Commonwalth Summit 2018 – Excuses sur les Chagos : Londres persiste et signe

  • Le leader du Labour britannique revient à la charge : « What Britain did with the Chagos islanders was immoral, was wrong and brutal »
  • Le Foreign Secretary, Boris Johnson, rétorque : « It’s not a proposal that, as I understand, carries much support amongst the 53 »

En marge du calendrier établi par la Cour Internationale de Justice pour une ‘’Advisory Opinion’’ contre la Grande-Bretagne, le dossier des Chagos s’est invité aux premières loges du Commonwealth Head of Government Summit (CHOGM), qui débute aujourd’hui à Londres. Après une première salve avec un article dans The House Magazine de la Chambre des Communes épinglant les autorités britanniques sur le démembrement du territoire mauricien à la veille de l’indépendance venant de son n° 2, le leader du Labour et de l’opposition britanniques, Jeremy Corbyn, est revenu à la charge sur cette même affaire lors d’un entretien, hier, avec Andrew Marr, dans le cadre du « Run-Up » du sommet du Commonwealth. De son côté, dans le cadre de cette série d’entretiens, le « Foreign Secretary » britannique, Boris Johnson, a tenté de balayer d’un revers de la main cette demande d’excuses formelles à Maurice pour l’affaire des Chagos. Entre-temps, la délégation mauricienne, dirigée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, est arrivée à Londres pour participer au sommet du Commonwealth, mais surtout pour poursuivre le lobbying politique et diplomatique au sein du Commonwealth en prévision des auditions de la Cour de La Haye sur la ‘’Request for an Advisory Opinion’’ sur les Chagos, prévues pour la première quinzaine du mois de septembre prochain.

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Jeremy Corbyn, leader de l’opposition à la Chambre des Communes, a accentué la pression sur le gouvernement de Theresa May au sujet des Chagos. Il a saisi l’occasion d’un entretien, à la BBC, hier, pour réitérer son soutien inconditionnel à la cause des Chagossiens et plaider pour le droit de retour des Chagossiens dans leur archipel natal après ce long exil. « On the Chagos Islands, it’s an issue I’ve been very closely involved with for a very long time, that is going to come up at CHOGM, no question about that, and I think it’s important the British Government just recognises what Britain did with the Chagos islanders was immoral, was wrong and brutal », s’est-il appesanti en réponse à des questions d’Andrew Marr de la BBC, et ajoutant avec force que « Put it right and give them their right of return. »

Alors que suite à la demande du “Shadow Foreign Secretary” britannique, Emily Thornberry, qui avait trouvé jeudi dernier que Londres se devait de présenter des excuses formelles sur les Chagos lors du sommet du Commonwealth, le gouvernement britannique avait fait la sourde oreille dans le cas du leader de l’opposition, le Foreign and Commonwealth Office a réagi. Ainsi, le “Foreign Secretary” a clairement indiqué « qu’il n’est pas dans le plan du gouvernement britannique d’obtempérer aux directives de l’opposition ».

« That hasn’t been suggested to me by any Commonwealth leader, foreign minister or sherpa of the summit that I’ve met so far », répond Boris Johnson, l’envoyé spécial de Theresa May pour des entretiens avec le ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, à New York en septembre 2016 en repoussant l’adoption par les Nations unies de la résolution sur les Chagos. Le Foreign Secretary devait également ajouter que « it’s not a proposal that, as I understand, carries much support amongst the 53 ».

Dans le camp mauricien, l’on évite de commenter en public cette prise de position de Londres, qui n’est, entre autres, qu’une confi rmation, que « rien n’a changé depuis plus de 50 ans sur les Chagos du côté de la Tamise ». La série de réunions bilatérales au programme de Pravind Jugnauth à Londres devra servir pour renforcer les contacts avec les 33 Etats-membres du Commonwealth, qui ont apporté leur soutien à Maurice lors du vote du 22 juin 2017 pour l’adoption de la résolution 71/292 (A/71/L. 73) intitulée « demande d’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur les effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965 ».

Outre des séances de travail avec ses homologues du Commonwealth, dont le Premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, Pravind Jugnauth accorde une importance cruciale à la rencontre avec les membres de l’All Party Parliamentary Group sur les Chagos à la Chambre des Communes et comprenant des politiciens chevronnés, dont Jeremy Corbyn. La position de Maurice est que le volet de la souveraineté de Maurice sur les Chagos et la question du “Resettlement” des Chagossiens sont étroitement liés et ne peuvent être discutés ou envisagés de manière séparée.

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