Confinement total : Les dessous du  Work From Home 

– Les femmes mariées les plus touchées par cette nouvelle formule de travail imposée pour lutte contre la pandémie du Virus Sans frontières

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Le Social Distancing et le Work From Home ont intégré le quotidien des Mauriciens depuis que le pays est entré en confinement. Depuis une semaine, ce sont en effet des milliers de Mauriciens qui se voient confinés chez eux, mais qui continuent de travailler. Or, travailler chez soi exige plus de discipline dans le but de maintenir le rythme de productivité, qui est souvent difficile à atteindre. Le plus souvent, ce sont les femmes mariées et avec des enfants qui se trouvent les plus affectées par le Work From Home en période de crise.

Depuis qu’il est appelé à travailler de chez lui, son monde n’est plus le même. Travaillant dans le secteur de la construction, où il doit être sur le terrain pour assurer les travaux des bâtiments dont l’achèvement est prévu cette année, cet expert se dit dans un embarras total de pouvoir respecter ses engagements. « Nous avons commencé de gros projets dans ce secteur. Nous avions déjà établi notre plan pour que les projets que nous avons démarrés se terminent dans les délais prescrits. Or, nous nous voyons totalement paralysés. Il ne faut pas oublier que ces projets ont nécessité des prêts importants auprès dinstitutions financières. Je crois qu’une fois que le travail reprendra, les coûts vont certainement augmenter », explique cet expert au Mauricien. Voulant toutefois préserver son identité, il avance que « tout le monde a été pris de court » et craint l’impact du Covid-19 sur le secteur de l’immobilier à Maurice.

Tout comme lui, un ingénieur abonde dans le même sens. Son travail le pousse à descendre le plus souvent sur le terrain pour la réparation et l’entretien d’ascenseurs et d’escalators à travers le pays. Or, depuis que le pays est en confinement, il a vu un ralentissement au niveau de ses activités quotidiennes. Opérant toutefois avec une équipe restreinte, il doit répondre à la demande des clients. « Malgré le confinement, je dois être sur le terrain en cas de panne d’ascenseur ou d’escalator », raconte cet expert, qui était chez lui dans la matinée. Selon lui, l’entreprise pour laquelle il travaille, basée dans la capitale, a fourni tous les équipements appropriés pour que chaque employé appelé sur le terrain soit protégé.

Depuis le confinement, les priorités étaient les ascenseurs et escalators des hôpitaux, mais aussi des supermarchés et des cliniques. Or, depuis le « complete lock-down » d’une semaine, il se concentre plutôt sur les hôpitaux et les cliniques. Et en travaillant à la maison, il soutient que ce n’est que pour répondre aux mails.

Travailler de chez soi n’a jamais été une option pour cette jeune fille qui opère dans le secteur des services financiers. Mais en raison du COVID-19, elle se voit contrainte de le faire, et doit maintenir un certain rythme pour assurer qu’elle est productive. « C’est assez difficile de travailler de chez soi. Je me suis habituée à une certaine routine au bureau. Je préfère travailler au bureau que chez moi », explique cette habitante de l’Est au Mauricien. Si elle a déjà son ordinateur portable qui l’aide dans son travail, elle se voit dans l’obligation de renvoyer des meetings qui étaient déjà planifiés par son entreprise. « Le Covid-19 a pris le dessus. Je me vois obligée de suivre pas à pas ce qui se passe pour connaître la marche à suivre », dit-elle.

Le Work From Home peut aussi engendrer de grandes difficultés chez les femmes mariées ayant des enfants. Une habitante de Triolet, qui opère dans une entreprise de la capitale, explique ainsi qu’elle se voit dans une situation plus compliquée depuis que le pays est en confinement, car étant partagée entre sa vie professionnelle et personnelle tous les jours. « Travailler à la maison lorsque nous avons un enfant est très difficile. Je n’arrive pas à répondre aux demandes de mon patron comme je le faisais au bureau », raconte cette jeune femme, dont le quotidien a changé du jour au lendemain.

De plus, elle se voit avec un agenda plus chargé, qui comprend désormais la cuisson de trois repas par jour, le nettoyage et, surtout, le fait d’aider son enfant à faire ses devoirs tous les jours. « Les enseignants envoient ses devoirs par WhatsApp tous les jours. Je dois être avec mon enfant et, de ce fait, c’est difficile de travailler », reconnâit-elle.

Pour cette professionnelle, les données auxquelles elle fait référence pour son travail se trouvent au bureau, et y avoir accès est difficile. « Les ressources sont très limitées pour terminer le travail à la maison », dit-elle. Cette difficulté est aussi ressentie par certains employés de banques, qui opèrent dans un « cluster » qui nécessite le déplacement à domicile ou dans des lieux spécifiques. « Nous ne faisons que du travail administratif en ce moment. Nous ne pouvons pas nous rendre chez nos clients et cela ne fait qu’augmenter notre volume de travail », avance un employé d’une banque commerciale. Selon lui, une fois ce « lock-down » levé, ce sera une « avalanche de travail » qui tombera sur son équipe.

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