COMPLOT ALLÉGUÉ DE ME JUWAHEER: La défense,« Notre client n’a pas été confronté aux appels qu’il a échangés »

Les hommes de loi de Me Alvin Juwaheer, poursuivi pour « conspiracy », soutiennent que la police n’a pas suivi les procédures n’ayant pas confronté leur client aux appels qu’il a échangés. La poursuite fera savoir la décision du directeur des poursuites publiques à la prochaine séance fixée au mardi 3 avril devant les magistrats Renuka Dabee et Raj Seebaluck.
Le procès pour conspiracy contre l’avocat Alvin Juwaheer se poursuit en cour intermédiaire devant les magistrats Raj Seebaluck et Renuka Dabee (vice-présidente de la Intermediate Court Criminal Division). Le chef inspecteur (CI) Sébastian Joseph du Central Criminal Investigation Department (CCID) a été appelé à la barre des témoins par les state counsels Mes Selveena Adapen et Shakeel Bhoyroo représentant la poursuite.
Le CI est celui qui a consigné la déposition de l’accusé le 25 novembre 2009 au Central CID. Avocat depuis janvier 2009, Me Juwaheer raconte avoir reçu un appel téléphonique d’une certaine madame Scheepers qui voulait retenir ses services pour défendre son frère Johannes Jacobus Petrus Vijoen dans une affaire de drogue. Celui-ci, Sud-Africain, avait été arrêté par les éléments de l’Anti Drug and Smuggling Unit (Adsu) pour avoir fait passer de l’héroïne à Maurice. Dans sa déposition, l’avocat a ajouté qu’il avait eu une conversation avec un dénommé Peter qui lui a fait comprendre qu’il réglerait ses honoraires.
Me Juwaheer nie en bloc les allégations contre lui. Il explique dans son statement au CCID qu’il respecte la loi et les règlements du barreau. « I would not have agreed to this proposal », a-t-il soutenu. Dans sa déposition, l’accusé explique qu’Elizabeth Scheepers lui a dit que son frère avait été arrêté à sa sortie de l’Intensive Care Unit (ICU) de l’hôpital de Rose-Belle sans avoir pu consulter un homme de loi.
Elizabeth Scheepers a déclaré à la police que l’avocat lui aurait demandé de faire de faux témoignages contre la police en écrivant une lettre à la Commission des droits de l’homme pour dire que son frère avait été privé de son droit constitutionnel d’être représenté par un avocat. (Ndlr : Article 11 (3) de la Constitution – Any person who is arrested or detained shall be afforded reasonable facilities to consult a legal representative of his own choice). Lui nie avoir dit à la soeur de son client de porter plainte devant cette instance.
Voulant produire une liste d’appels téléphoniques du téléphone de Me Juwaheer, Me Gavin Glover (SC) y a formellement objecté. Il a soutenu que la police n’avait pas confronté son client à cette preuve avant de loger le main case. Selon la procédure, la police doit demander au suspect ce qu’il a à dire pour sa défense sur les preuves qu’il a contre lui. Or, cela n’a pas été fait. La poursuite a déclaré qu’elle ferait part de son stand à la défense le 3 avril. L’avocat est défendu par les Senior Counsels Mes Gavin Glover et Ravin Chetty assisté par Me Rishi Bhoyroo.
Se fondant sur la déposition d’Elizabeth Scheepers, la poursuite estime que Me Alvin Juwaheer aurait ourdi un complot pour qu’elle persuade son frère de se rétracter. Johannes Jacobus Petrus Vijoen, qui devait comparaître devant le special assizes dans une affaire de drogue, avait fait une déposition contre feu Anil Gooransing (alias Le Roi du Sud), ancien sergent de l’Adsu, accusé de trafic de drogue.
Dans une lettre, Elizabeth Scheepers aurait expliqué qu’elle avait été obligée d’impliquer Me Alvin Juwaheer dans sa déposition sous la pression de certains policiers. Johannes Jacobus Petrus Vilijoen regagnait son pays après un séjour passé à Maurice quand il a été arrêté. Pris d’un malaise à l’aéroport de Plaisance, il avait été transporté par le Samu à l’hôpital de Rose-Belle, où l’équipe médicale devait constater qu’il présentait des symptômes d’overdose. Une boulette contenant de l’héroïne, qu’il avait ingurgitée, avait en effet éclaté.
Me Alvin Juwaheer a été arrêté le 1er décembre 2009 par le CCID. La cour de district de Port-Louis Sud lui avait accordé la caution contre Rs 50 000 et une reconnaissance de dettes de Rs 500 000.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -