Collectif-Arc-En-Ciel : « La réputation de notre République a été sévèrement entachée »

Au vu des événements du 2 juin, le Collectif Arc-en-Ciel souhaite apporter des précisions. Les droits humains et les libertés individuelles de plusieurs centaines de personnes, venues célébrer la Journée des Fiertés, « ont été bafoués », dit-il. Il ajoute : « Au niveau international, la réputation de notre République, reconnue comme une nation unie et arc-en-ciel, a été sévèrement entachée. »

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La 13e Marche des Fiertés de Maurice avait été annoncée depuis plusieurs semaines aux autorités pour permettre une manifestation pacifique pour la reconnaissance des droits LGBT le 2 juin à Port-Louis. Suite à de nombreux rebondissements (dont l’interdiction, jugée illégale par ses avocats, de la 13e Marche des Fiertés le 29 mai dernier pour des raisons de « sécurité nationale »), et malgré la déclaration du Premier ministre et du commissaire de police le 1er juin, selon lesquels « la marche serait bien autorisée », celle-ci n’a finalement pas eu lieu. La décision est parvenue du Collectif Arc-en-Ciel lui-même, et ce quelques minutes avant l’heure prévue de la marche. La raison avancée par la police était qu’il lui serait « impossible » de contrôler les manifestants qui avaient illégalement occupé la Place d’Armes et qui avaient pour intention d’empêcher la Marche des Fiertés.

La police avait aussi informé le collectif qu’elle avait des raisons de croire que ces manifestants « étaient armés ». Soucieux pour la sécurité des marcheurs et du public, le CAEC a donc décidé d’éviter toute confrontation dans un contexte de haine et de violence manifeste. Commentant les événements de samedi dernier au Waterfront, à l’occasion de la Journée des Fiertés, le Collectif Arc-en-Ciel souligne dans un communiqué que « les événements au Caudan et de la Place d’Armes représentent de graves attaques aux libertés fondamentales et aux droits humains à Maurice ».

Et d’ajouter : « C’est choquant qu’un groupe de contestataires, dont des personnes armées, puisse sans impunité se réunir sans autorisation légale pour délibérément faire obstacle à l’expression d’un groupe de personnes venu exercer leur droit légal et légitime à l’expression. C’est consternant que des citoyens mauriciens reçoivent des menaces de mort, directes et sans équivoques, et ce sans qu’ils puissent bénéficier de protection policière. C’est aussi inquiétant que, jusqu’ici, la classe politique ne s’est pas encore fait entendre sur toute cette situation. Il ne s’agit plus ici des droits d’une petite communauté, celle des LGBT, mais des droits de tous les citoyens de ce pays. »

Le Collectif Arc-en-Ciel souligne que « depuis ce samedi 2 juin, le déferlement de soutien public et privé, que connaît le CAEC, témoigne de l’universalité de cette situation, une situation qui touche tous ceux qui devraient se sentir protégés par la Constitution de leur pays ». Le CAEC tient à remercier les membres du public mauricien qui ont témoigné non seulement leur soutien, mais aussi leur propre révolte et leur indignation devant ce « non-respect » des droits des citoyens, de même que toutes les organisations, incluant des instances internationales, telles l’Union européenne et l’ambassade de France, pour leur « soutien et solidarité exemplaires ».

En conclusion, le collectif maintient que « dans les jours et les semaines à venir, cette solidarité nous sera nécessaire à tous pour que nos libertés et nos droits démocratiques soient respectés et protégés par le gouvernement et la police ». Et de poursuivre : « La toute première responsabilité de tout gouvernement est de garantir les libertés fondamentales et constitutionnelles de tous les Mauriciens sans aucune discrimination. Et nous devons aujourd’hui persister à croire que les droits fondamentaux inscrits dans la Constitution de ce pays démocratique et libre, cet État de droit, sont protégés. »

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