CONSEIL DES RELIGIONS : « Pour la séparation des pouvoirs politiques et religieux »

Le Conseil des religions a renouvelé vendredi dernier sa position à l’effet que le pouvoir politique et le pouvoir religieux sont deux entités séparées. Dans un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion tenue ce jour-là, les membres du conseil ont insisté sur le fait que les religions ne doivent pas se mêler de la politique partisane et de la même manière les partis politiques ne doivent pas utiliser la religion comme une plateforme pour gagner les voix de l’électorat.
« Nous plaidons aujourd’hui pour les valeurs de liberté, de responsabilité, de fraternité et de dignité. Chaque homme religieux devrait pouvoir apporter sa contribution pour permettre à tous de retrouver ces valeurs essentielles », souligne le communiqué commun.
Le Conseil des religions constate que depuis quelque temps la société mauricienne a été secouée par différentes crises qui l’interpellent. « Le Conseil des religions ne peut rester indifférent devant ces problèmes qui affectent les citoyens mauriciens. Nous avons réfléchi à notre niveau pour voir comment apporter notre contribution à un “renouveau” ou réarmement moral de la société ».
« Nous répétons à temps et à contretemps que les religions ne doivent pas se mêler de politique partisane. Avant les deux dernières élections générales nous avons fait un appel pour que les partis politiques n’utilisent pas la religion comme une plateforme pour gagner les voix de l’électorat. Nous sommes pour la séparation du pouvoir politique et du pouvoir religieux », insiste le Conseil des religions.
« Ceci étant clair, nous pensons que toutes les religions doivent se sentir concernées par le bonheur de l’homme. Pour nous, on ne peut pas être un homme religieux sans s’intéresser à la vie quotidienne des citoyens de notre pays. Il n’est pas possible de réduire la religion simplement à la pratique de certains rituels traditionnels », poursuit le communiqué.
Le Conseil des religions cite ensuite une série de défis qu’il est appelé à relever dans la société mauricienne actuellement, dont certains touchent spécialement la vie quotidienne des Mauriciens. Il pose la série de questions suivantes : « Comment aider les familles à retrouver une stabilité, un dialogue, alors que les divorces, les séparations affectent les enfants et nuisent à leur éducation morale ? Comment accompagner les parents qui veulent transmettre des valeurs morales à leurs enfants dans un monde où les enfants reçoivent des messages contradictoires sur les valeurs morales de par la prolifération des réseaux sociaux et sites internet ? Comment venir en aide aux familles qui ont très peur que leurs enfants ne soient attirés par les fléaux que sont la drogue et l’alcool ? Comment protéger cette jeunesse ? Beaucoup de jeunes et d’adultes se plaignent de la difficulté de trouver actuellement un emploi qui correspond à leurs aspirations. Que faire pour aider ces personnes en difficulté ? Malgré les efforts qui sont faits pour combattre la pauvreté nous avons encore des poches de misère et des personnes qui vivent dans une grande misère. Comment nous mobiliser avec les ONG et toutes les personnes de bonne volonté pour que ces personnes retrouvent un certain espoir ? »
Il se dit également préoccupé par la violence, les vols et l’insécurité qui prévalent actuellement dans notre société.
« Personne ne peut s’autoproclamer saint et juste et nous n’avons pas le droit de jeter la pierre à quiconque, mais nous sommes témoins de l’effritement de la moralité publique. Nous aspirons tous à plus de transparence et d’honnêteté dans nos institutions, aussi bien publiques que privées ».
Le Conseil des religions lance ensuite un appel pour que les hommes religieux facilitent une réflexion dans ces domaines et une recherche pour trouver certaines réponses dans les textes sacrés. « Les textes sacrés ne sont pas les mêmes dans toutes les religions mais on retrouve quatre dimensions essentielles à développer pour le bonheur de l’homme. Nous plaidons aujourd’hui pour les valeurs de liberté, de responsabilité, de fraternité et de dignité. Chaque homme religieux devrait pouvoir apporter sa contribution pour permettre à tous de retrouver ces valeurs essentielles », conclut le communiqué.

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