale d’excellence dont la matière première provient principalement des eaux seychelloises et du canal du Mozambique. « Cette industrie, massivement tournée vers le marché européen, est aussi un vecteur de croissance régionale qui fait vivre plus de 12 000 emplois directs. Elle représente par ailleurs un potentiel supplémentaire de création de richesses que les pays de notre région doivent encore apprendre à capter. C’est notre ambition et c’est également celle de la profession », a-t-il déclaré. En effet, depuis 30 ans, la coopération régionale s’est imposée comme le seul moyen efficace et réaliste de gérer les ressources et d’adapter l’effort de pêche aux contraintes scientifiques de préservation de l’espèce.
Pour sa part, Aldo Dell’Ariccia, chargé d’affaires de la délégation de l’UE, a souligné le développement de ce secteur d’activité qui participe de façon déterminante à la croissance de l’économie régionale. « Port Victoria, aux Seychelles, est devenu l’un des ports thoniers les plus importants du monde alors que la transformation du thon à Maurice est l’un des piliers de son économie. Et avec Madagascar, la région de l’océan Indien prend désormais 25% des parts du marché européen des importations de conserves de thon. » Les captures de thon dans la région représentent environ 20% du total des captures mondiales, dont 65% dans la partie ouest de l’océan Indien, où les thons sont d’une importance capitale pour la sécurité alimentaire des populations côtières et le développement économique de la région.

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