COM: Bilan des JO 2012 – Plus d’investissements à l’avenir

Le Comité Olympique Mauricien (COM) a dressé son bilan de la participation de Maurice aux JO de Londres vendredi. Le président, Philippe Hao Thyn Voon, accompagné des membres de son comité directeur (Richard Papie, Vivian Gungaram, Sanjay Goboodun et Aarti Gulrajani) est revenu sur les dépenses dans la préparation des athlètes, tensions et autres cas d’indisciplines ayant eu lieu au Village des Jeux ainsi que sur la situation de la natation.
Les sportifs mauriciens ont eu fort à faire lors des Jeux Olympiques de Londres 2012. Ils se sont défendus avec leurs armes mais ils n’ont rien pu faire contre les forces en présence. « C’était le très haut niveau. Maurice était le petit poucet de la compétition. Je tiens à faire ressortir que ce ne sera pas facile de rééditer l’exploit de Bruno Julie qui avait obtenu le bronze à Beijing. C’était un miracle. Une médaille olympique nécessite beaucoup d’investissement. Si nous prenons le cas de la Grande Bretagne, ils ont dépensé 20 millions par athlète pendant ces 5 dernières années. On constate que sans argent, il n’y pas de résultats. Il ne faut plus miser sur les compétitions régionales mais viser plus haut. C’est de cette façon que nos athlètes progresseront. C’est à l’Etat d’investir pour que nos athlètes fassent honneur au pays », a fait ressortir le président du COM. Le secrétaire général Vivian Gungaram a, pour sa part, souligné que l’Afrique a connu une grosse baisse de régime en termes de médailles avec 11 en or, 12 d’argent et 3 de bronze. 80% des médailles ont été obtenus en athlétisme.
Philippe Hao Thyn Voon est revenu sur les dépenses effectuées dans le cadre de la préparation des athlètes mauriciens, soit un montant total de Rs 1M850,000. « Le COM a aussi offert de l’argent de poche aux athlètes, à savoir 100 livres, ajouté aux 300 livres offertes par le Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS). Je tiens à spécifier que le COM a offert l’intégralité des 400 livres à l’unique médaillé mauricien aux JO, Bruno Julie, car nous souhaitions qu’il soit du voyage malgré le fait qu’il ne s’était pas qualifié. Le MJS ne voulait pas lui donner la même somme », a déclaré PHTV. Par ailleurs, la non-présence des représentants du haut commissariat mauricien à Londres lors de la cérémonie du lever de drapeau au Village des Jeux (23 juillet dernier) a été très mal vu par le COM. « L’ambassade mauricienne à Londres était au courant que la cérémonie était prévue pour le 23 juillet à 15h30. Le MJS était également au courant. Sanjay Goboodhun a pris contact le 18 juillet avec le haut commissariat, qui lui a fait comprendre que celui qui devait agir comme Olympic Attaché, Anand Dooraree était souffrant. Nous n’avons plus eu de leurs nouvelles jusqu’à l’arrivée du ministre », a relaté Vivian Gungaram.
Il est à noter toutefois que le défilé de la délégation mauricienne le 27 juillet ne s’est pas déroulé dans la joie et la bonne humeur. « 11 sportifs devaient défiler avec 7 membres de la délégation incluant officiels et accompagnateurs. Ce fut difficile de choisir les 7 personnes. Il y a eu des conflits notamment entre le DTN de boxe, Jean-Claude Nagloo et l’entraîneur national Judex Bazile. C’est finalement Nagloo qui a été choisi. C’est le Français Thierry Long qui s’est vu attribuer la 8e invitation pour service rendue au beach-volley car c’est lui qui a aidé Natacha Rigobert et Élodie Li Yuk Lo à obtenir leurs qualifications pour les JO », a ajouté PHTV. Ce dernier avouera toutefois n’avoir pas apprécié l’attitude de Judex Bazile qui s’est adressé à lui sur un ton arrogant. « Ce n’est pas moi le fautif dans cette histoire. Je trouve cela regrettable », a-t-il indiqué
Les ‘guest passes », qui permettent aux membres de la délégation mauricienne d’inviter quelqu’un au Village, a également été au centre des controverses. « Il y a des procédures à suivre. Nous n’avons pas été en mesure d’accepter toutes les demandes. Nous avons procédé selon la formule ‘First come, first serve’. Cela n’a pas fait que des heureux mais c’est ainsi. Il y avait entre 90 et 100 demandes mais nous n’avons pu qu’accepter une soixantaine. Nous avons aussi réservé une place pour le ministre au Village ainsi que pour les journalistes », a ajouté Aarti Gulrajani. PHTV est revenu sur l’altercation verbale entre lui et Alain St Louis (responsable de la délégation de triathlon) dans la salle à manger du village des jeux après la cérémonie d’ouverture. Suite à cet incident, des membres de la sécurité avaient été postés dans la salle à manger dès le lendemain. Le président du COM a dénoncé l’attitude de la triathlète. « Elle n’a séjourné qu’un jour au village, la veille de son retour en France. Étant sous la responsabilité du COM, elle aurait dû y être tous les jours », a-t-il soutenu.
Et pour finir, PHTV n’a pas oublié de mentionner le cas de la natation, qu’il considère comme ‘le plat de résistance’. Il affirme que l’homme clé pour décanter la situation n’est autre que le ministre lui-même. Le président du COM a pris contact dès son arrivée à Londres avec les membres du comité directeur de la Fédération Internationale de Natation (FINA). Ces derniers ont alors lu la lettre de Dev Putty (PS au MJS) adressée aux responsables de clubs de natation le 19 juillet dernier à propos des non-allocations des piscines. « Cornel Marculescu, directeur executif de la Fina, a été choqué par cette lettre et a qualifié cela comme de la dictature. Il ne faut pas oublier que nous accueillons un séminaire des secrétaires généraux de l’ACNOA en septembre et qu’on doit éviter tout conflit », a-t-il souligné. « Le ministre Ritoo a fait le difficile, surtout concernant le lieu de rencontre avec les dirigeants de la FINA, lui qui avait demandé qu’aucun Mauricien ne soit présent à cette rencontre. C’est un manque de respect car le ministre ne peut pas ignorer le COM. Aux JO, c’était lui mon invité. Pourquoi ne souhaitait-il pas ma présence ? Avait-il un hidden agenda », s’est interpellé PHTV. Mais la réunion a bien eu lieu, et le ministre a accepté la réouverture des piscines et la tenue de nouvelles élections. « Il ne faut pas pénaliser les athlètes. Je souhaite que le MJS fasse la réouverture du secrétariat de la Fédération Mauricienne de Natation (FMN) pour que des compétitions puissent avoir lieu », a-t-il conclu.

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