CONFÉRENCE—Jean-Christophe Victor délivre les clés du monde qui vient…

L’auteur, journaliste et spécialiste de la géopolitique Jean-Christophe Victor s’exprimera le jeudi 18 février, à 18 h, à l’Institut français de Maurice, sur “L’état du monde qui vient”. Cet homme écrit et anime depuis 25 ans le court magazine télévisé hebdomadaire Le dessous des cartes – Itinéraires géopolitiques sur la chaîne franco-allemande Arte ainsi que sur TV5. Son parti pris : s’appuyer sur des cartes et s’en tenir aux grands enjeux liés au thème énoncé.
Lorsque Jean-Christophe Victor s’empare d’un sujet aussi vaste que la Mongolie, il le traite en 12 minutes, cartes à l’appui, dispensant avec une clarté exceptionnelle les grandes caractéristiques à long terme – dans l’histoire, l’économie, la géographie, la politique, la stratégie, l’évolution des droits humains, l’environnement, etc –, si bien que l’on sort solidement instruit sur la réalité générale du pays, telle qu’elle se présente actuellement. Ce journaliste spécialisé en géopolitique – par ailleurs écrivain et fondateur du premier musée français consacré aux « mondes polaires » – travaille en effet sur des données actualisées. Le principe peut sembler austère, mais aucune image de tournage sur le sujet concerné ne vient divertir l’écoute de ce qu’il expose, et son commentaire accompagne simplement la présentation de cartes géographiques animées avec différents signes, schémas, images et couleurs, en appui simultané du commentaire.
La Mongolie, au sujet de laquelle il s’est exprimé le 6 février dernier, nous est ainsi présentée dans le temps (de l’empire Mongol fondé par Gengis Khan à l’étau actuel entre Russie et République populaire de Chine…), dans l’espace avec ses caractéristiques géomorphologiques (steppes, désert et montagnes), démographiques (2 habitants au km2), ses richesses naturelles, ses liens économiques avec ses voisins et les défis auxquels le pays est aujourd’hui confronté. Jean-Christophe Victor apparaît en début et fin d’émission pour les introduction et conclusion, mais l’essentiel de l’émission de 12 minutes montre des cartes de ce pays de peuples nomades et de grandes étendues venteuses.
Essentiel et global
D’apparence purement didactique, en raison de la présence des cartes – que nous apprenons ainsi à mieux lire et que notre mémoire visuelle peut enregistrer –, cette émission est en réalité à haute valeur journalistique car elle nous arme pour mieux comprendre et exercer notre esprit critique face à tout ce que nous sommes susceptibles de lire, voir ou entendre dans les journaux écrits, radiophoniques ou télévisés. Fort négligée sur le plan de l’enseignement à Maurice, la géopolitique est pourtant la science indispensable à tout citoyen désirant comprendre ce qui se passe autour de lui sur cette planète, garder son esprit critique et faire des choix quand son opinion est interpellée. Ainsi les cartes deviennent-elles parlantes, aidant à décortiquer les rapports de force politiques à travers le monde.
Privilégiant le tournage sur les lieux et les interviews sur site, les reportages télévisés montrent relativement rarement ces documents indispensables que sont les cartes. Celles-ci permettent pourtant de localiser les événements et d’analyser les enjeux à plusieurs échelles, tout en prenant en compte la dimension historique. Ainsi, les comportements politiques collectifs ou individuels actuels deviennent-ils plus lisibles pour le téléspectateur.
Fils aîné de l’extraordinaire scientifique et aventurier Paul-Émile Victor, Jean-Christophe Victor a gardé de son père le goût de l’essentiel et il s’attache à donner en repère les éléments qui s’inscrivent dans la durée, contrepoint particulièrement sain et utile au traitement de l’information constamment axée sur l’événementiel, l’anecdote et l’immédiateté, tel qu’il est offert par les chaînes d’information et autres journaux audiovisuels. Alors, quand cet homme va s’exprimer jeudi prochain dans une conférence à caractère prospectif sur l’état du monde qui vient, il le fera assurément en s’attachant aux grandes tendances les plus essentielles. Le conférencier devrait aussi au cours de son séjour rencontrer différents dignitaires du pays, notamment du gouvernement, et animer deux autres conférences, à titre privé.

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