CONFLUENCES : Alain Mabanckou, belle vie de papier…

Invité au prochain Salon international du livre Confluences, Alain Mabanckou n’est pas un inconnu à Maurice, étant venu notamment en 2009 pour le Prix du roman d’amour que l’hôtel Prince Maurice a eu la bonne idée d’organiser pendant quelques années. Il vient avec Lumières de Pointe-Noire, son dernier roman paru en janvier aux Éditions du Seuil, un texte inspiré par son retour au Congo natal après 23 ans de voyages…
Le parcours d’Alain Mabanckou, ses voyages et bien sûr ses livres laissent penser qu’il a amorcé depuis quelques années une sorte de retour sur sa production littéraire. La réédition de ses écrits poétiques en 2007 sous le titre Tant que les arbres s’enracineront dans la terre a ainsi pu surprendre ceux qui goûtaient sans trop se poser de question à la verve romanesque, pleine d’humour et de tendresse d’African psycho, ou de Black Bazar, une de ses meilleures ventes.
Invité comme Visiting Professor à l’UCLA (University of California Los Angeles) à partir de 2006, il y enseignera la littérature francophone par la suite en tant que titulaire pendant de nombreuses années. Puis en 2008 Alain Mabanckou a traduit de l’anglais au français le jeune prodige des lettres américaines Uzodinma Iweala, d’origine nigériane, auteur de Beasts of no nation (Bêtes sans patrie, Éditions de L’Olivier).
Traducteur, interprète… Alain Mabanckou peut aussi être poète dans son approche des êtres auxquels il consacre ses réflexions. L’hommage sous forme d’une longue lettre posthume qu’il a consacré à l’écrivain américain James Baldwin montre la proximité de deux êtres qui ont choisi de rejeter toute forme de communautarisme… deux hommes qui ne se reconnaissent que « deux identités : celle d’écrivain et celle d’être humain ».
Écrivain congolais, basé en France et aux États-Unis, Alain Mabanckou a ravivé une veine littéraire et une tonalité différente de celle que l’on a connue des romans mâtinés de dérision, qui l’ont fait connaître et apprécier en France. Son premier roman, Bleu-Blanc-Rouge, lui a valu le Grand prix littéraire de l’Afrique noire en 1998. Il ne cessera dès lors d’écrire et de publier régulièrement. Magnifique d’humour et de finesse, Verre cassé sera unanimement salué par la presse en 2005, mais c’est avec Mémoire de porc-épic qu’il obtient en 2006 le prix Renaudot.
Alain Mabanckou fait partie de ces écrivains qui publient abondamment avec une verve qui semble intarissable, inspirée certes par son pays d’origine mais surtout par les personnages qui ont peuplé sa vie et chez qui l’homme de lettres a su trouver les quelques carats de l’or du temps qui font l’artiste.
Les mots lui ont permis de tendre ce fil rouge qui relie l’individu à sa propre humanité. En 2010, il a fouillé son enfance en proposant un texte autobiographique pour les jeunes lecteurs. Ouvrage illustré, Ma soeur étoile met en scène un petit garçon qui parle à sa soeur devenue étoile. Son essai paru chez Fayard, Le sanglot de l’homme noir sera aussi remarqué pour la réflexion qu’il apporte. Après Tais-toi et meurs l’an dernier, puis Demain j’aurai vingt ans en 2011, nous pourrons peut-être encore mieux imaginer lors de Confluences quelle est cette magnifique patrie dans laquelle cet écrivain a choisi de s’exiler pour mieux se relier aux siens.

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