Le “Link-Man” entre la State House et le clan Sobrinho sera une nouvelle fois mis devant son “Monitoring Role” des affaires du businessman angolais
Ameenah Gurib-Fakim peaufinerait ses arguments de « Rebuttal » en fonction de tout ce qui a été dit jusqu’ici sur elle
Les auditions de la commission d’enquête Fakim reprennent demain avec la poursuite de l’interrogatoire du “Link-Man” entre la State House et l’équipe d’Alvaro Sobrinho, le Permanent Secretary Dass Appadu. Les parties concernées par cette reprise des travaux de cette commission, présidée par le juge Asraf Caunhye, qui est épaulé par ses deux collègues, Nirmala Devat et Gaitree Jugessur-Manna, ont été contactées ce matin. En congé depuis le 6 décembre dernier, soit avec la première audition d’Appadu, les juges devraient poursuivre l’interrogatoire du haut fonctionnaire sur son implication personnelle dans les affaires du multimilliardaire angolais. Par ailleurs, l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, prépare le fil des événements pour contrecarrer tout ce qui a été dit sur elle jusqu’ici.
Les auditions de la Commission d’enquête Caunhye, instituée pour faire la lumière sur le viol constitutionnel reproché à l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, en prélude de sa démission de la State House en mars 2018, reprennent demain. Les parties concernées par la poursuite des interrogatoires dans le cadre de ces travaux ont été contactées ce matin. L’ouverture des auditions de 2019 sera ainsi marquée par la suite de la déposition du Permanent Secretary Dass Appadu. Ce dernier avait d’ailleurs eu des difficultés à convaincre le trio des juges de la Cour suprême lors de sa précédente comparution, en décembre dernier. Il avait alors été acculé par plusieurs questions du juge Caunhye et était peu convaincant dans ses réponses. Les juges-commissaires devraient reprendre l’interrogatoire de l’ancien Secretary to the President sous d’autres volets, notamment en ce qui concerne son rôle dans les procédures d’affaires d’Alvaro Sobrinho à Maurice, mais aussi au sujet des faveurs qu’il aurait obtenues du clan de l’Angolais.
S’il avait, lors de la séance précédente, affirmé que c’était « une pure coïncidence » que la voiture du Planet Earth Institute portait une plaque personnalisée (D1955), il sera cette fois interpellé sur d’autres zones d’ombre planant sur ses implications dans les relations entre la fondation Planet Earth Institute et la State House, et ce malgré son transfert du Réduit en novembre 2016.
La commission d’enquête devrait également l’interroger sur les voyages à l’étranger entrepris aux côtés de l’ancienne présidente dans le cadre des missions du Planet Earth Institute. Par ailleurs, si Dass Appadu avait reconnu avoir introduit des requêtes pour accorder l’accès à la VIP Lounge de l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam à Alvaro Sobrinho, ainsi qu’aux proches de ce dernier, en avançant que cela s’est fait avec le « consent, knowledge and approval » d’Ameenah Gurib-Fakim, il aura quand même à expliquer à la commission comment plusieurs de ces accès VIP ont eu lieu alors que l’ancienne locataire de la State House n’était pas au pays.
En parallèle, après avoir assisté à la plupart des auditions de 2018, l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, prépare sa « Rebuttal » en fonction de tout ce qui a été dit sur elle, notamment par les hommes de loi qui l’ont côtoyée dans les derniers jours menant à sa démission du Château du Réduit pour faute constitutionnelle. On laisse entendre dans le camp de Gurib-Fakim qu’elle ne se contentera pas d’adresser uniquement la partie de l’institution de la commission mort-née Moollan, mais aussi sur ses relations avec Alvaro Sobrinho en remontant jusqu’à ses premiers jours “In Office” au Réduit, en juin 2015.
À la fin de l’audition de Dass Appadu, la Commission Caunhye devrait donner l’occasion à Ameenah Gurib-Fakim de donner sa version sur tout ce qui a été dit sur elle. « Il faut fouiller du côté de ceux qui étaient déjà en contact avec Sobrinho avant même qu’elle soit à la présidence », laisse-t-on entendre dans le camp Gurib-Fakim.