COLPORTEURS—MANIFESTATION—ALLOCATION DES ÉTALS À DECAEN ET IMMIGRATION: Une commission d’enquête réclamée

Un peu plus de 300 colporteurs ont répondu présents à l’appel du Front commun des marchands ambulants lors de la manifestation pour protester contre la décision des autorités de les recaser de manière temporaire Place de l’Immigration et à la gare Victoria (Decaen). Ces derniers réclament en effet une période moratoire en attendant la concrétisation des projets de nouvelles gares à Port-Louis. Entre-temps, Hyder Raman, président de la Street Vendors Association (SVA), exige une commission d’enquête sur l’exercice d’allocation des étals entrepris récemment par la municipalité de Port-Louis.
Selon Hyder Raman, qui prenait la parole lors de ce rassemblement, il y aurait « trop de failles et d’irrégularités » dans l’exercice d’allocation des étals dans le cadre de ce projet de relogement temporaire. Le président de la SVA a affirmé en effet que des étals auraient été alloués à des employés du secteur public, à certains opérateurs économiques et à d’autres disposant déjà d’un étal dans d’autres foires à travers l’île. Et d’alléguer que certains étals auraient été alloués à des « ti-copain/ti-copine », d’où la demande pour qu’une commission d’enquête soit initiée et de revoir la liste des futurs occupants des espaces sur les places Decaen et Immigration.
Le soleil de plomb de la capitale n’a pas découragé les manifestants, qui avaient commencé leur marche près du Champs de Mars, scandant des slogans tels « Local gouvernman diktater, minisipalite dominer », pour se rendre rue Maillard, située entre la municipalité de Port-Louis et le Renganaden Seeneevassen Building, qui abrite le ministère des Administrations régionales. C’est précisément là qu’ils ont réclamé la démission des ministres Anwar Husnoo et du Lord-Maire Oomar Kholeegan. Ils n’ont pas manqué d’égratigner au passage la PPS Rubina Jadoo. Les colporteurs de la capitale en veulent en effet à la classe politique de vouloir « diviser » la communauté des marchands ambulants. « Nou pas dakor ek fason pe tret nou. Pe tret nou kouma zanimo. Zot pe rode noye nou dans Porlwi. Se ene pir trahison de Lalians Lepep. Ine fine met kouto enba nou lagorz », déplore Hyder Raman. Le président de la SVA devait en particulier lancer une mise en garde au ministre Husnoo. « Nou dir Husnoo pran so responsabilite. Aucene minis des administrations régionales pas fin azir kouma diktater… Se nou ki fer elekysion dan Porlwi », a-t-il lancé.
Estimant qu’ils apportent leur contribution sociale, les colporteurs ont voulu signifier, à travers cette marche, leur désapprobation concernant le choix des autorités pour les sites identifiés, considérés comme « des “foires poubelles” » et contre la superficie des espaces qui ont été alloués, soit de 1m40 : « Kazo poule nou pa le », ont-ils scandé. Le député travailliste Osman Mohamed a été aperçu au départ de la marche. Il a déclaré vouloir « soutenir » ses mandants. « C’est un véritable drame humain », a-t-il déclaré. Il souligne qu’en 2014, le ministère des Finances, alors sous la bannière rouge, avait mis à la disposition du ministère des Infrastructures publiques une enveloppe de Rs 116 M pour le relogement des marchands ambulants dans trois sites. Mais le projet a été gelé en raison d’une plainte déposée par un des contracteurs à l’Independent Review Panel à la suite d’un exercice d’appels d’offres dans le cadre des travaux qui devaient être effectués sur ces sites.
Après la manifestation, qui a pris fin à midi, les dirigeants de la SVA et du Front commun ont remis une lettre au commissaire de police, au Lord-Maire, au ministre des Administration régionales et à celui des Infrastructures publiques contenant une série de doléances. Avant que la foule se dissipe, Hyder Raman devait lancer un appel aux colporteurs afin qu’ils restent mobilisés. « Si lapolis azir, na pa kile. Pe importe sa ki arriv apre le 15 mars, nou rest mobilise. Kacho pa fer nou per », a-t-il déclaré.

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