COLLÈGE BHUJOHARRY: « Faire de ces élèves des citoyens responsables »

Un hymne national pour bien commencer la rentrée. L’admission à la section garçons au Collège Bhujoharry rue Saint-Georges a débuté aux alentours de 8 h 45. Afin de garantir un avenir meilleur aux élèves, le recteur Krishna Maywah a annoncé qu’une bourse de Rs 100 000 serait allouée au meilleur étudiant (fille et garçon) en fin de cycle secondaire. Autre bonne nouvelle : celui ou celle qui décrochera moins de dix unités en Form V recevra un billet d’avion pour Rodrigues et une balade en limousine pour celui ou celle qui aura bien travaillé. L’établissement portlouisien sera transféré d’ici fin mars à la Tour-Koenig et des cours de rattrapage gratuits sur une base quotidienne seront dispensés aux élèves nécessiteux. Une rentrée qui démarre sur les chapeaux de roues dans le souci de permettre à chaque élève d’aspirer à un avenir meilleur.
Moment d’émotion, de joie mais aussi d’anxiété pour les élèves qui s’apprêtent à faire leur rentrée au cycle secondaire. Dans la cour du Collège Bhujoharry ce matin, parents et élèves se sont regroupés. La jubilation se lisait sur le visage de Denise Amer qui accompagnait son fils Adrien. « Mes deux petits-fils ont fait leur entrée au Collège Bhujoharry et, personnellement, je suis très satisfaite du niveau. Adrien est en prevoc. »
Adrien paraissait pour sa part plutôt anxieux et un tantinet timide. « C’est mon premier jour d’école… » Il n’en dira pas plus, préférant rejoindre sa classe et aller à la rencontre de ses nouveaux amis. Des sacs en bandoulière, casquettes pour certains, uniformes sans pli, chacun s’est préparé dans sa petite tête à la reprise. Les parents aussi ont voulu être présents pour marquer ce premier jour. Certains sont confiants. « Mo mem mo ti enn zelev Bhujoharry », lance un père de famille fier de voir son fils lui emboîter le pas. Alors qu’une autre dame dira : « Tou dan lamain mo garson, si li fer zefor li pu réussi. »
Le recteur Krishna Maywah a quant à lui appelé les élèves à une participation active dans les activités de la classe aussi bien que dans la révision quotidienne. « Faites un effort, réveillez vous à 5 heures, étudiez. » Il a remercié les parents et les élèves pour leur choix, tout en insistant que chaque enseignant est pleinement conscient de la responsabilité et du rôle qui l’attendent. Aux parents, il a eu les mots suivants : « Votre présence dans ce collège témoigne de votre volonté à offrir un avenir meilleur à votre enfant. D’où une des raisons de notre délocalisation. D’ici fin mars, le collège Bhujoharry s’installera dans un bâtiment flambant neuf à la Tour-Koenig. Nous voulons mettre l’accent sur le côté ludique, apprendre en ayant des activités en parallèle : théâtre, musique, photographie, etc… »
Krishna Maywah a aussi annoncé que des cours de rattrapage gratuits seraient dispensés aux élèves nécessiteux. Autres projets en vue : « Le meilleur élève (fille / garçon) en Form V recevra un billet d’avion à destination de Rodrigues. Certains ont même insisté pour un voyage à La Réunion, mais c’est à l’étude. Celui ou celle qui aura de bonnes notes se verra offrir une balade en compagnie d’un de ses parents ou de la personne de son choix dans la limousine de Ramdass Ellayah, président et chairman du Collège Bhujoharry. Il ou elle aura la possibilité de déjeuner et de découvrir un endroit de l’île de son choix. Rs 100 000 seront remises au meilleur élève (fille et garçon) qui aura brillé aux examens de HSC. »
Jacques Pereira, manager au Collège Bhujoharry, explique que ce matin l’admission en Form I se fait à l’établissement de la rue Saint-Georges et non de la rue Mère Barthélemy. « Il y a quatre classes pour la Form I pouvant accueillir une soixantaine d’élèves et deux classes pour le Prevoc pouvant accommoder trente-cinq élèves. » M. Pereira trouve que certains parents ont fait naturellement le choix du collège et d’autres selon le catchment area. « Le sentiment est partagé mais en 87 ans d’existence, l’établissement a permis de former des étudiants qui aujourd’hui sont de grands politiciens, des journalistes. On a eu Finlay Salesse, le défunt James Burty David, Rama Sithanen, entre autres. »
Pour le manager du collège, c’est la vision du fondateur Alex Bhujoharry qui a porté ses fruits. « Son but a été d’ouvrir les portes de son collège aux élèves pauvres et surtout à donner une éducation globale à ces enfants afin qu’ils deviennent des citoyens responsables. C’est cela notre mission d’enseignant. » Arianne Navarre-Marie, ex-étudiante du collège et aujourd’hui enseignante en Business Studies & Economics, parle des initiatives mises en place par l’établissement.
« Beaucoup de ces enfants sont issus d’un milieu défavorisé et en sus de les encadrer, le collège a lancé des initiatives pour les aider à développer leurs talents. La force de cet établissement reste dans l’approche de ses enseignants. On veut encourager l’élève à se dépasser, à donner le meilleur de lui-même. On croit aussi beaucoup dans la mobilité du social. Ces enfants ont du potentiel, il suffit juste de les encadrer et surtout de les amener à voir plus loin dans la vision d’un meilleur avenir. »

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