CONFINEMENT | Services essentiels : L’absence de protection pour les travailleurs déplorée

– Trois employés de Scott suspendus pour avoir exigé la liste officielle des services essentiels

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Les travailleurs des services essentiels, contraints de poursuivre leurs activités en dépit du confinement national, sont mécontents de l’absence de protection sur leurs lieux de travail. De plus, l’absence d’une liste officielle des autorités sur les secteurs concernés a donné lieu à des cafouillages et des abus. Ainsi, des employés du transport ont refusé de prendre le service ce matin en l’absence de garantie sur leur sécurité, tandis que chez Scott, trois délégués syndicaux ont été suspendus pour avoir exigé la liste des services essentiels. La Federation des travailleurs unis a alerté le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à ce sujet.

S’il est clair que les services de santé, de l’ordre, de la consommation, entre autres, sont nécessaires même en cas de confinement, des doutes planent sur certains secteurs, surtout dans le privé. Ainsi, certaines personnes qui pensaient rester à la maison aujourd’hui ont été priées par leur employeur de prendre du service. Pour ceux qui ont refusé, les sanctions ne se sont pas fait attendre. C’est notamment le cas chez Scott & Co Ltd et Scott Health Ltd, où trois délégués syndicaux ont été suspendus. Selon leur négociateur, Atma Shanto, ils avaient exigé la liste des services essentiels.

Ce dernier a immédiatement écrit au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour dénoncer cette situation. Dans sa lettre, il dit son opposition à l’idée que Business Mauritius produise sa propre liste de services essentiels. « Business Mauritius n’est pas une autorité dans le pays. C’est le gouvernement, le bureau du Premier ministre, qui doit émettre une liste officielle des services essentiels, même pour le privé », dit-il.

La situation est également confuse dans l’hôtellerie, où le personnel a dû se rendre au travail, même en l’absence ou avec peu de touristes dans l’établissement. «Dans un hôtel du Sud, il y a 93 touristes qui sont arrivés ce matin. D’où viennent-ils étant donné que les frontières étaient fermées depuis hier ? » se demande le syndicaliste.

La question sanitaire est évidemment une préoccupation majeure également. Notamment, dans le secteur du transport. Saleem Bacsou, président de l’Union of Bus Industry Workers Union (UBIW), dit avoir exigé des garanties avant d’aller travailler ce matin. «J’ai dit que je quitterais ma maison quand j’aurai des garanties sur les mesures de protection. » Le gouvernement ayant décidé que les autobus rouleront à des heures précises, cela sème le doute dans la tête des travailleurs du transport qui ne savent pas comment ils seront rémunérés.

Travailler toute la journée

Saleem Bacsou estime qu’il est urgent que le ministre du Transport routier et du Métro, Alan Ganoo, convoque une réunion tripartite sur la question. « Les travailleurs du transport sont en contact avec des centaines de personnes chaque jour. Nous n’avons aucune mesure de protection, ni masque ni de hand sanitizer. Nous devons manipuler l’argent et ne pouvons rester à un mètre des passagers comme recommandé pour des raisons évidentes. Alors quelles garanties avons-nous ? Le ministre du Transport doit convoquer une réunion tripartite urgente à ce sujet. »

La situation n’est pas plus rassurante dans le secteur public. Radhakrishna Sadien de la Government Services Employees Associations témoigne que même dans certains hôpitaux, comme le Brown Sequard Hospital, le personnel n’a pas de “hand sanitizer”. « Ils sont exposés alors qu’ils sont là pour offrir un service à la population », déplore ce dernier. Radhakrishna Sadien parle également des craintes du personnel navigant d’Air Mauritius qui doivent rentrer chez eux après leur vol. « Il n’y a pas de quarantaine prévue pour eux. On leur a demandé simplement de rester chez eux. Quelle protection pour leurs enfants ? »

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