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Compétition de cerfs-volants : Un attrait indémodable

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Compétition de cerfs-volants : Un attrait indémodable
Nisarg Shah de Fly 360 en Inde séduit avec ses créations

Le Festival Servolan qui s’est tenu dimanche à La Prairie a tenu toutes ses promesses. Cette activité a été organisée par la SBM pour marquer les 50 ans de l’indépendance du pays. Quatre cents envois ont été reçus pour ce concours. Ce qui témoigne de la popularité de ce jeu d’antan.

Cerf volant

Le soleil était au rendez-vous dimanche à La Prairie lors du concours de cerfs-volants, organisé par la State Bank of Mauritius. Ce qui a rassuré les participants. Dans le ciel, les cerfs-volants flottaient, parés de leurs belles couleurs, tels de grands aigles. Le spectacle était pour le moins éblouissant. Comme pour rester dans le thème du mauricianisme, beaucoup de ces cerfs-volants arboraient les couleurs du drapeau mauricien. Ils avaient été réalisés à l’aide de mousseline, de tiges de balai de coco, de la colle de riz ou de farine.

« On a voulu, à travers ce concours, réunir les familles autour d’une activité qui a marqué plusieurs générations en faisant appel à leur imagination et leur créativité. Et la SBM annonce d’ores et déjà que ce concours sera organisé sur une base annuelle », a fait part Raj Dussoye, “Chief Executive” de la SBM.

L’un des participants, Preetam Seebaram, avait lui choisi de donner une forme de carambole à son cerf-volant. Pour lui, c’est la nostalgie d’une époque retrouvée. « Tout est dans la découpe de la mousseline, cela déterminera le choix de son modèle qu’on veut créer. Je mesure le balai de coco dont les tiges me serviront d’appui pour consolider mon cerf-volant. Je le serre avec le fil et je le colle pour consolider mon cerf-volant. S’ensuivra ensuite la décoration de la queue du cerf-volant », dira dans un large sourire Preetam. L’homme est confiant, la course de l’envol de son œuvre peut démarrer.

Stephane Brasse, quant à lui, a choisi de construire un cerf-volant en forme de bateau mais se désole de n’avoir pas été de la course des participants car il est arrivé quelques minutes trop tard. « Li désolant, mais li pas pu arrête mo passion. Cela m’a pris presque trois jours pour construire mon bateau volant. » Son bateau paré de rouge, bleu, jaune et vert a fier allure. Et pour ce jeune homme, l’élément important dans une compétition de cerf-volant et de s’en remettre au vent. « Pli divent soufflé, pli cerf-volant là capav flotte plis haut. » 

Patang, roi des airs, diamant, tous les cerfs-volants avaient donc fière allure en faisant des pirouettes dans les airs. Si l’engouement y était, la créativité et l’imagination ne semblaient pas tout à fait au rendez-vous dans les modèles proposés. Le défi reposait présentement sur le fun autour d’une activité à la fois familiale et ludique. Sandra, une sexagénaire, parle elle de « réunification autour d’un jeu létan lontan. Il est vrai qu’à mon époque ceux qui s’adonnaient à cette activité de loisirs rivalisaient d’idées pour les créations. Surtout, la fabrication du roi des airs, différente de par sa forme, et qui une fois lancé dans les airs parvient à se stabiliser. » Ces pirouettes que font ces oiseaux en papier dans les airs, leurs contorsions, leur envol laissent transparaître un sentiment de fierté.

Un spectacle captivant

Nisarg Shah, vice-président de Fly 360 en Inde, est venu avec son père apporter leur expertise en ce domaine. Les formes que prennent les cerfs-volants sont diverses : spiderman, la mouche, le tigre. « Mon père avait confectionné un cerf-volant en forme de Mickey Mouse pour mon anniversaire et quand il l’a fait voler, il a attiré l’attention des gens. C’est ainsi qu’il est devenu célèbre en créant des cerfs-volants à la fois imaginatifs et créatifs. On a voulu apporter notre expertise en ce sens à Maurice et cela nous a apporté beaucoup de travailler avec la SBM. »

Raj Dussoye, “Chief Executive” de la SBM insiste sur le côté revival. « Nous avons voulu faire revivre les souvenirs de ce jeu traditionnel. Certains se souviennent encore de la manière dont on construit les cerfs-volants avec du papier mousseline, la colle de riz et de la farine et du “balié coco”. C’est incroyable de voir qu’en 2018, ce jeu attire encore les Mauriciens de tout âge. Je remercie tout un chacun d’avoir aidé à promouvoir et à donner de la visibilité à ces différentes initiatives pour célébrer notre indépendance. Le cerf-volant sera un événement annuel car on ne veut plus voir les jeux d’antan disparaître graduellement avec la génération numérique. » 

Le “cash prize” de Rs 50 000 dans chaque catégorie “Diamond” est revenu au jeune Vishek Ghoorbin. Dans la catégorie “Patang”, il est revenu à Jérôme Vythilingum et dans celle de roi des airs à Hansraj Boyjonauth. Ils ont tous reçu leur prix des mains de Barlen Vyapoory, président de la République par intérim.